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Comment le récit de Francion nourrit-il une réflexion sur le sentiment amoureux et sur la séduction ?

Commentaire de texte : Comment le récit de Francion nourrit-il une réflexion sur le sentiment amoureux et sur la séduction ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 687 Mots (7 Pages)  •  647 Vues

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Lecture analytique

Problématique : Comment le récit de Francion nourrit-il une réflexion sur le sentiment amoureux et sur la séduction ?

Plan :

1. Le vol des livres : la place et le rôle des Romans d’amour.

2. Le discours amoureux d’un pédant imbécile.

3. La présence critique du narrateur : ironie et satire.

1 Les romans d’amour : apprentissage du sentiment amoureux ?

A La lecture passionnée des « romans sentimentaux » :

- Francion rapporte le vol dont il a été victime par le régent et comment son professeur s’étant approprié « force livres d’histoires fabuleuses… et il en trouva de si amoureux qu’ils servirent beaucoup à enflammer son cœur…. », l 7/8 et l 10 ; les superlatifs, l’adverbe d’intensité « si », et le verbe enflammer expriment la force de l’émotion.

- Mais derrière le récit de l’anecdote se dessine un portrait à charge d’un maître voleur, voire cruel et borné.

- En outre, il est précisé que la question de l’amour est abordée dans de nombreux ouvrages et les philosophes s’y intéressent : « puissance révérée dans presque tous les livres des philosophes », l 15/16 ; valorisation du thème par la philosophie // Platon – Epicure. C’est pourquoi le régent donne du crédit à ce sentiment, ce qui montre qu’il veut se rapprocher des lettrés et du savoir ; // goût pour la référence aux œuvres de l’Antiquité ; imitation des Anciens, caractéristique du clacissisme au XVII è.

B De la fiction à la réalité : l’impact des récits :

- La lecture passionnée d’Hortensius le conduit à transposer la fiction à la réalité à la vue d’une jeune fille : « enflammer son cœur avec la vue de la fille de l’avocat… », l 10/11. Cf le poids de la lecture, mais aussi la difficulté de distinguer fiction et réalité.

- Ses lectures le conduisent à modifier son comportement, à changer son propre mode de vie : le récit fictif a un impact sur le réel : « vaincu d’un si doux trait, il commença de rechercher les moyens de plaire à sa dame et s’habilla plus curieusement… », l16/17. Ainsi description de toutes les modifications avec une phrase longue et des subordonnées juxtaposées, l 16 à 33.

C La parodie : (imitation + moquerie) :

- On note un champ lexical du sentiment qui reprend celui de ce type de littérature : « enflammer…

- Egalement champ lexical de l’émotion : « vaincu d’un si doux trait »l16.

- Et l’ensemble utilise le procédé de l’exagération pour se moquer du personnage.

- On peut alors mettre le texte en parallèle avec la notion de galanterie, de roman courtois, et l’on peut aussi penser à la Carte de Tendre de Madeleine de Scudéry, même si le texte est postérieur de quelques années, 1654-1661, ainsi qu’au courant de La Préciosité.

2 Le discours amoureux d’un pédant imbécile et ridicule :

A. Hortensius à Fremonde : un discours « inspiré » :

- C’est en puisant dans les livres volés à Francion que le régent calque son comportement et nourrit son discours, mais sans nuance et sans naturel, avec bien des difficultés : « et quelquefois il avait beaucoup de peine … »l27 ou « il ne pouvait contenter son désir »l30.

- Les allusions à Cicéron : l29 Cicéron est désigné par Marc –Tulle ; il faut être initié pour comprendre qu’il s’agit de Cicéron et connaître l’intégralité du nom de l’auteur latin. Le régent veut donc afficher ses connaissances, sans aucune modestie, pour appartenir à une élite cultivée.

- Mais il ne sait pas distinguer la bonne de la mauvaise littérature et met tout sur le même plan, ou confond un « galimatias »l42 avec un auteur tel Cicéron, « un Cicéron français »l44/45.

- Ce qui lui semble pertinent ne l’est à ses yeux que par le côté non familier, révélant ainsi naïveté et pédantisme ; « de certaines façons de parler qui lui semblaient merveilleuses parce qu’elles n’étaient pas communes »l46/47. // La Préciosité et ses excès.

B. Un discours comique et porteur d’une satire :

- C’est d’abord l’ignorance du personnage qui est perceptible car il y a un écart entre les qualités prêtées aux textes qu’il lit et leurs qualités réelles : il est donc dupe et va se ridiculiser sans en avoir la moindre conscience. Les verbes de jugement réitérés mettent en évidence son manque de discernement «il l’estimait, l9/ les qualités de son esprit qui lui semblaient éminentes…les discours qui étaient les meilleurs à son jugement », l36/39. Preuve est que ce personnage s’illusionne, adopte un jugement personnel borné.

- Il est incapable de comprendre qu’il n’y a qu’un « galimatias continuel où le plus subtil esprit du monde fût demeuré à quia s’il en eût voulu expliquer quelque chose »l42/43 ; le superlatif + la locution adjectivale provenant du latin a quia renforcent l’ignorance réelle du régent. Le narrateur met en évidence les erreurs et le caractère ridicule d’Hortensius.

- Le discours qu’il produit à l’intention de Fremonde est incompréhensible : il n’a donc tiré

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