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La législation du mariage

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Par   •  11 Janvier 2013  •  Cours  •  849 Mots (4 Pages)  •  660 Vues

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La légalisation du mariage gay sera certainement une des avancées sociales les plus importantes de ces dix dernières années. Mais c’est la violence affichée de ses opposants qui convoque la philosophie. Cette légalisation serait «contre nature»…

Commençons par la moins bête des objections au mariage homo : la revendication du mariage est obsolète. Mais tant qu’il est inscrit dans la loi il doit s’appliquer à tous. C’est la revendication de la non-discrimination qui est exigée par les gays, non le mariage en lui même.

La plus bête est celle de la menace à l’ordre familial, et à l’ordre social : si tout le monde faisait comme ça il n’y aurait plus de reproduction. Alors interdisons le célibat, qui est plus dangereux que le mariage homo puisqu’on y a moins de désir, statistiquement, d’adopter !

Cette crainte d’une disparition du repère social traditionnel du foyer, composé du père et de la mère, a-t-elle une légitimité ? Ce repère est en voie de disparition, bientôt près de la moitié des enfants seront élevés par un seul des parents. Mais est-ce une raison pour le souhaiter ? La loi doit elle avaliser cette disparition ? Eh bien oui : le rôle de la loi est justement d’entériner les formes de vie qui se mettent en place…

Ainsi le christianisme a mis en place la monogamie, et la condamnation de l’homosexualité, et sa loi l’a entériné. Dans son Histoire de la sexualité, Michel Foucault analyse les formes historiques d’apparitions de pratiques et critique l’idée de répression morale du sexe. Il rappelle par exemple que la fidélité commence à être pratiquée par les milieux populaires en Grèce et en Égypte dans l’Antiquité. Jusque là, la pensée dominante valorise pour l’homme toutes sortes de pratiques (pédérastie, etc…) hors du foyer, la femme n’étant rien. C’est dans la période hellénistique que les Stoïciens vont distiller cette pratique de la monogamie dans les milieux intellectuels. Le christianisme ne fera qu’avaliser ce qui existait. Et le prolongera ; ainsi Foucault analyse le monachisme chrétien (les moines) comme une forme de perpétuation de la monosexualité des cités antiques où les hommes étaient entre eux. Il n’y a qu’un pas pour saisir les rapports affectifs intenses entre anciens et jeunes moines comme une continuation de la pédérastie antique.

De fait la liberté, l’humanité, la sexualité humaine, changent, des formes de vie apparaissent et laissent apercevoir des potentialités non exploitées encore par les hommes. La question ne doit pas être : le mariage homosexuel est-il naturel ? mais permet-il de construire un mieux vivre ensemble ? Et surtout cette nouvelle disposition est-elle plus intelligente ?

Car il n’est pas question de se référer à la nature. Rien n’est naturel chez les hommes. L’humanité se construit contre la nature. Il n’est rien de plus naturel que la mort et pourtant nous la repoussons sans cesse ; rien n’est plus naturel que la domination et l’extinction des plus faibles, rien n’est plus contre nature que la médecine (soin, contraception, chirurgie, avortement…). Se référer à la nature, c’est

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