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Peut-on concilier l'exigence morale avec la quête de bonheur et de liberté ?

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Par   •  27 Janvier 2018  •  Cours  •  3 319 Mots (14 Pages)  •  2 810 Vues

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Chapitre 4 – La Morale (le bonheur, le désir, la liberté, le devoir)

peut-on concilier l'exigence morale avec la quête de bonheur et de liberté ?

intro : l'homme n'est pas seulement un sujet psychologique, c'est aussi un être moral marqué par la recherche de certaines valeurs : il s'impose d'agir bien et d'être bon en s'interdisant le mal. Il s'impose ces valeurs au moyen de règles, d'obligations, de lois qui sont symbolisées par la notion de devoir. Il semblerait que cette dimension morale s'oppose à la réalisation de nos désirs (manque cherchant à être comblé) et donc à notre aptitude à chercher le bonheur et à affirmer notre liberté : être heureux c'est semble-t-il être dans un état de satisfaction lié à la réalisation de nos désirs, et la liberté consiste à pouvoir satisfaire ses désirs. La morale nous impose en effet des valeurs altruistes (tournées vers autrui) ou social (tournées vers le groupe auquel on appartient), alors que nous désirs visent notre personne de manière plus égoïste. Toutefois, faire reposer notre liberté et notre bonheur sur le désir ne nous condamne-t-il pas en réalité à un bonheur et à une liberté illusoire ? Le plaisir lié à la satisfaction de nos désirs n'est-il pas trop partiel ou trop éphémère pour satisfaire pleinement ? De même ne devient-on pas dépendant de ses désirs si rien ne vient les limiter ? Nos devoirs moraux ne peuvent-ils plutôt et bien mieux que nos désirs nous rendre véritablement satisfaits (satisfaction morale) et véritablement libre (en devenant capable de maîtriser et de limiter nos propres désirs).

Problème : pour être libre et heureux faut-il alors chercher à satisfaire ses désirs (contrairement aux exigences morales) OU BIEN faut-il plutôt chercher à les maîtriser ou à les réprimer au moyen de la morale ? La morale et les devoirs qui l'accompagnent sont-ils des obstacles à la liberté et au bonheur ou au contraire des conditions à la réalisation de ces deux fins.

I. peut-on être à la fois moral et heureux ?

1. bonheur comme jouissance (sommes de plaisirs) - Calliclès

texte de Platon, extrait du dialogue intitulé Gorgias

  • 1ère partie (l. 1 à 7) : exposé du modèle de vie que veux défendre Calliclès : « laisser aller ses passions et ne pas les réprimer » = dérèglement = intempérance
  • 2ème partie (l. 7 à 13) : première critique de la thèse opposée qui prône au contraire la tempérance (qui s'oppose au dérèglement)
  • 3ème partie (l. 13 à 19) : deuxième critique de la thèse de la masse qui empêche le dérèglement au moyen de valeurs et ce pour cacher sa propre faiblesse
  • 4ème partie (l. 19 à 30) : troisième critique de l'attitude injuste (contre nature) de la masse qui prétend défendre la justice
  • 5ème partie (l. 31 à 36) : dernière critique de la masse qui rend malheureux les hommes qui pourrai être heureux grâce à leur pouvoir et à leur force.
  • 6ème partie (l. 36 à la fin) : reprise de la thèse : éloge du dérèglement et valeur morale de ce modèle.

a. bonheur et intempérance

une première conception du bonheur fait reposer celui-ci sur le plaisir (le fait d'avoir ses désirs satisfaits ou comblés, remplis). Mais si le bonheur est un état de satisfaction complète et durable il faudrait pour être heureux, satisfaire tous ces désirs et sans cesse. On peut aussi suggérer que le bonheur comme plénitude et comme état de bien-être suprême renvoi à un maximum de satisfaction. Il faudrait pour être heureux satisfaire au maximum tous ses désirs sans rencontrer aucune privation, comme le suggère Calliclès, le sophiste du Gorgias de Platon qui associe ainsi, bonheur et jouissance. Un seul plaisir ne suffirai pas, une insatisfaction menacerais le bonheur et il faudrait de ''grandes passions'' (désirs exclusifs et excessifs) pour atteindre le bonheur. Une satisfaction moindre, contrariée ou modérée ne serait pas à la hauteur de cette conception possible du bonheur.

b. les moyens d'atteindre ce bonheur

Calliclès évoque le courage et l'intelligence ainsi que la chance (être né fils de roi) et la force (de la nature : capacité à s'emparer du pouvoir). Le courage semble s'opposer à la lâcheté et à la paresse qui seraient autant de défauts ou obstacles à la satisfaction de mes désirs, lesquels exigent d'être assumés (acceptés avec tout leur poids, conséquence éventuelles), d'être atteints tant leur objet est par définition absent (ce qui nous manque), tant leur réalisation est contrariée par des obstacles tant matériels qu'humains (la morale, autrui qui par ses propres désirs différents des miens menace mes désirs). L'intelligence, comme faculté d'adaptation, de calcul (combinaison d'idées) qui permet également de déterminer comment, par quels moyens obtenir l'objet de nos désirs. Calliclès associe ces deux qualités à la chance (être bien né, naître intelligent et courageux) ou au mérite (force non plus innée par obtenue par soi-même, comme celle du tyran). On peut penser aussi à la conscience qui comme capacité à se représenter soi-même, semble permettre aussi une certaine représentation et connaissance de nos désirs : nous savons que nous désirons (le manque semble conscient), quoi désirer (l'objet du désir semble conscient), comment satisfaire notre désir (par quel moyen), et enfin pourquoi (quelles raisons motivent notre désir). Tout ces désirs semblent rendre la satisfaction de nos désirs possible et donc rendre le bonheur accessible (bonheur fondé ainsi sur le plaisir)

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