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En quoi les mœurs & manières des peuples éloignés nous permettent-ils d’interroger notre propre société ?

Dissertation : En quoi les mœurs & manières des peuples éloignés nous permettent-ils d’interroger notre propre société ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Février 2020  •  Dissertation  •  1 635 Mots (7 Pages)  •  391 Vues

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En quoi les mœurs & manières des peuples éloignés nous permettent-ils d’interroger notre propre société ?

Commentaire :

Après douze longs mois de mer, Christophe Collomb découvre en mille quatre cent quatre-vingt-douze le Nouveau-Monde. La découverte de nouvelles civilisations remet en cause alors les notions de cultures telles qu'elles existaient antérieurement et d'hommes puisqu'on découvre qu'appartiennent au genre humain des catégories ignorées jusqu'alors. Michel de Montaigne, auteur du 16eme siècle, consacre deux chapitres de ses « Essais » au bouleversement qu'à susciter la découverte de l'Amérique qu’il intitulera « Des coches » et « Des cannibales ». Il y définit le concept d’ethnocentrisme qu’il critique et s’attèle à découvrir ceux qui sont considérés comme des « sauvages » en s’enrichissant de leurs mœurs et manières, évidemment étrangers à la société qu’il connait. D’autres auteurs, philosophes des lumières, tel que Montesquieu ou Voltaire incite les peuples à se cultiver et à porter un regard critique sur leur société. Fénelon dans son roman d’apprentissage « Les aventures de Télémaque » dépeint son idéal d’un roi et indique « [qu’]il croyait qu’on apprenait toujours quelque chose d’utile des mœurs et des manières des peuples éloignés ». Alors nous pouvons nous demander en quoi les mœurs et manières des peuples que Fénelon décrit nous permettent-ils d’interroger notre propre société. Nous verrons dans un premier temps que nous apprenons toujours des mœurs et manières de civilisations que l’on ne connait pas, ce qui nous permettra de considérer que ce que l’on a découvert nous permet finalement de réaliser un retour sur soi, une autocritique de nos propres mœurs et manières.

I/ Tout ce que l’on découvre et apprends des peuples éloignés est utile.

        La curiosité n’est pas un vilain défaut, bien au contraire. Montaigne était assoiffé de découvrir le monde qui l’entourait considérant qu’il devait toujours apprendre, « Que sais-je ? » disait-il régulièrement au cours de ses écrits. Montaigne est animé d’une curiosité conforme à l’esprit humaniste. Il est avide de connaissances nouvelles sur les civilisations qui entourent l’Europe. Pour écrire ces deux chapitres, il a lu des récits d’expéditions, notamment les récits de Lopez de Gomara, le secrétaire de Cortès. Il accorde une grande importance à la rencontre. A cet égard il est allé à la rencontre de trois Indiens à Rouen dont il relate l’entrevue dans « Des Cannibales ». La description précise des coutumes et mœurs des Cannibales, de leur boisson que Montaigne est allé jusqu’à goûter, montre une curiosité insatiable envers tout ce qui est nouveau, inhabituel. Il part « A sauts et à gambades » découvrir le monde qui l’entoure. Grâce à sa lecture des récits de voyage l’écrivain parvient alors à s’appuyer sur la découverte du nouveau-monde pour mieux interroger la société qui l’entoure.

« Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » disait Montaigne. Cette citation issue des Essais décrit ce que l’on appelle l’ethnocentrisme. C’est-à-dire d’être centrer sur nous même, pensant notre société comme le seul modèle de référence viable. Dans la citation que nous propose le sujet, Fénelon nous dit que « [l’] on apprend toujours quelque chose d’utile des peuples étrangers ». La notion du « toujours » semble ici importante. En effet peu importe ce que l’on découvre cela peut être utile, dans le positif comme dans le négatif. Les sauvages pratique l’anthropophagie, cette découverte peut paraitre sans intérêt et pourrait ainsi décrédibiliser la citation de Fénelon, cependant lorsque l’on étudie les écrits de Montaigne, celui-ci place l’anthropophagie en comparaison directe avec la torture que les européens pratiquent.  Ainsi cette découverte pouvant paraitre inutile nous permet en réalité de comprendre que la torture est aussi inhumaine que le cannibalisme. Cette démonstration très efficace nous permet donc d’affirmer que l’on apprend effectivement « toujours quelque chose d’utile des peuples étrangers ». Dans ces deux chapitres Montaigne rencontre également d’autres peuples comme les Tupinambas ou encore le Roi de Mexico qu’il compare au roi de France.

Les découvertes même négatives peuvent être utile comme l’affirme la citation de Fénelon. Dans « Candide ou l’optimisme » de Voltaire, Candide est instruit par Pangloss, satire de Leibnitz. Candide prend du poil de la bête tout au long du récit lorsqu’il découvre que le monde n’est pas aussi rose que ce que lui a décrit Pangloss. Dans ce livre, comme l’affirme la citation, on comprend que toutes les découvertes, les péripéties, les aventures les plus atroces sont tout de même utile. Lorsque Candide découvre la guerre par exemple. Mais plus encore lorsqu’il découvre une autre société « L’El Dorado ».  Ce monde idéal est présenté avec ironie et dénonce en réalité l'utopie, et avec l'utopie, il dénonce le rêve : il faut être réaliste, arrêter de rêver. Même si cette conclusion est négative cela reste malgré tout utile pour notre propre construction en acceptant que notre monde n’est certainement pas « le meilleur des mondes ». Candide montre qu’il a trouvé sa propre philosophie et qu’il a grandi intérieurement. De ce point de vue, le terme de jardin se réfère à Candide lui-même, celui qui doit entretenir, développer et perfectionner ses qualités personnelles.  Finalement toutes ses péripéties, voyages et découverte de tout ce qui lui était étranger lui a permis de devenir quelqu’un de meilleur.

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