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Lecture Analytique : Paysage De Baudelaire

Mémoire : Lecture Analytique : Paysage De Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Juin 2014  •  1 852 Mots (8 Pages)  •  1 692 Vues

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Le paysage

Dans les Fleurs du Mal, Baudelaire affirme l’originalité de sa création politique, il déclare qu’il veut tel un alchimiste « transformer la boue en or ». Dans la section « Tableaux parisiens » le poème liminaire « Paysage » définit le projet de cette nouvelle partie. Le poète s’adresse au lecteur « [s]on semblable, [s]on frère » pour l’inviter à partager avec lui sa création poétique. Le titre « Paysage » est volontairement vague puisqu’au moment de la parution des Fleurs du Mal, le poème s’intitulait « paysage parisien ». Ce nouveau titre sans adj. , sans déterminant met bien en valeur le caractère très utopique de son rêve qui pourrait se situer n’importe où, dans n’importe quelle ville, p-ê même hors du monde. De quelle façon l’imagination du poète, « reine des facultés » qui sait percevoir les rapports intimes et secrets des choses, est-elle présentée dans « Paysage » ? Nous montrerons comment l’imagination s’appuie sur une observation du réel puis de quelle manière le poète métamorphose ce paysage. Nous caractériserons enfin le poète en mettant en valeur sa singularité.

1.

a.

Le poète a une attitude assez conventionnel (v.5), il observe Paris en hauteur depuis sa mansarde, comme d’autres poètes romantiques. Mais cette attitude est stimulée par la magie des vers qui envoûte le lecteur grâce aux voyelles nasalisées et aux allitérations en [t] et en [d].

Les deux mains au menton,

Du haut de ma mansarde

C’est dans cette mansarde que le poète observe et écoute les bruits de la rue en les reliant à son rêve qui s’élève vers le ciel puisqu’il se compare aux astrologues au vers 2, proche des « clochers de la ville » (V2 et V3) ou nous pouvons voir encore la musicalisation de son rêve grâce aux allitérations en [k] et [ʃ].

Coucher auprès du ciel comme les astrologues,

Et voisin des clochers écouter en rêvant.

Ce rêve se compose de tableaux successifs qui évoquent tout d’abord les grands ciels qui font rêver d’éternité. Nous observons donc que certes l’auteur part du réel mais que ce réel est transformé par le regard artistique du locuteur puisque « ciels » n’est pas vraiment du réel mais appartient au vocabulaire de critique d’art (et pas cieux). Le locuteur ensuite se ferme au monde extérieur pour évoquer le printemps avec sa volonté (vers 24).Nous observons donc qu’il part de l’extérieur dans un mouvement d’élévation vers « les clochers » (vers.3) vers les grands « ciels »(v.9) vers le « firmament » (v.11) pour ensuite « fermer portières et volets »(v.15) et plonger dans la volupté afin de bâtir de « féeriques » tableaux.

Le poème se caractérise donc par un mouvement d’élévation et de descente. Le poète part de l’extérieur pour ensuite redescendre vers son univers intérieur.

b.

Le poète et le travail de la ville.

Cet univers onirique par pourtant du quotidien de la ville, il se crée à partir de sensations auditives (vers3-4) « déjà le son des cloches », « « écouter en rêvant ». Dans ce vers la magie de la sonorité nous entraîne vers le rêve.

Ecouter en rêvant leurs hymnes solennels emportés par le vent.

Aux sensations auditives correspondent des sensations visuelles qui s’inscrivent dans le futur. Ce futur donne un aspect visionnaire à la contemplation renforcée par l’emploi au vers 6 de la métonymie ainsi que par le doublet des vers « chante et bavarde » sont évoqués d’une manière idéale et utopique. Le poète les imagine heureux et communicatifs. A ces sensations visuelles et auditives s’ajoute des sensations tactiles, vers9, « il est doux d’évoquer un paysage plongé dans la brume ». Le clair-obscur de la vision du 3ieme tableau(la brume) favorise l’éclosion de l’imagination comme le montre le vers 12. Le quotidien de la ville est présent aussi dans « l’Emeute », vers 21, qui tempête vainement à la vitre. L’emploi dans ce contexte précis de l’allégorie de l’émeute révèle que le poète déforme le quotidien, se coupe de l’histoire de son temps pour se concentrer uniquement sur lui-même, se coupe de l’histoire de son temps pour se concentrer uniquement sur lui-même et profiter pleinement de son rêve

qu’il veut nous faire partager comme le révèle l’emploi des déictiques « cette volupté.

Correspondance verticale : sentiments + sensations.

Sensations qui se mélangent : synesthésie.

c.

L’imagination du poète s’inspire du réel.

L’imagination du poète se nourrit du paysage industriel.

« Tuyaux » => métonymie pour évoquer cheminées d’usines => placés sur le même plan que les clochers. Déictique ‘ces’ nous invite à voir la cité d’une autre manière. Modernité des usinesè convie à un voyage imaginaire.

Le charbon est sublimé par le poète « fleuves de charbon montées au firmament » è image qui réunit les éléments de la terre, eau +air. Tout correspond dans un mouvement d’élévation qui permet d’accéder à un idéal.

Ainsi que le quotidien de la mansarde, les bruits et les visions de la ville comme les éléments de la modernité avec les usines et le charbon sont intégrés par la force de l’imagination au rêve du locuteur qui métamorphose le réel.

2. La métamorphose du réel.

a. Paysage dilaté qui échappe au temps.

Vers 6 : je verrais vers 15 : je fermerai è futur. Poète dans un futur utopique.

15 occurrences de la première personne : volonté du poète exprimée.

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