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Paul Eluard " Ma morte vivante "

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Par   •  21 Janvier 2013  •  473 Mots (2 Pages)  •  1 170 Vues

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Paul Eluard "Ma morte vivante"

En 1947, le poète Paul Eluard fit paraître un recueil intitulé Le Temps déborde, dans lequel figurait un court poème en vers libres, " Ma morte vivante". Ce texte, ici soumis à notre étude, évoque la mort prématurée de Nusch, la jeune épouse du poète, mais surtout le désespoir de ce dernier et sa nostalgie du bonheur perdu. Ces thèmes ont déjà été traités par les poètes lyriques des siècles passés comme Ronsard par exemple; mais note verrons comment Euard les renouvelle par le moyen d'une écriture simple, mais qui parvient à suggérer toute la gravité de cette perte. Nous étudierons d'abord le thème dominant du poème: la douleur de la séparation, et la dimension pathétique qu'il confère au texte. Puis nous verrons comment le poète rappelle en filigrane l'union vécue avec la femme aimée, mais aussi le rapport harmonieux avec le monde que permettait cet amour. Enfin, nous examinerons en quoi l'écriture même du poème constitue un paradoxe, dans la mesure où le poète semble désormais renoncer au monde, et délier la mort.

Les premiers mots du poème (" Dans mon chagrin rien n'est en mouvement") rattachent d'emblée le texte aux registres lyrique et pathétique : les indices de la première personne sont très fréquents, et les premiers vers du poème évoquent le sentiment d'un néant, d'une attente désespérée. Le raccourcissement progressif des vers libres (v. 1-.3) provoque l'impression d'un enfermement, d'une disparition progressive de l'espoir. Les tournures négatives sont en effet très présentes (" rien n'est en mouvement", v. 1 " personne ne viendra/Ni de jour ni de nuit/Ni jamais plus de ce qui fut moi-même", v. 2-4), et elles mettent en évidence la solitude du poète, l'absence de vie ou de mouvement autour de lui; le futur, associé à ces négations, évoque un avenir sans espoir, et l'expression "jamais plus", employée au vers 4, donne à cette solitude un caractère irrévocable.

La suite du poème rappelle le bonheur perdu ; mais les derniers vers évoquent à nouveau " un monde indifférent" et traduisent l'impression de solitude par des sensations physiques :" J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres''. Le "je" solitaire semble abandonné de tous, et incapable de se distraire de son chagrin. L'explication de ce désarroi est donnée par le titre et par le vers 4: "ce qui fut moi-même " désigne à la fois Nush et l'union intime qui existait entre elle et le poète. Ce vers associe donc deux thèmes opposés : la fusion des deux époux, le " moi " contenant en lui-même un "tu ", et la disparition de cette fusion exprimée par le recours au passé simple et au pronom démonstratif neutre "ce" qui "annule" l'identité de Nusch. Le jeu des sonorités (assonances en "è" , et "u" , allitération en "ni "), réparties en chiasme, do ...

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