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Vie Immédiate - Paul Eluard

Commentaire de texte : Vie Immédiate - Paul Eluard. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 784 Mots (8 Pages)  •  1 849 Vues

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Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul Éluard est un grand poète français du XXème

siècle. Il est né en 1895 à Saint-Denis et meurt en 1952 à Charenton-le-Pont. Il est l’un des innovateurs du surréalisme bien qu’il adhère aussi au dadaïsme. Il est aussi un grand admirateur d’Arthur Rimbaud.

Né dans les années 1920, le surréalisme influence les peintres, cinéastes et écrivains grâce à sa grande diversité. En effet, c’est un mouvement qui compte l’ensemble des procédés de création et d’expression et utilise toutes les forces psychiques en lutte contre les valeurs reçues. Se réclamant de Lautréamont et des découvertes de Freud sur l'inconscient, un grand nombre d’auteurs tente de rendre compte du fonctionnement réel de l'esprit, libéré de la raison. Paul Éluard nous laisse ici une oeuvre riche qui représente l’ensemble de son travail d’écriture. « Vie Immédiate » est publié à Paris en 1932.

D’une part, selon le Petit Robert, l'adjectif «immédiat » signifie « qui opère, se produit ou est atteint sans intermédiaire », alors qu'en philosophie, il nous amène plus à une réalité qui ne semble « résulter d'aucune réflexion ». Les deux définitions peuvent se rallier directement avec la volonté de Paul Éluard qui veut, par son statut d’auteur surréaliste, accéder sans intermédiaire à la pensée humaine et à l'inconscient, fondements de la vie.

D’autre part, au sens courant, la « vie immédiate » désigne la vie sans délai, celle du moment présent. Pour le poète, la « vie immédiate » peut aussi traduire la tragédie du contexte socio-politique de l'époque : la Première Guerre Mondiale.

Dans cette dissertation nous allons nous demander si le titre du recueil de poèmes de Paul Éluard, « Vie Immédiate » est appropriée à la vie et à l’oeuvre d’Arthur Rimbaud. Dans un premier temps, nous démontrerons que la biographie de Rimbaud est soumise à une volonté de vivre vite et intensément, puis, nous étudierons les poèmes qui vont à l’encontre de cette idée.

Dans cette première partie, nous décrirons l’enfance d’Arthur Rimbaud ainsi que les poèmes qui touchent à son intimité.

C’est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville et décédé d'une tumeur au niveau du genou le 10 novembre 1891 à Marseille. Rimbaud entame sa scolarité à l'institution Rossat. Dès sa rentrée au collège municipal de Charleville, il se montre excellent élève, et reçoit plusieurs prix d’excellence en littérature. En 1870, il se lie d’amitié avec son professeur de rhétorique : Georges Izambard qui lui prête des livres tel “Les Misérables”. La mère de Rimbaud est hostile à cette relation amicale. Dès les années 1870, les fugues répétées du poète prouvent sa volonté de rupture avec sa famille et en particulier avec sa mère. En effet, durant les vacances scolaires de 1870, quelques jours avant la bataille de Sedan, Rimbaud désobéit à sa mère et se rend à Paris où il est contrôlé et incarcéré à la prison Mazas. Il écrit à Georges Izambard qui financera sa caution de mise en liberté et lui offrira l’hospitalité avant de le laisser rejoindre son foyer. Ses nombreuses mésaventures avec la drogue, l’alcool et ses comportements scandaleux témoignent de son désir de rompre avec la société et la religion. Il s’ennuie fortement et écrira “Ma ville est supérieurement idiote entre toutes les petites villes de province”. En s’élançant vers la prose, il renonce alors aux modèles poétiques de la poésie classique. Il laissera alors place à son nouveau livre, d’une écriture différente : “Illuminations”.

La plupart de l’oeuvre de Rimbaud se condense sur son adolescence. En effet, entre 15 et 17 ans il écrit tous types de poèmes. Son écriture est dans la continuité de sa vie. Certains poèmes apparaissent alors comme des journaux qu’il aurait pu tenir. “Sensations” est un de ses premiers poèmes extrait du “Cahier de Douai”. A cet âge notre jeune poète a encore des sensations que ressentent bien des jeunes de cette génération à savoir la quête d'un premier amour, le bonheur dans la nature, les promenades romantiques. Le jeune poète annonce son projet pour l'été suivant, “j’irai dans les sentiers”, au cœur de la nature pour s’inspirer et éveiller tous ses sens. Cette référence spatio-temporelle évoque des paysages idylliques comme en rêvent les adolescents des “ciels bleus” , des paysages sauvages et des déserts. Ce poème est aussi représentatif d’un désir de bonheur et de liberté. “J’irai" au futur marque bien la décision volontaire de partir, et de ne pas poursuivre la cohabitation avec ses parents. Le Rimbaud “fugueur” apparaît déjà dans ces premières lignes. Les voyages de Rimbaud ne sont que des fugues, ils n’ont ni destination ni durée précise. Il se rêve vagabond. On remarque aussi dans ce poème, l’appartenance du romantisme grâce au rapport avec la “Nature”. Il est décrit comme une forme d’amour "Et l'amour infini me montera dans l’âme”. La nature est alors associée à la femme " heureux comme avec une femme”. Il se trouve dans un état d’harmonie et de bonheur parfait comparable à celui d’un grand amour. Comme le suggère le titre, le poète se fait alors une image sensuelle et subjective du bonheur. Toute réflexion, toute conscience est exclue, "Je ne parlerai pas ; je ne penserai rien”. Le poème vise à placer notre fugueur au cœur de la nature.

Pour poursuivre notre réflexion, nous analyserons des poèmes qui contredisent l’idée énoncée précédemment.

D’une part, Arthur Rimbaud critique beaucoup la société mais se moque aussi des bourgeois. Il nous fait part ici d’un tableau qui dénote

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