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Rabelais, Gargantua

Dissertation : Rabelais, Gargantua. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Juin 2014  •  641 Mots (3 Pages)  •  1 648 Vues

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En quoi le livre « Gargantua » ressemble-t-il à un silène ?

Gargantua est un roman de Rabelais, commençant par un célèbre prologue où l’auteur se

met sous le patronage de Platon et de Bacchus, afin de comparer son livre à un silène, c’est-à-dire

une petite boîte des apothicaires antiques, au contenant amusant et frivole, mais au contenu

précieux et utile. Une telle boîte pouvait être décorée de figures fictives comme des harpyes ou

autres personnages mythiques, mais était destinée à cacher en son sein un baume de grande valeur

pour soigner voire guérir. On note la dualité du récipient, amusant d’un côté, mais utile de l’autre.

C’est ainsi que Rabelais demande aussi à Bacchus, dieu du vin et de la fête, de protéger l’auteur et

ses lecteurs « buveurs illustres et vérolés », mais également à Platon de le faire, Platon, philosophe

aux idées les plus éminentes. Tout dans ce prologue relève de la binarité de l’invocation : le livre sera

de même comparé à un os à moelle, d’aspect grossier à l’extérieur, mais cachant la « substantifique

moelle » que le lecteur est invité, comme le chien, à flairer, humer, puis rompre et sucer. De la même

façon, Socrate cachait sa remarquable pensée à l’intérieur d’un corps d’aspect rustre et laid. Nous

sommes donc invités à expliquer pourquoi le livre Gargantua ressemble à un silène, et comment il

cache , sous une apparence amusante voire totalement fictive, comme nous le verrons d’abord, une

pensée sagace et des remarques profondes destinées à l’enseignement des lecteurs, ainsi que nous

l’expliquerons par la suite.

A un lecteur peu averti ou trop rapide, les pages rabelaisiennes paraissent d’abord

inintéressantes voire choquantes. Ce n’est pas la difficulté de la langue du XVIème siècle qui joue

seulement, car le lecteur moderne dispose de « translations » comme celle de M. Démerson. C’est

surtout que la littérature classique nous a déshabitués de l’esprit gaulois, paillard et coquin qui règne

notamment dans les vingt premiers chapitres du roman. La plupart des allusions scatologiques nous

choquent, et nous avons du mal à trouver amusante l’idée que Gargamelle risque d’accoucher dans

ses excréments parce qu’elle a trop mangé de tripes, si bien que le bébé doit remonter le corps de sa

mère pour naître de son oreille. Nous risquons de prendre un air dégoûté qui empêche de réfléchir à

l’allégorie

...

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