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Elevation, Baudelaire, Lecture analytique

Commentaire de texte : Elevation, Baudelaire, Lecture analytique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Août 2015  •  Commentaire de texte  •  2 119 Mots (9 Pages)  •  12 563 Vues

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LA N°1 Elévation

Proposition de bilan de lecture analytique (à partir du travail mené en classe)

Evidemment ce travail est imparfait, évidemment il manque des éléments mais grâce à VOS notes, à NOTRE travail en classe  et à CE document, vous pourrez rédiger VOTRE propre lecture de ce beau texte !

(J’ai choisi le plan n°1 mais un autre était possible :

I Opposition Réel/Idéal

*le spleen

* l’aspiration à l’Idéal

II Le statut particulier du poète

*L’accession à l’Idéal

* Le poète prisonnier du monde

Baudelaire,  « maudit » au XIX° Siècle souffre de son statut de poète qui aspire à l’Idéal mais qui est condamné à vivre dans un monde vil et trivial.

Ainsi, tiraillé entre le Spleen et l’Idéal, le poète  introduit la section du même nom par trois poèmes qui reflètent ce désir d’élévation de l’âme au-dessus du monde qu’il juge abjecte et générateur de mal-être, de Spleen.

Ainsi le poème Elévation se trouve en troisième position après « Bénédiction » et « l’Albatros » et avant « Correspondances »dans d’édition de 1861.Cet ensemble de poèmes représente un véritable manifeste poétique dans lequel le poète revendique son désir de  libération tant dans la forme des poèmes que dans leur fond basé sur la théorie des correspondances.

Si le titre Elévation renvoie directement à l’ascension de l’esprit vers des sphères supérieures et pures il ne faut pas vouloir lui donner une interprétation mystique mais plutôt l’analyser à la lueur de la philosophie de Platon ou de Swedenborg pour lequel la divinité est d’essence lumineuse, l’esprit s’élevant, en passant de cercle en cercle par une gradation de niveaux d’atmosphères, pour accéder à la réalité surnaturelle.

Il sera donc intéressant de se demander en quoi le poème traduit-il le déchirement du poète entre le Spleen et l’Idéal.

Nous évoquerons donc l’envol de l’esprit du poète vers un ailleurs lumineux à cause de la médiocrité du monde  puis nous montrerons que le désir du poète est voué à l’échec car il est victime de malédiction et donc condamné au spleen.

I La recherche de l’Idéal

a)L’élévation de l’esprit

Le titre du poème se retrouve développé dans les deux premiers quatrains qui constituent une seule phrase grâce à un enjambement audacieux.

En effet le Q1 n’est constitué que de CCL précédés d’anaphores de déictiques de lieu « au-dessus », « par-delà »

On notera la gradation qui ordonne les éléments cités puisque nous passons du monde terrestre et étouffant « étangs » qui stagnent » « vallées, bois » au monde céleste, par étapes » montagne, nuages, mers, soleils » puis « éthers et enfin le CDN « confins des sphères étoilées » qui se déploie avec emphase sur tout le vers 4 . Les rimes elles-mêmes unissent les contraires « vallées/étoilées—mers/éthers » et  le rythme du quatrain mime de façon mélodique cette envolées vers l’ailleurs. On notera la césure à l’hémistiche du v1 à laquelle répond le tétramètre antique du v2.

La proposition principale de la phrase se trouve rejetée au  v 5 « mon esprit tu te meus » avec une mise en exergue  du GN « mon esprit ». L’élément central du poème est ainsi déterminé, il s’agit de l’âme du poète à laquelle il ‘s’adresse en la tutoyant « tu te meus ; tu sillonnes ; envole-toi, va ».

Le vers « mouvoir «  est un verbe d’action conjugué au présent de l’indicatif tout comme « sillonnes »= idée que l’action est en train de se réaliser au moment de l’écriture (présent de l’énonciation) L’esprit du poète est donc ici personnifié et même comparé « à un bon nageur » afin de traduire la plaisir irrépressible qu’il éprouve à « voyager » dans les éthers.[encore une correspondance établie par B !!! L’esprit comporte des caractéristiques humaines !] 

On notera un CL du plaisir « pâme, indicible et mâle volupté » et le bonheur qui en découle « gaiement ».

La référence à l’univers liquide afin d’évoquer l’air pur est une correspondance qui permet à Baudelaire de lier les deux éléments vitaux  eau/air. Le poète serait le trait d’union entre ces univers et nous remarquons que l’idée de volupté développée dans le Q2 fait référence au bien être originel du fœtus dans le liquide amniotique. Ce que semble confirmer les sonorités douces et feutrées des phonèmes « on –de » + les bilabiales « p et d » associées au « s » → mouvement//glissement

N’oublions pas que dans le ventre de sa mère, le bébé est protégé du monde, il n’y a d’ailleurs ni monde ni réalité et nous savons que B exècre le réel, exècre le monde…..(vous pouvez ici citer ce célèbre titre de poème de B  dans Les petits poèmes en prose: Anywhere out of the world ; dont voici un extrait «Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poêle, et celui-là croit qu’il guérirait à côté de la fenêtre.

Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme)

Il y aurait donc un désir de revenir aux sources de la vie en s’élevant vers un ailleurs purificateur.(sorte de 2° naissance)

b) l’éloge du monde céleste

Nous l’avons vu, avant d’accéder à l’Idéal, l’esprit du poète doit « s’élever » et suivre une ascension progressive comme un rite purificateur ; l’utilisation des impératifs « envole toi ; va, et bois » mis en exergue des V 9-10-11 traduit l’urgence du départ. La prégnance des consonnes liquides : L/P/R/  associées au rythme emphatique de l’alexandrin v 9-12 ; v 9 avec la coupe sur « loin » , les deux diérèses v 10 et l’audacieuse coupe 2/4/6 v 11 font entendre et ressentir l’envol.

Le monde « d’en haut » se caractérise d’abord par sa pureté,[ en cela il s’oppose au monde terrestre, glauque et sale « miasmes morbides »],ensuite par sa lumière.

CL « éthers ; purifier +air supérieur = double diérèse et insistance ; pure et divine liqueur, espaces limpides ; lumineux et sereins, cieux le matin » → notez les pluriels qui renforcent l’idée d’immensité/multiplicité

Nous remarquons à nouveau l’association des éléments eau/air « air supérieur : divine liqueur » à laquelle B ajoute un autre élément purificateur  « le feu clair ».
Ainsi tout un réseau de correspondances et d’alliances de contraires se tisse dans notre poème afin de créer une parfaite harmonie, et ainsi trouver la beauté Apollinienne.

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