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Psychologie sociale et communication

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Par   •  30 Novembre 2022  •  Cours  •  2 726 Mots (11 Pages)  •  195 Vues

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Psychologie sociale et communication

Chapitre 1 : La communication dans les groupes

Au début du 19ème siècle, les sociétés occidentales sont confrontées à un « problème » dans l’industrie. Ce problème est ce qu’on appelle à l’époque « la flânerie des ouvriers » (= les ouvriers bien que payés, ont tendance à ne pas forcément mettre trop de cœur à l’ouvrage). On doit cette expression à Frederick WINSLOW TAYLOR (ingénieur américain), il est connu pour la révolution qu’il va amener dans l’industrie. Il créera ce que l’on appellera le Taylorisme. Le Taylorisme est une solution particulière à ce « problème ».

  • Quelles solutions TAYLOR va alors apporter ?

Il va proposer de découper le travail en des tâches bien précises et bien définies. C’est ce qu’on appellera la parcellarisation et définition stricte de la tâche (One best way). Il va par ailleurs faire une coupure très forte entre d’un côté les concepteurs (= ingénieurs), et de l’autre côté les exécutants. L’objectif de TAYLOR est de mettre en place une organisation scientifique du travail (= OST), avec l’idée d’augmenter les salaires. La priorité du patronat est d’augmenter les rendements pour augmenter la productivité afin d’augmenter les richesses. L’idée de TAYLOR qui est de découper le travail dans des micros tâches est donc une manière d’optimiser le travail.

Cette optimisation de la manière de travailler et l’analyse scientifique de la démarche devrait conduire à une efficacité des gestes et standards de performance. C’est donc ce qu’on appel l’organisation scientifique du travail. Avec cette OST, il va falloir sélectionner et entraîner les ouvriers. Il faut les sélectionner car jusqu’à maintenant, un ouvrier était recruté sur sa bonne volonté, or avec le Taylorisme et le Fordisme, l’objectif est de découper les tâches et de les attribuer à des personnes compétentes pour la tâche en question. Il va donc falloir trouver des manières de sélectionner les ouvriers puis de les entraîner à la tâche qu’ils auront à effectuer pendant un certain temps. On va donc distinguer d’un côté ce qui relève de la conception, et de l’autre côté ce qui relève de l’exécution. C’est donc une division verticale du travail. On va donc dans ce cadre, rémunérer à la tâche et avoir une conception économique de la motivation.

Mais ce qui est intéressant ici, c’est la manière d’appréhender le fonctionnement du groupe parce que dans les années 20 et 30 va se mettre en place une recherche mené par Elton MAYO. Il est à l’origine de ce qu’on appelle le mouvement des relations humaines. Après la fin du 19ème siècle et cet essor au début du 20ème du Taylorisme et du Fordisme, on aboutit à cette image des temps modernes de Charlie CHAPLIN. En 1927, Elton MAYO est convié à la Western Electric Company (grande industrie qui construit des bobines électriques). Plus précisément, MAYO est recruté dans les ateliers de Hawthorne. C’est le lieu exact où se tient une partie de la Western Electric Company. Un groupe de chercheurs d’Harvard va mener une étude pour essayer d’augmenter les performances des ouvrières. Dans cette société ce sont quasiment que des femmes qui y travaillent parce que les tâches sont des tâches minutieuses. Pour augmenter leurs performances, il y aura 3 différentes phases :

  • Phase 1 (1924-1927) : Etudier l’effet de l’éclairage sur la production

  • Phase 2 (1927-1930) : Six ouvrières sont placées dans un « test-room » (= grande salle au sein de la Western Electric Company dans laquelle on va pouvoir faire varier toute une série de petits facteurs pour vérifier l’influence sur leur production propre), ex : diminuer / augmenter le chauffage.
  • Phase 3 (1930-1932) : Observation au sein d’un atelier de câblage

Ces recherches à la Western Electric Company vont amener à la découverte de ce qu’on a appelé « l’effet Hawthorne » car ce que remarque MAYO et ses collaborateurs, c’est que si on diminue la lumière, les ouvrières produisent encore plus, tout comme si on diminue le chauffage 🡪 résultat étrange. Ce paradoxe va amener MAYO à noter que finalement, le simple fait d’observer des ouvrières, et donc de manifester de l’intérêt pour leur activité, avait des effets positifs susceptibles de contre-carrer ceux de facteurs aussi objectifs qu’une lumière déficiente…

MAYO et son équipe mettent à jour deux concepts importants : la motivation sociale (on peut être motiver par son groupe pour produire quelque chose) et les structures informelles (rôle des structures qui ont une organisation informelle, ex : les ouvrières qui deviennent amies et qui vont donc faire des pauses ensemble, qu’elles restent en équipe pour qu’elles puissent créer des liens entre elles). C’est le début de ce qu’on appelle l’école des relations humaines, qui vient en opposition avec le Taylorisme et le Fordisme, en disant que ce n’est plus du personnel que l’on doit recruter mais des ressources humaines.

 Même si cette étude est représentée très régulièrement comme un moment fondateur, il se trouve que depuis, de nombreux sociologues des sciences se sont penchés sur les archives de MAYO et en découvert qu’en réalité MAYO à embellit ses résultats, par exemple, il a supprimé les données des ouvrières qui n’allaient pas dans le sens de ses hypothèses, il a transformé quelques graphiques. Cela a eu un réel rôle d’opposition au Fordisme et au Taylorise et a entraîné derrière tout un courant de recherches dites des relations humaines, qui elles ont conduit à des travaux parfaitement scientifiques mettant en avant l’évidence des motivations sociales et des structures informelles.

Les structures informelles dans les groupes vont prendre en considération les groupes et non plus simplement l’individu. Cette importance de la prise en compte des groupes va conduire à une conception de groupes assez différents. On va avoir 3 types de positions :

  • Position individualiste
  • Position dynamique
  • Position subjective

• La position individualiste est celle de Floyd ALLPORT (1924). Selon lui, seuls les individus existent, les groupes n’ayant pas d’existence indépendante des individus les composant. Le groupe est considéré comme une fiction ou une « illusion conceptuelle ». Autrement dit, pour lui un groupe c’est une collection d’individus présents conjointement et qui s’inter-stimulent. Cette position de ALLPORT c’est une des premières positions qui est assez classique, qui revient sur des études un peu plus anciennes de la fin du 19ème siècle, qui montraient l’effet de la coprésence d’individus. En 1882, RINGELMANN montre ce qu’il appelle la « paresse sociale » : quand je suis avec d’autres, j’ai tendance à en faire un peu moins. A l’inverse, quelques années plus tard, TRIPLETT, en 1897, met en évidence ce qu’il appelle la « facilitation sociale ». Autrement dit, la coprésence d’individus peut entraîner une motivation supplémentaire et on se dépense encore plus. Ces deux expériences confirment l’idée d’ALLPORT, c’est-à-dire l’idée qu’un groupe n’existe pas en tant que tel, mais qu’il est constitué simplement d’une collection d’individus présents en même temps, au même endroit, et qui interagissent.

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