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Contextualisation de Rabelais : Gargantua

Fiche : Contextualisation de Rabelais : Gargantua. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2022  •  Fiche  •  2 020 Mots (9 Pages)  •  1 631 Vues

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OBJET D’ETUDE 1

La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle.

RABELAIS, Gargantua, 1534 (traduit en français moderne par Marie-Madeleine Fragonard d’après l’édition définitive de 1542).

Séance : Contextualisation

I/ Contexte historique : XVIème Siècle.

II/ Contexte culturel : Humanisme et Renaissance.

III/ Auteur : François Rabelais.

I/ Contexte historique : XVIème Siècle.

1. La France au temps des conflits

De 1515 à1547, la France est gouvernée par François Ier. Celui-ci tâche de consolider son pouvoir royal, en France et en Europe à une époque marquée par des guerres quasi continuelles (voir verso de la couverture, en fin d'ouvrage). Celles-ci l'opposent surtout à Charles Quint qui règne sur un immense empire notamment en Autriche, aux Pays-Bas, en Espagne et en Italie. François Ier pour rivaliser avec lui, crée de nouvelles alliances. Mais il essuie de nombreuses défaites militaires face à l’empereur, et deux échecs, en particulier vont marquer ses contemporains. Sa capture à Pavie en 1525, le contraint à signer un traité et à renoncer à toutes ses prétentions sur l’Italie et le sac de Rome en 1527 voit les troupes au Service de Charles Quint détruire la ville.

[pic 1]

Le siège et la Bataille de Pavie – 1525-1528, peinture sur bois. Ashmolean Museum, université d’Oxford. (Royaume-Uni)

De plus, François Ier est confronté à la montée des conflits religieux en Europe. En effet, plusieurs courants veulent réformer l'Église catholique : d'une part les évangéliques, d'autre part, les luthériens, puis les calvinistes. Ils appellent à un retour aux sources de la foi. Les deux derniers courants, qui proposent une vision de l'humanité plutôt sombre, entendent réformer radicalement l’Église, tandis que le premier qui a une vision plus positive de l'Homme propose une réforme interne plus douce de l'Église catholique entreprend sa propre réforme à travers le concile de Trente à partir de 1545. Mais les tensions montent : l'Inquisition (tribunal spécial de l'Église catholique, créé au XIIIe siècle pour réprimer les hérétiques et les impies) est rétablie en Espagne et en Italie, et François Ier, d'abord protecteur des évangéliques, réprime sévèrement des « hérétiques » après l'affaire des Placards de 1534.

[pic 2]

2. Le renouveau des arts et de la culture

Le XVIe siècle fait aussi rayonner la culture : on a appelé cette époque « Renaissance », car elle fut un temps de renouveau et de profonds changements culturels. En effet, la perception du monde a changé, notamment après que de nouvelles civilisations ont été découvertes (par Vasco de Gama ou Christophe Colomb (1492 découverte du Nouveau Monde., entre autres) De plus, l'invention de l'imprimerie (En 1450, Gutenberg perfectionne cette invention asiatique) permet de diffuser de nouveaux savoirs (comme les théories héliocentristes du Polonais Nicolas Copernic) ou des savoirs redécouverts comme les textes antiques gréco-latins rapportés en Italie (suite à la chute de Constantinople en 1453 qui marque la fin de l’Empire romain d’Orient aussi appelé Empire Byzantin).

[pic 3]

L'ignorance chassée

François Ier, son épée à la main, pénètre dans le temple de Jupiter

Fresque de Rosso Fiorentino (1494-1540) dans la galerie François Ier, au château de Fontainebleau.

François Ier, est très sensible à ces changements culturels : avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, il fait du français la langue officielle (c'était auparavant le latin) et soutient de nombreux artistes français (comme sa sœur Marguerite de Navarre célèbre femme de lettres) et italiens (comme Léonard de Vinci, voir verso de la couverture en début d’ouvrage).

II/ Mouvements culturels et artistiques : Humanisme et Renaissance.

  1. L’humanisme :

1. Une nouvelle vision de l'homme et du monde.

On utilise souvent, aujourd'hui, le terme d'« humanisme» dans un sens large, pour désigner la qualité de ceux qui montrent une confiance bienveillante envers l'humanité. Une telle définition trouve sa source à la Renaissance, où un vaste courant intellectuel, qu'on nommera plus tard l'humanisme, diffuse une nouvelle vision de l'homme à travers toute l'Europe.

Cette vision est éminemment positive et redonne une place centrale à l'homme. On retient souvent, pour le montrer, la phrase que Pic de la Mirandole écrivit en 1486 dans son livre Sur la dignité de l’homme : « [o]n ne peut rien voir de plus admirable dans le monde que l'homme. » Car, de Guillaume Budé en France à Érasme aux Pays-Bas, les intellectuels voient en l'être humain un individu merveilleusement doté par Dieu, qu'il convient de mener à son plein potentiel, intellectuel, physique, ou moral (voir verso de la couverture, en début d'ouvrage).

Cette vision de l'homme conduira de nombreux humanistes à être séduits par la pensée évangélique ; d'autres seront convaincus par les idées protestantes, même si elles reposent sur une vision plus sombre de l'homme, qui serait irrémédiablement corrompu par le péché originel. En tout cas, tous appellent de leur vœu un retour au texte originel (la Bible était connue surtout à travers une traduction en latin, et via les innombrables commentaires savants qui l'accompagnaient) et une réforme douce de l'Église. Ce mouvement ne prône pas, en effet, le radicalisme mais bien plutôt le pacifisme et l'œcuménisme : ceux que l'on a nommés les humanistes rêvent d'une « république des Lettres » sans frontières, et sont persuadés que « les États seront heureux quand les rois philosopheront, ou quand les philosophes régneront », comme l'écrit François Rabelais au chapitre 43 de Gargantua.

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