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Étude du recueil Les fleurs du mal de Charles Baudelaire

Commentaire de texte : Étude du recueil Les fleurs du mal de Charles Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2012  •  Commentaire de texte  •  1 114 Mots (5 Pages)  •  3 717 Vues

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es Fleurs du mal connaissent une publication progressive avec une première publication de dix-huit poèmes le 1er juin 1855 dans La Revue des Deux Mondes.

Le 4 février 1857, Baudelaire remet son manuscrit à l'éditeur Auguste Poulet-Malassis. Le 20 avril de la même année, neuf poèmes du recueil sont publiés dans la Revue française.

Le premier tirage, imprimé au mois de juin à Alençon, est effectué à 1 300 exemplaires et mis en vente le 25 juin. Le 5 juillet 1857, un article du Figaro de Gustave Bourrin critique « l’immoralité » des Fleurs du mal. Le Moniteur universel publie le 14 juillet un article élogieux d’Édouard Thierry.

Ces « fleurs maladives » sont dédiées au poète Théophile Gautier, sacré « parfait magicien des lettres françaises » et « poète impeccable », comme l'écrit Baudelaire au début du recueil.

Une publication des poèmes condamnés aura lieu. Le recueil sera masqué sous le nom Les Épaves.

Le procès et la censure[modifier]

Le 7 juillet, la direction de la Sûreté publique saisit le parquet pour « outrage à la morale publique » et pour « outrage à la morale religieuse ». Cette dernière accusation est finalement abandonnée. Le 20 août, le procureur Ernest Pinard, qui avait également requis contre Madame Bovary, prononce un réquisitoire devant la 6e Chambre correctionnelle, la plaidoirie est assurée par Gustave Gaspard Chaix d'Est-Ange1. Le 21 août, Baudelaire et ses éditeurs sont condamnés respectivement à 300 et 100 francs d’amende, ainsi qu'à la suppression de six pièces (sur les cent que compte le recueil), pour délit d’outrage à la morale publique. Il s'agit des poèmes Les Bijoux, Le Léthé, À celle qui est trop gaie, Lesbos, Femmes damnées et Les Métamorphoses du vampire.

Comparé à la puritaine Angleterre victorienne, Paris, sous le Second Empire, est un havre de tolérance où la grivoiserie des pièces de Jacques Offenbach, qui fait l'apologie de l'adultère, du ménage à trois ou des bacchanales orgiaques, ne semble choquer personne. Mais Baudelaire frise la pornographie dans des vers comme :

Dans Les Bijoux:

Elle était donc couchée et se laissait aimer,

Et du haut du divan elle souriait d’aise

À mon amour profond et doux comme la mer,

Qui vers elle montait comme vers sa falaise.

Dans Le Léthé, la « crinière » ne laisse personne dupe :

Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants

Dans l’épaisseur de ta crinière lourde ;

Dans tes jupons remplis de ton parfum

Le sadisme de À celle qui est trop gaie est sans détour et les lèvres en question trop sexuellement évidentes :

Ainsi je voudrais, une nuit, (…)

Comme un lâche, ramper sans bruit,

(…) Et faire à ton flanc étonné

Une blessure large et creuse,

Et, vertigineuse douceur !

À travers ces lèvres nouvelles,

Plus éclatantes et plus belles,

T’infuser mon venin, ma sœur !

En comparaison, on s'étonnerait presque de la censure concernant Lesbos, un hymne sans fard à la poétesse Sappho mais sans provocation non plus. L'homosexualité n'est pas un délit sous le Second Empire mais son apologie choque néanmoins la morale religieuse

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