Synthèse Le Sentiment Amoureux

La passion amoureuse, et de manière plus générale l’état amoureux, est un sentiment complexe qui a influencé de nombreuses œuvres à travers les siècles et qui reste omniprésent dans l’art, le cinéma, la musique ou encore la littérature. De part son aspect mystérieux, beaucoup ont tenté de l’expliquer et de disséquer ses causes et ses effets. Le corpus présenté ici est composé de quatre documents dont le thème principal est l’analyse du sentiment amoureux. Le premier texte est un article de Michel Marsolais paru dans le Journal de Montréal en 1997 et qui a pour titre L’amour : une toxicomanie prévisible, le second est un extrait du livre de sociologie de Francesco Alberoni Le Choc Amoureux publié en 1979. Le troisième texte est tiré d’un article de Louis Maurin intitulé Le choix du conjoint imprimé en 1996 dans le mensuel Alternatives économiques, et enfin le dernier document est un tableau présentant une étude sur l’homogamie sociale publié dans le même magazine en 2004 d’après des calculs de Louis Chauvel. L’ensemble de ce corpus amènent différents arguments à propos des facteurs influençant l’attirance amoureuse, et nous pouvons alors nous demander s’il est possible d’analyser la passion amoureuse de manière rationnelle.

Dans un premier temps, nous tenterons d’étudier ces facteurs induisant le couple, puis nous essaierons d’expliquer en quoi l’état amoureux conserve malgré tout une part d’irrationalité.

Si nous pensions avant que le cœur était le siège de nos émotions, de récentes découvertes scientifiques nous ont permis de constater que le cerveau joue un rôle important sur nos émotions. Depuis, bon nombre de scientifiques ont tenté d'expliquer le sentiment amoureux à travers des phénomènes chimiques et biologiques. Selon l’un deux, Michel Marsolais, l’amour ne serait rien de plus qu’un enchainement de réactions chimiques explicables et prévisibles, et ce serait alors un cocktail hormonal et chimique qui serait à l’origine même de la dépendance amoureuse. En effet, le cerveau étant le centre des plaisirs, la stimulation des neurones via la production d’hormones sexuelles aurait des effets exaltants et créerait une dépendance proche de la toxicomanie, aux lignes 14 à 17, Marsolais explique « Sous le coup d’un rencontre plaisante, ce réseau de neurones situé entre le lobe frontal et le tronc cérébral se met à produire des endorphines, des substances aux effets euphorisants qui rendent les amoureux potentiels gaga de bonheur. ». L’auteur met également l’accent sur les conséquences importantes de cette stimulation chimique qui rapproche les personnes de la toxicomanie : « une chimie aux effets intoxicants » (lignes 2-3). Il soutient également que le phénomène d’accoutumance engendre ensuite une lassitude ou la possibilité de douleurs réelles en cas de rupture brutale, rationalisant alors de la même manière le chagrin d’amour : « sevrage brutal qui peut causer une douleur physique véritable » (lignes 50-51). Enfin il évoque la possibilité de créer un médicament pour supporter la rupture ou pour rester amoureux, démontrant alors un contrôle total sur « la magie de l’amour » qui n’est selon lui que « foutaise ».

Un autre facteur à la construction du sentiment amoureux est mis en lumière dans ce corpus, il s’agit de l’homogamie sociale. Selon Louis Maurin, la formation des couples pourrait être due à l’appartenance à un même groupe social, et plus particulièrement à l’existence d’un lieu de rencontre. Les individus ayant les mêmes normes, valeurs et modes de comportements avec une culture et des habitudes semblables se rencontrent dans des lieux communs et ont plus de chance de se mettre en couple. En effet, le texte 3 souligne qu’un « ensemble de mécanismes complexes est à l’œuvre dans la formation des couples » (lignes 7-8), dont « des éléments comme le langage, les comportements vestimentaires ou les préférences culturelles » (lignes 13-14). L’attirance et la construction de relations

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