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Lecture analytique et commentaire composé du poème « Au Lecteur » extrait des Fleurs du Mal, 1857 de Baudelaire

Mémoire : Lecture analytique et commentaire composé du poème « Au Lecteur » extrait des Fleurs du Mal, 1857 de Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Juin 2014  •  1 290 Mots (6 Pages)  •  2 658 Vues

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Charles Baudelaire, « Au lecteur », Les Fleurs du Mal, 1857.
Lecture analytique et commentaire composé du poème « Au Lecteur » extrait des Fleurs du Mal, 1857. (Julie Cuvillier, professeur de lettres, académie de Nantes)

Introduction

Le poème de Baudelaire est placé en tête de son recueil : Les Fleurs du Mal publié en 1857. Dès sa parution, il fait scandale et est interdit. Baudelaire, poète du XIXe siècle, se situe à la croisée des mouvements romantique et symboliste. Il initie le mouvement symboliste en considérant que le langage poétique est une façon d’accéder à la Beauté et à un monde idéal que la réalité révèle et masque à la fois. Les Fleurs du mal montrent les tentatives successives du poète pour s'extraire de la réalité associée au spleen, et atteindre l'Idéal. Celles-ci sont vaines comme le suggère le titre de la partie sur laquelle le recueil se referme : « La Mort ».

« Au lecteur » est le premier poème et ne fait partie d’aucune des six parties qui structurent le recueil. Par cette position liminaire et par l’introduction des thèmes essentiels de la poétique baudelairienne, il semble servir d’introduction aux Fleurs du Mal. Nous étudierons donc ce poème en nous demandant en quoi celui-ci se présente comme une préface à l'ensemble du recueil. Nous verrons, dans un premier temps, comment ce poème établit un pacte de lecture, avant d'examiner en quoi le poète s'y présente comme incarnation de la condition humaine, pour, enfin, montrer comment dans ce poème il s'agit d'« extraire la beauté du mal », principe qui régit le recueil dans son ensemble.

Lecture analytique

Composition générale du poème

__1. « Au lecteur » est constitué de dix strophes, nommées quatrains, composées en alexandrins, vers de douze syllabes. Les rimes sont embrassées tout au long du poème signifiant ainsi l’enfermement du poète et des hommes en général dans la condition humaine.

Première strophe__

2. « Au lecteur » débute par un épitrochasme ("La sottise, l'erreur, le péché, la lésine") qui présente les vices de l’homme comme omnipotent. Ils sont l’objet du poème : l’homme leur est soumis comme le suggère la fonction de COD que remplissent les groupes nominaux (« nos esprits » et « nos corps ») dans la phrase.
3. L’oxymore (« aimables remords ») présente d’emblée l’homme comme déchiré entre aspiration à l’idéal, à la Beauté et jouissance de la chute, de la décadence. Cette tension se retrouve à travers l’emploi de mots renvoyant à la trivialité (« mendiant », « vermine ») qui deviennent poétiques grâce aux jeux sur les sonorités (allitération en [r] et [m], assonanceen
[en] :__"Et nous alimentons nos aimables remords,__Comme les mendiants nourrissent leur vermine."

4. Par ailleurs, la comparaison « Comme les mendiants nourrissent leur vermine » rend concret, palpable l’effet du remord dévorant la conscience.

La seconde strophe

__5. La seconde strophe montre le tiraillement entre plaisir coupable et volonté impuissante de ne pas y céder par des couples antithétiques : péchés /repentirs ; têtus/ lâches), des expressions proches de l’oxymore (« payer grassement nos aveux », « rentrons gaiement dans le chemin bourbeux) et le champ lexical de la souffrance morale (« remords, repentirs, aveux, pleurs, taches »).

Troisième strophe

6. Par une métaphore (« le riche métal de notre volonté/Est tout vaporisé par ce savant
chimiste »), le poète montre les effets du Malin sur l’homme : alors que le poète transfigure la laideur en beauté par l’emploi du langage poétique, comme un chimiste transforme le plomb en or (mythe de la pierre philosophale employée par l’alchimiste), Satan s’amuse à faire disparaître ce qu’il y a de bon en l’homme.

Quatrième strophe__

7. Par l'emploi du présentatif (« c’est...qui ») employé deux fois et le titre de Trismégiste (trois fois grand) Baudelaire montre comment l’homme est voué à la damnation parce qu’il est réduit, comme l’exprime la périphrase « les fils qui nous remuent », à n’être qu’un pantin dirigé par Satan.

__8. Le goût de

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