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Peut-on concilier l'autorité de l'Etat et la liberté de l'individu

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Par   •  30 Septembre 2019  •  Dissertation  •  2 453 Mots (10 Pages)  •  2 201 Vues

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PEUT ON CONCILIER L’AUTORITÉ DE L’ETAT ET LA LIBERTÉ DE L’INDIVIDU

        En droit international, un Etat se définit comme un territoire établi où vit une population. La présence de l’Etat se manifeste alors par des lois qui s’appliquent à celle ci. Pour qu’elles soient respectées on développe alors des institutions. C’est donc par celles ci que l’Etat va manifester son autorité et son pouvoir effectif sur les citoyens. En effet, l’individu doit respecter les lois instaurées. S’il ne le fait pas, l’Etat a le pouvoir de le forcer ou du moins de le punir. Toutefois, l’autorité présente sur la population est acceptée par celle ci ce qui la différencie de la soumission. Cependant, l’individu dispose à la base de son existence d’une liberté naturelle prépolitique. Comment celle ci peut elle alors subsister si l’individu est soumis au pouvoir de l’Etat et de ses institutions ?

Ainsi, peut on concilier l’autorité de l’Etat et la liberté de l’individu ?

Si l’Etat est basé sur un contrat où les individus doivent a priori se dessaisir de leur liberté, celui ci peut toutefois lui en garantir une nouvelle : la liberté civile. Enfin, on peut donc s’interroger sur la juste place de l’Etat pour qu’un équilibre entre liberté individuelle et bien commun existe.

        A partir du moment où les hommes se réunissent en communauté et décident de vivre ensemble, il devient indispensable de créer une structure les encadrant et maintenant la paix. Ainsi les penseurs de l’école du contrat social se sont interrogés sur la notion d’Etat et sur son origine. D’après eux, l’homme n’a pas toujours vécu en société. Dans ce qu’ils définissent comme Etat de nature, l’individu vit seul sans contact avec ses pairs. Il n’y a donc pas de conflit possible et l’homme joui donc d’une totale liberté. C’est lorsque l’homme se rassemble et qu’il découvre notamment le concept de propriété privé qu’il bascule dans l’Etat de guerre. Envieux de son voisin, son objectif ne sera plus qu’alors de s’approprier ces biens. La création d’un Etat disposant d’une autorité et d’un pouvoir effectif devient alors indispensable pour garantir la vie en société.

        Toutefois, la construction de l’Etat est basé sur le principe d’aliénation. L’individu s’engage au travers d’un contrat, de se défaire de sa liberté naturelle pour le maintien du bien commun.  La liberté individuelle apparait dès lors comme difficilement conciliable avec la notion d’Etat.

        De plus, un des grands rôles de l’Etat est de garantir la sécurité des individus en son sein.  Or l’homme, par nature désire la propriété d’autrui. Pour Hobbes, « l’homme est un loup pour l’homme ». L’autre est un être menaçant car il veut augmenter son pouvoir à mon détriment. Ainsi, sous la menace de cet individu, mon instinct me pousse à l’attaquer pour faire disparaitre ce sentiment de menace. De plus, l’homme reste avide de gloire et souhaite que son pouvoir soit reconnu par ses pairs. Cette nature de l’homme le conduit donc irrémédiablement à la guerre. Le rôle de l’Etat va alors être d’empêcher cela en garantissant la sécurité de tous les individus. Cette question doit donc être à la base du contrat. Un régime autoritaire doit donc être mis en place. En effet, le souverain doit avoir un pouvoir absolu sur sa population car c’est le seul moyen de faire régner l’ordre et de garantir la sécurité. Là encore, la liberté de l’individu ne peut être conciliée à l’autorité de l’Etat, l’homme échange sa liberté contre la sécurité qui lui est indispensable pour la vie en société.

        D’autre part, le rôle d’un Etat est d’assurer le bon fonctionnement de la société. Dans cette situation ne va-t-il pas privilégié le bien commun à la liberté de chacun ? Celle ci apparait même secondaire face à la gestion des affaires publiques. En réfléchissant d’une manière pragmatique, il ne faudrait pas hésiter à museler les libertés individuelles pour obtenir un Etat efficace. On rejoint ici la pensée Machiavelienne. Pour ce dernier, il parait utopique d’espérer un système politique parfait. Il faut donc agir avec réalisme et efficacité sans se préoccuper de la dimension morale. Le souverain doit alors tout faire pour garantir la survie de son Empire. Toutefois contrairement à Hobbes, Machiavel ne dit pas qu’il faille obligatoirement supprimer toute liberté individuelle. Seulement si à un instant précis, cela peut aider à la prospérité de la nation, il faudra qu’il le fasse sans hésitation. Encore une fois, les libertés individuelles passent au second plan face à l’efficacité de l’Etat. C’est un argument repris encore aujourd’hui par les anti-parlementaires. En effet, sans consulter le peuple et en les empêchant de s’exprimer à propos des mesures prises le gouvernement peut prendre des décisions bien plus rapidement ce qui peut se révéler bien plus efficace pour le bien commun. En France, encore aujourd’hui, le Président de la République peut en cas d’extrême urgence, obtenir les pleins pouvoirs. Ainsi, même dans un régime démocratique comme celui ci, les droits et libertés individuelles peuvent être muselées si la situation l’oblige.

        Les libertés individuelles paraissent donc bien difficile à concilier avec l’Etat, qui grâce à son autorité sur l’homme permet le bon déroulement de la société. Toutefois, pouvons nous être libres sans Etat ? Sans institutions et sans lois, le plus fort domine le plus faible. Seul une petite partie des individus est alors libre, et elle acquiert cette liberté en écrasant les autres et en les soumettant à sa volonté. Doit-on pour autant en déduire que l’homme ne sera jamais libre ? Ou ne peut-on pas trouver un moyen pour l’individu de conserver sa liberté au travers des structures étatiques ?

        Sans institutions et sans lois, l’homme ne peut donc être libre. En effet, sans structure, les plus forts soumettrons les plus faibles. L’Etat de guerre serait alors rétabli et seul quelques individus dominant la masse seraient libres, et ce pour un temps donné, car ils seraient ensuite dominés par d’autres.  La seule manière d’arrêter ce cercle vicieux et de garantir ainsi la liberté des individus serait d’instaurer un principe d’équité entre les hommes. Or seul la construction d’un Etat peut permettre cela. En effet, dans un Etat de droit, des institutions et des lois vont être instaurées et vont s’appliquer à tous. Le régime démocratique illustre ce propos. En France par exemple, il est stipulé dans le code civil que « nul n’est sensé ignorer la loi », et que celle ci s’applique à tous. Ainsi, tous les français disposent d’une égalité devant les lois. Le plus fort ne pourra soumettre les autres car aussi fort soit il, il restera responsable devant les lois. L’Etat permet donc à l’individu de conserver une partie de sa liberté et de ne pas se laisser soumettre par autrui.

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