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Participation politique et réseaux sociaux

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Par   •  1 Février 2019  •  Analyse sectorielle  •  2 037 Mots (9 Pages)  •  795 Vues

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Participation politique et réseaux sociaux

Introduction  

        En novembre 2018, nous avons assisté au début du mouvement des gilets jaunes en France. La mobilisation a pour motivation de départ le rejet de l'augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques et s'élargit rapidement à d’autres revendications fiscales et sociales. Sa particularité ? Son organisation à travers les réseaux sociaux.

        Des pays arabes jusqu’à la lutte des étudiants au Québec, en passant par l’Espagne, des mobilisations de masses s’organisent à travers les réseaux sociaux.  

        Les nouveaux médias jouent un rôle important dans les révoltes à travers le monde. Les réseaux sociaux permettent des formes d'organisation plus horizontales, et contournent les hiérarchies traditionnelles imposées par les partis et les syndicats. 

L’universitaire Daniel Drache, dans son livre Publics rebelles, tente d’analyser les caractéristiques communes de ces différents mouvements : « Ils ont en outre conçu de nouveaux moyens de l’occupation de l’espace public et ont délimité des objectifs communs ».

On peut cependant se demander le rôle des réseaux sociaux dans les mobilisations.

        Dans quelles mesures les réseaux sociaux influent-ils sur les protestations sociales aujourd’hui ?

        Nous allons dans un premier temps nous pencher sur cette nouvelle forme de mobilisation avant d’étudier des exemples concrets, puis dans un second temps voir les pour et les contres des mobilisations 2.0.

I - Des mobilisation sociales d’un nouveau genre

        A) Une nouvelle ère de mobilisation

        Nous assistons à l’émergence de contestations sociales initiés à partir des réseaux sociaux : le "printemps arabe" en a été le révélateur. Plus près de nous, la mobilisation d'Espagnols sur les places des villes ainsi que celle des Italiens afin qu'ils participent aux référendums populaires, l'illustre également.

L'exemple égyptien a, le premier, révélé l'impact très réel des réseaux virtuels. C'est une singularité que ces gouvernements, prévenus au préalable et disposant du pouvoir économique et militaire, soutenus par les diplomaties occidentales et des milices de citoyens aient pu s’effondrer.

        En effet, à l'origine les émeutes tunisiennes et égyptiennes étaient parties de revendications malheureusement "classiques" – chômage, prix du pain, inégalités – et nul n'aurait pu imaginer qu'elles ne fussent maîtrisées par les pouvoirs en place.

        Rappelons que, le 6 décembre 2010 encore, le second tour des élections législatives en Egypte avait été boycotté par la plupart des partis sans que cela ne déclenche d'émotion. Et pourtant, l'exemple égyptien montre que les contestations n'ont jamais concerné qu'une partie minoritaire de la population. La place Tahrir n'a pas accueilli les 80 millions d'Egyptiens, puisque au maximum un million d'entre eux a constitué de près ou de loin la minorité agissante.

        Force est donc de constater qu'il s'est produit une sorte d'"effet levier" des réseaux sociaux, permettant de "soulever les masses". Le regroupement via l'Internet de milliers de personnes à un endroit donné a agi comme un coup de bélier décisif.

La mobilisation des jeunes Espagnols exprime cette "extension des domaines de la lutte" à nos démocraties. Partie de rien, elle a été gonflée par les réseaux numériques.

Avec les réseaux sociaux les modalités traditionnelles de mobilisation, les syndicats, le multipartisme, le droit de manifestation, voire la représentation par l'élection, prennent "un coup de vieux". Les « Tweets » sont un nouvel espace d'expression et de mobilisation. L’instantanéité des réseaux sociaux provoque une opinion et un effet de masse immédiat.

        B) Des exemples concrets

  • Ni una menos

19 Oktober 2016, place de Mai à Buenos Aires. Malgré la pluie, des dizaines de milliers d’Argentins manifestent contre les violences faites aux femmes. Quelques jours plus tôt, Lucia Perez, une jeune fille de seize ans, a été violée par deux hommes, laissée pour morte dans un quartier de la capitale. L’adolescente est la victime de trop dans un pays où une femme est assassinée toutes les trente-six heures.

Au-delà de l’émotion, l’une des particularités de cette mobilisation, initiée par le collectif « Ni una menos » (« Pas une de plus ») et une cinquantaine d’organisations de défense des droits des femmes, c’est qu’elle a été lancée et relayée massivement via les réseaux sociaux.

  • #MeToo

#MeToo est un hashtag qui s'est largement diffusé sur les réseaux sociaux en octobre 2017 pour dénoncer l'agression sexuelle et le harcèlement, plus particulièrement dans le milieu professionnel, à la suite d'accusations portées contre le producteur américain Harvey Weinstein.

Des milliers de manifestations ont eu lieux dans le monde entier à la suite du lancement du mouvement : Paris, Washington ou encore Toronto.

  • Die Gelben Vesten

         

Le mouvement des "gilets jaunes" a surpris par son ampleur et par son caractère spontané. Pas de syndicat, pas de parti politique, pas de porte-parole clairement identifié ni de contestation clairement identifié. Partant d’un rejet de taxes, c’est aujourd’hui une contestation sociale globale. La mobilisation s’est construite via les réseaux sociaux et sur une plate-forme en particulier : Facebook.

Les militants en jaune se sont ainsi donné rendez-vous, partout à travers la France, chaque samedi depuis le 17 novembre 2018, en passant par des pages et des groupes Facebook. Il existe des dizaines de pages et de groupes locaux, qui regroupent bien souvent plusieurs milliers de personnes, leur permettant d’échanger des dates et des lieux de rendez-vous, de se partager des articles de presse, ou plus globalement de discuter entre eux.

Cette façon de s’organiser en ligne et de faire ensuite bouger les lignes fait forcément penser au Printemps Arabe, qui se serait développé entre autre sur Twitter et Facebook, ces deux réseaux sociaux ayant permis en 2010-2011 aux Tunisiens et aux Egyptiens de se mobiliser et de partager des infos.

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