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Guy Coquille, Institution au droit Français, 1607 : « Du droit de royauté » in Œuvre, Paris, 1665, L II. p. 2

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Par   •  15 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 423 Mots (6 Pages)  •  1 438 Vues

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Guy Coquille, Institution au droit Français, 1607 : « Du droit de royauté » in Œuvre, Paris, 1665, L II. p. 2

« Tout l’État est en lui » écrit Bossuet pour qui le roi est l’incarnation vivante de l’État et la monarchie est le gouvernement naturel des Hommes.

La doctrine de Bossuet fut publiée en 1670 – soit 63 ans avant la publication du livre de nature juridique et politique de Guy Coquille : Institution au droit Français (en 1607) dont nous étudierons le texte prénommé « Du droit de royauté ». Guy Coquille (1523-1603) est un ancien avocat, majoritairement connu en tant que théoricien de la monarchie absolue et commentateur des droits fondamentaux. Il va insister, dans son ouvrage, sur le rôle du roi au sein de la monarchie absolue et de la société.

Effectivement, lors du XVIème et au début du XVIIème siècle, certaines contestations du droit absolu du roi commencent à faire surface – notamment avec les guerres de religion. Les monarchomaques, comme Théodore de Bèze, défendent l’idée d’une monarchie contrôlée et s’opposent au pouvoir croissant du monarque contrairement à Jean Baudin ou Guy Coquille partisans une omnipotence du roi. Ce texte fut rédigé sous le règne d’Henry IV.

Il est donc intéressant de se questionner sur « quelle est l’étendue du pouvoir absolu du monarque au XVIème siècle ? »

Il conviendra de montrer d’une part la conception du pouvoir absolu (I) avant de se pencher sur les compétences du roi (II).

  1. La conception du pouvoir absolu :

Le pouvoir absolu est traduit et est représenté à travers le roi qui est un monarque qui impose respect et autorité (A) mais aussi une figure au-dessus de l’Église (B).

  1. Le roi – un monarque qui impose respect et autorité :

« Le roi est monarque et n’a point de compagnon en sa majesté royale » (l.1), dès la première phrase Guy Coquille insiste sur le pouvoir souverain du roi. Il est le seul à constituer un tel pouvoir dans le royaume et son pouvoir ne doit pas être tempéré. En effet, tout au long du texte les termes « majesté » et « autorité » sont employés. La majesté représente le caractère de grandeur qui impose le respect et la vénération envers le roi quand l’autorité traduit le pouvoir de commander et d’imposer ses volontés. Il est vu comme le seul digne de commander le royaume : le seul souverain. Il est une puissance unique et indépendante non liée par quoi que ce soit.

Il est la seule autorité, mais pas la seule majesté. Car il partage ce titre avec la reine qui, elle aussi, peut être considérée comme tel car elle invoque le respect mais pas l’autorité (l.5).

Le roi est une autorité pleine, il possède aussi le domaine de la couronne qui est l’ensemble du patrimoine attaché à la souveraineté et considéré comme public et inaliénable. C’est encore une fois lui qui contrôle les terres et le royaume ce qui encore une fois montre son omnipotence.  

On voit bien qu’il est vu comme au-dessus de tous, au sein du pouvoir terrestre, mais aussi de tout car il défie le pouvoir de l’Église.

  1. Le roi – une figure se plaçant au-dessus de l’Église :

Le roi possède le droit de contrôle comme de protection de l’Église. Il est le seul à gérer les affaires de l’Église. Au XIème siècle, lorsque les rois n’avaient pas assez de pouvoir dans le Royaume, l’Église connaissait son heure de gloire en se plaçant au-dessus de tous et de tout, on parle à l’époque de la théorie des deux glaives. Mais au XVIème siècle, cette tendance est renversée et bouleverse cet équilibre.

 Dorénavant, le roi contrôle totalement le pouvoir temporel et participe d’une manière ou d’une autre au pouvoir spirituel, comme en faisant prêter serment de loyauté aux évêques nouvellement institués. Le fait de prêter serment signifie de remplir sa mission selon les règles : le roi a donc une main mise sur la gestion de l’Église.

« Le roi est protecteur et conservateur des églises de son royaume » (l.19-20). Il permet de perpétuer le rôle de l’Église imposant la foi aux Français et un second élément dissuadant de se rebeller craignant le jugement divin. Dans la théorie de l’absolutisme, on admet aussi au roi un droit divin qui fait de la royauté un pouvoir indépendant et supposent que seuls les rois ne sont pas responsables devant Dieu. Il n’y a donc aucune réelle limite permettant de contrer l’autorité du roi, mais il suit tout de même les principes de l’Église catholique et donc la conscience chrétienne qui l’oblige à respecter les prescriptions morales.

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