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La banalité du mal

Dissertation : La banalité du mal. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2020  •  Dissertation  •  1 875 Mots (8 Pages)  •  852 Vues

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  1. Paragraphe sur la banalité du mal:

Est-il possible d’agir de façon profondément immorale tout en croyant que l’on respecte un système de règles légitimes ?  

                                                                                                                                                                                                           A première vue, l’hypothèse semble paradoxale. Il est, à priori, facile de distinguer un acte malfaisant d’un acte aux conséquences bénéfiques pour la société. Hannah Arendt, dans son ouvrage « Eichmann à Jérusalem », expose une situation dans laquelle cette distinction devient floue : si un individu réduit son devoir moral à la seule soumission aveugle à l’autorité en vigueur, alors il peut en venir à exécuter des ordres abjects, lorsque l’autorité en question le lui ordonne.

Arendt illustre cette situation spécifique avec le cas d’Adolf Eichmann, un haut fonctionnaire nazi, chargé de la logistique du génocide durant la Seconde guerre mondiale. Lors de son procès, celui-ci a ,en effet, affirmé qu’il n’avait fait que son « devoir » en obéissant « aux ordres ». Or, pour Arendt (envoyée comme journaliste pour couvrir le procès), cette défense témoigne d’une compréhension faussée de la notion du devoir. Le devoir est une obligation morale à laquelle on s’engage par un choix volontaire et réfléchi. Mais Eichmann le réduit à une soumission aux ordres provenant du pouvoir en place. Or, si le devoir authentique réclame une libre réflexion sur les valeurs morales qui l’orientent, cette soumission aveugle est à l’’inverse un acte mécanique par lequel on renonce à tout esprit critique. A travers l’exemple d’Eichmann, l’extrait montre bien qu’un homme « ordinaire » peut commettre les pires actes dès lors qu’il abandonne sa liberté de pensée.  Dans ce cas-là, l’individu est complément soumis à une autorité supérieure, et il n’est plus en capacité de penser par lui-même.  Sans l’excuser pour autant, cela révèle qu’il n’est pas nécessaire d’être sadique pour faire quelque chose de monstrueux. C’est ce qu’Arendt appelle la « banalité du mal » : l’idée que le pire mal peut être accompli d’une façon banale par des êtres normaux, notamment dans un contexte social où la réflexion critique est remplacée par une idéologie unique et dangereuse.

  1. Paragraphe sur le langage (Orwell, Klemperer et Hegel) :

Comment la langue peut-elle devenir un instrument de domination ?      

George Orwell a été à la fois écrivain et praticien du langage. Il a beaucoup réfléchi sur la « politique de la langue ». Dans son essai de 1946, il écrit que « penser clairement est un premier pas vers la régénération politique ». Durant la seconde guerre mondiale, il avait le sentiment de vivre à une époque où la langue se dégradait, ce qui rendait plus difficile de décrire honnêtement la réalité. Il mettait en accusation le flou qui dissimule la pensée ; la tendance au slogan qui tend à imposer des idées fausses par la simple répétition ; le jargon pseudo-scientifique qui vise à donner un air de neutralité à des arguments, en réalité, idéologiques ; enfin, l’usage malhonnête des mots.

La soumission volontaire peut passer, aussi, au travers de la manipulation du langage.  Ainsi, Orwell met en place la théorie de Novlangue et de l’Ang Soc dans son livre ‘1984’. Dans ce dernier, il montre que les régimes totalitaires suppriment toutes les libertés individuelles et contrôlent les pensées des populations pour éviter toute critique du système mis en place. Il y’a là une réduction drastique du langage.  Pourtant, c’est le langage qui détermine la perception du monde par la société.                 Orwell dépeint, ainsi, un monde inconscient, manipulé par un système de langage très élaboré. C’est dire que le langage est donc un outil maniable très utile, - et dangereux s’ils ne le maîtrisent pas, - pour les régimes totalitaires.

 Mais le langage est-il un vecteur aussi utile pour la construction d’un régime, d’une idéologie ?    

                                                                                                                                                                                      Pour bien comprendre la force du langage et des mots dans la construction de toute idéologie et, par extension, de ce que l’on appelle le “réel”, les travaux du linguiste KLEMPERER sont très importants. Victor Klemperer pense qu’une langue énonce toujours une vérité sur son temps : « Ce que quelqu’un veut délibérément dissimuler, aux autres et à soi-même, et aussi ce qu’il porte en lui inconsciemment, la langue le met au jour. Tel est sans doute aussi le sens de la sentence : le style, c’est l’homme ; les déclarations d’un homme auront beau être mensongères, le style de son langage met son être à nu ». C’est cette dissimulation qu’il dénonce dans son ouvrage : “LTI, la langue du Troisième Reich”. 

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