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Lecture Analytique Remords Posthumes Charles Baudelaire

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Par   •  21 Mars 2013  •  1 150 Mots (5 Pages)  •  12 161 Vues

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INTRODUCTION

La “belle ténébreuse” de ce poème fut une femme haïtienne nommée Jeanne Duval, actrice et la muse et la maitresse du poète Charles Baudelaire pendant vingt ans. Leurs relations furent tumultueuses et ce sonnet montre les tentatives de Baudelaire à exploiter l’inconstance de cette femme.

« Remords posthumes» est un sonnet, écrit probablement en 1847, et il présente un mélange de tons intéressants: il est évident qu’il éprouve de l’amour pour cette femme, mais elle est aussi détestée et lui inspire de la haine. Nous reconnaissons les thèmes de carpe diem dans ce poème, mais aussi quelque chose de plus original : nous remarquons qu’il y a un contraste entre la forme traditionnelle d’un discours de carpe diem et la condamnation a mort de la femme.

Comment Baudelaire transforme-t-il le carpe diem dans ce poème ?

Nous étudierons d’abord en quoi nous pouvons dire que ce poème présente les caractéristiques du carpe diem, et puis en quoi il diffère des poèmes de Ronsard, par exemple.

1. Ce poème présente-t-il des caractéristiques du carpe diem ?

a) Présence d’une destinatrice

- L’interpellation de la « belle ténébreuse » (vers 1), « la courtisane imparfaite » (vers 12): périphrases pour désigner Jeanne Duval

- Emploi des pronoms personnels à la seconde personne : « tu dormiras » (vers 1), « tu n’auras » (vers 3). Il y a aussi les adjectifs possessifs à la seconde personne : « ta poitrine » (vers 5), « ton cœur » (vers 8)

- Le poète utilise les adjectifs possessifs à la première personne pour montrer qu’il y a une situation d’énonciation : « ma belle ténébreuse » (vers 1), « mon rêve infini » (vers 9)

b) Des allusions au temps qui passe

- Enchaînement de temporelles (le temps n’attend pas, il continue, il a déjà son plan) : conjonctions de subordination « lorsque » (vers 1), « et lorsque » (vers 3), « quand » (vers 5) et la préposition « durant » (vers 11)

- Emploi du futur de l’indicatif (futur de certitude, le passage de temps est inévitable): « tu dormiras » (vers 1), « empêchera » (vers 7), « te dira » (vers 12)

c) Similitudes avec des poèmes de la Renaissance traitant le thème du carpe diem

- Forme similaire a « Quand vous serez bien vieille… » de Ronsard : en forme de sonnet, la structure est similaire (effrayer, célébrer l’éternité des mots, morale, qui est mis en évidence par le tiret)

- La mise en avant du poète : utilisation de parenthèses au vers 10 met l’accent sur le poète qui est complice de la mort car il la comprend

- Rime « poète » (vers 10) et « courtisane imparfaite » (vers 12) : l’opposition entre le poète mort mais en paix, et la femme vivante mais infidèle

2. En quoi ce poème est-il différent des autres poèmes du carpe diem ?

a) Dévalorisation de la femme (provoquée par la colère ?)

- Périphrases « ma belle ténébreuse » et « courtisane imparfaite » : « ténébreuse » renvoie à l’obscurité, à celle qui est difficile à comprendre, « courtisane » a des mauvaises connotations, celle qui aime jouer avec les hommes (comparable à « Ces cheveux d’or sont les liens, Madame » de Joachim du Bellay) et « imparfaite » est un terme peu flatteur = peut aussi signifier « infidèle »

- Plusieurs antithèses jalonnent ce sonnet, elles peuvent montrer l’inconstance de la femme : « peureuse

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