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Rabelais, Gargantua

Dissertation : Rabelais, Gargantua. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Avril 2024  •  Dissertation  •  2 302 Mots (10 Pages)  •  44 Vues

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Dissertation sur Gargantua

Le registre didactique, qui consiste à transmettre un savoir, et le registre comique sont la base du roman Gargantua. Il est paru en 1534/1535, suite à sa première littérature d’idée Pantagruel (1532), dont il est le préquelle. Ils ont été écrits par François Rabelais, sous son anagramme Alcofribat Nasier. Gargantua s’inscrit dans le mouvement littéraire de l’Humanismes, au XVIe siècle, qui a pour principes de mettre l’homme au centre de leurs recherches, de redécouvrir les études et recherche de l’antiquité, en rejetant les idéologies du Moyen-Âge et de prôner le savoir et l’éducation. L’écrivain s’est inspiré des contes populaires, en reprenant pour personnage principal un géant, ainsi il montre la grandeur de l’homme et il a repris les fondations d’un récit médiéval pour en faire une parodie. Les premiers chapitres abordent la naissance, l’enfance et l’éducation, ensuite la guerre picrocholine et enfin l’abbaye de Thélème. Tous ces thèmes sont donc repris des romans chevaleresques, pour les mettre aux services des idéologies humanistes. Ce roman est didactique, mais il est également comique, nous verrons alors comment il s’inscrit dans le parcours Rire et Savoir. Tout d’abord en abordant les nombreux et multiples aspects du rire dans l’œuvre, puis nous verrons que le rire a toujours une visée didactique, qui enseigne et incite le lecteur à réfléchir, et pour terminer nous découvrirons que le rire et le savoir ne sont plus opposés dans la littérature humaniste contrairement à la littérature médiévale.

Dans un premier temps, nous allons déterminer quel sont les différents types de rire gargantuesque, le rire scatologique, le rire par le jeu et le rire de tête.

Le rire scatologique, est une situation comique issu du corps et de la vulgarité, qui amène l’intérêt et l’amusement du lecteur comme lorsqu’il urine sur les passants à Paris. « Alors, en souriant, il déboutonna sa belle braguette et, tirant son membre à l’aire, leur pissa dessus si violement qu’il en noya deux cent soixante mille quatre cent dix-huit, sans compter les femmes et les enfants. Quelques-uns d’entre eux échappèrent à ce déluge de pisse en fuyant à toutes jambes. » Les gestes sont voués à faire rire, quand il tend « son membre en l’aire », comme fier de ce qu’il fait. La description de la scène est-elle aussi comique par les mots et les gestes. En effet, les noms communs « braguette », « membre » et « pisse », sont des mots vulgaires qui prêtes au rire du lecteur. D’ailleurs, Rabelais l’annonce juste avant, « Mais ce se sera que par ris » en faisant un jeu de mot avec le nom de la ville, où il indique par ailleurs que c’est Gargantua qui la nommera par la suite Paris. L’invention du « torche cul », est aussi un rire scatologie. Là Rabelais, qui rappelons-nous était un médecin, nous fait preuve d’une grande variété de mot au sujet des matières fécales : « en chiant ! », « Mon trou de merde » « se torcher le cul » « boyau culier », « Chiard », Foirard », etc.… Cela nous renvoie une fois de plus aux corps et à la vulgarité, la définition même de ce type de rire, que l’écrivain utilise tout au long de son œuvre.

Nous allons maintenant nous intéresser au rire par jeu, qui trouve l’amusement dans la situation et du caractère, par le ridicule et la dérision. C’est le cas lors de la dispute entre les fouaciers et les bergers. Les bergers du pays de Gargantua ont demandé gentiment d’acheter des fouaces mais « Les fouaciers ne voulurent pas accéder à leur requête ; qui pis est, ils les insultèrent d’abondance ». Ici les fouaciers sont arrogants, ils refusent de vendre leurs fouaces, et ils insultent les bergers sans aucune raison apparente. Dès ce passage, le comique est présent dans le caractère des fouaciers, qui sont des êtres mal élevés et méprisants. Mais l’absurdité du contexte le devient encore plus après. Puisque que ceux-ci décident de le manifester à leur Roi, Picrochole. Et ce dernier, réagie de façons démesurée, en déclarant la guerre au royaume voisin. Le lecteur fait face à un personnage irréfléchi et coléreux, à l’apparence d’un tyran, emporté par la conquête d’un pays voisin, qui brutalise les habitants. Le roi de Lerné est une parodie parfaite de l’empereur Charles Quint, et c’est là où réside le rire, qui pourrait même être qualifié de burlesque tant cela est absurde et ridicule.

Le dernier type de rire dans Gargantua est le rire de tête, celui qui tire le comique de l’ironie et de la satire. Dans le premier chapitre, Rabelais nous explique la généalogie de son point de vue, « Je crois qu’il y a aujourd’hui beaucoup d’empereurs, […] et de pape ici-bas, qui descendent de quelques porteurs de reliquailles, et qu’a l’inverse nombreux sont les gueux, […], qui descendent du sang et de la lignée de grand rois et empereurs ». Dans cet extrait, l’écrivain dénonce clairement les nobles et le clergé qui prennent de haut le peuple, il cherche aussi à démontrer que ce n’est pas parce qu’ils sont pauvres qu’ils n’ont aucune valeur. Il procède ici avec le registre ironique pour que le lecteur réagisse et s’interroge. De plus, lors de l’éducation sophiste de Gargantua, on assiste à une satire, il attaque là aussi l’Église mais aussi son système d’éducation qu’il combat en se moquant. « Mes premiers maîtres […], dis[aient] que bon déjeuner donne bonne mémoire ; c’est pourquoi ils y buvaient les premiers », le clergé est présenté comme des fainéants et des alcooliques, qu’il carricature par un personnage, le théologien Janotus de Barquemardo, qui se traduit par imbécile. De plus Rabelais critique aussi le contenu de l’éducation sophiste, dit « sorbonnard » car il reprend le programme de l’université de la Sorbonne à Paris, en effet lors de son apprentissage le géant a appris l’abécédaire, à l’envers et à l’endroit, ce qui lui as pris cinq ans et trois mois, la lecture d’un commentaire de grammaire très illustre, qui lui aura pris dix-huit ans et onze mois, et tout autres apprentissages inutiles. L’hyperbole, des années d’apprentissage, représentent alors à la fois le comique et l’absurdité.

Comme nous avons pu le voir précédemment, Rabelais nous invite à rire tout en critiquant la société afin d’interpeler le lecteur. Maintenant nous allons découvrir l’aspect didactique du livre Gargantua.

Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons à la viser didactique du rire, ce qui permet d’enseigner et d’inciter le lecteur à réfléchir.

Dans son adresse au lecteur, l’écrivain nous affirme que « le rire

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