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Drame romantique

Commentaire de texte : Drame romantique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  2 097 Mots (9 Pages)  •  3 034 Vues

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Correction du commentaire composé sur Ruy Blas de Victor Hugo (1838)

Drame romantique : voir préface de Victor Hugo.

-Remise en cause des règles du théâtre classique.

-Passion violente, mort violente.

-Actions et caractères.

Il s'agit de la scène quatre de l'acte cinq, donc du dénouement. La tension dramatique est extrême. C'est une scène empreinte de pathétique, voire de tragique.

- Progression dans l'attitude de la reine : elle passe de l'intransigeance au pardon désespéré.

-Le suicide du valet Ruy Blas, qui marque sa rédemption, le rend sublime.

Problématique : comment dans cette scène de dénouement, Victor Hugo met-il en relief les caractéristiques du drame romantique ?

I°) Une scène caractéristique du drame romantique :

- 1 : un héros marginal : Ruy Blas est issu d'une condition modeste puisque c'est un valet. Mais son ascension sociale est la preuve de l'élévation possible du peuple. De plus, c'est la figure de l'honnête homme dans cette pièce parce qu'il s'oppose à des nobles corrompus.

Il est proche du peuple : « …une femme du peuple essuyer sans rien dire/les gouttes de sueur… » : Cette action met en valeur l’abnégation, le sens du partage du peuple.

- 2 : le drame romantique : un miroir grossissant de la réalité.

Situation peu vraisemblable que celle de l'ascension du valet, il devient même premier ministre, et de l'amour passionné qui dévore les deux amants mais pour Hugo cette situation permet à la fois de décrire le caractère d'un homme qui a tenté de prendre sa place dans une société qui le refuse la reconnaissance et l'amour qui peut faire évoluer les consciences et les comportements.

- 3 : la liberté d'expression : l'alexandrin est disloqué pour rendre la fluidité de l'expression, le naturel des émotions. Par exemple, la réplique de Ruy Blas « n'ayez pas peur. Je n'approcherai point. » complète l'apostrophe de la reine « Monsieur » très brève et coupée par l’intervention de son interlocuteur, pressé de se justifier.

On trouve également un vers qui s'étire sur trois répliques : « voilà tout /dont César ! /Quand je pense pauvre ange… »  qui, par l'enchevêtrement des répliques montre la force des sentiments tumultueux qui agitent les deux amants.

Par ailleurs, les nombreux enjambements mettent en valeur les mots clés du discours : « à raconter », « tout dire » : Ruy Blas cherche à se justifier, c'est une scène d'aveu.

L'oscillation entre rythme pair et impair, les tirets qui viennent déstructurer l'alexandrin, tout concourt à faire ressortir le trouble profond qui agite Ruy Blas.

- 4 : la mort violente de Ruy Blas: son suicide va à l'encontre des règles du théâtre classique. La bienséance refuse la vision d'une mort violente sur scène. Victor Hugo a voulu au contraire en faire ressortir tout le sublime par le choix d'un homme qui peut rester maître de son destin jusqu'au bout.

- 5 : un héros romantique : Ruy Blas est bien celui dont, comme le disait Victor Hugo, le coeur, l'attitude, vont être modifiés par la passion mais qui a aussi su par son tempérament prouver qu'un laquais pouvait occuper une place importante dans le royaume et dans le coeur d'une reine.

II°) l'évolution du comportement de la reine :

-  1 : à la suite de l'aveu de Ruy Blas, à la scène précédente, blessé dans sa confiance, elle est redevenue une reine face à un laquais. Son attitude « immobile et glacée » (première didascalie) traduit l'enfermement où elle tient ses sentiments de femme. L'apostrophe distante « Monsieur », place Ruy Blas dans un éloignement social rigide, réinstaure la hiérarchie. La force de la répétition des adverbes  de négation absolue (deux occurrences de « jamais » auquel est lié la deuxième fois un « non » définitif montre la résolution de couper tout lien avec celui qui l'a trahie.

- 2 : mais l’effroi et le pardon désespéré succèdent à son immobilité (elle était restée assise durant la première moitié de la scène). Les didascalies indiquent alors une grande agitation :

 « la reine se lève », « court à lui »… L'expression, qui était figée et contrainte dans le silence (une seule tentative d'interruption de la tirade de Ruy Blas dans la première partie) par la blessure faite à son honneur et à sa confiance, se libère à travers deux interrogations qui ne sont pas condescendantes mais révèlent un désir d'être détrompée sur ce qui se passe : « quel est ce philtre étrange ? » ( philtre égale potion au sens large), « et qu'avez-vous fait ? », « ce n'est pas du poison cette étrange liqueur ? » : la négation demande une négation en retour, espère un démenti, tout comme les mots « liqueur » et « philtre » nient l'existence du poison.

Les phrases prennent ensuite une modalité exclamative. Elles comportent encore des impératifs mais ce ne sont plus les ordres d'une souveraine mais l'expression d'une demande pressante d'une confirmation de ce à quoi elle ne veut pas croire. Le rythme ternaire renforce le caractère éperdu de sa demande :

Dis-moi ! Réponds moi !parle moi !

De même, la structure du vers 28 :

 « César/je te pardonne/et thème/et je te crois ! »

 permet d'unir les deux groupes à l'hémistiche par le parallélisme de construction.

 César +je t'aime, je te pardonne + et je te crois.

Les groupes comme les sentiments sont entremêlés et mettent en valeur l’effroi et le trouble de l'amour désespéré.

Les caractérisations de Ruy Blas montrent aussi l'évolution des sentiments de la reine.

« Monsieur » : l'interlocuteur est reconnu ici dans sa fonction officielle, et le nom propre est d'abord précédé du titre qui l'accompagne : « Dom » puis la caractérisation devient plus intime : « César » pour reconnaître enfin la véritable identité du valet, l'acceptant pour ce qu'il est, homme du peuple mais surtout homme aimé : «Ruy Blas».

En parallèle, le vouvoiement et le tutoiement s'entremêlent. « Je te pardonne et t’aime » puis

« je vous pardonne ».

La femme et la souveraine apparaissent toutes deux dans ce pardon donné à l'homme et au valet.

III°) : Ruy Blas : un héros romantique.

- 1 : une attitude pathétique : pathétique et lyrisme sont mêlés dans ce dénouement pour intensifier la confession et la prière d'un homme en désarroi. La situation pitoyable du héros est marquée dès la première didascalie. Sa faiblesse est traduite par une démarche chancelante, sa soumission et son humiliation par sa posture : il « tombe à genoux […] Comme s'il n'osait lever les yeux ».

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