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Introduction générale au droit

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Par   •  6 Avril 2020  •  Cours  •  2 239 Mots (9 Pages)  •  298 Vues

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INTRODUCTION GENERALE

Le questionnement sur la chose politique constitue une problématique très datée. En effet, son origine remonte à l’histoire des idées émises par les philosophes tels que Platon (428 ou 427 à 348 ou 347 av. J.C.), Aristote (348 à 322 av. J.C.), Thucydide (environ 460 à 395). Mais leurs réflexions centrales tournaient autour de la question de savoir quel type de gouvernement convient-il de mettre en place pour mieux assurer une coexistence harmonieuse et pacifique des individus ? Cette préoccupation les conduit, naturellement, à des considérations morales qui travestissent souvent la réalité des faits. Les contextes de l’époque marqués par les guerres cycliques, le désordre, la violence permanente et le chaos poussent ces penseurs à s’intéresser aux conditions de stabilité de la Cité. Ils cherchent alors le principe de l’ordre politique à instituer impérativement dans l’idée de Bien et du Juste tirée de le leur « méditation métaphysique ». Le débat prend, dès lors, l’allure d’une quête de connaissance relative au type de conduite (individuelle, politique et religieuse) auquel l’homme doit se conformer en vue de la réalisation de l’ordre, de la raison, c’est-à-dire la parfaite congruence entre l’organisation du cosmos, celle de la Cité et la hiérarchie des âmes (Cf. Platon, La République).

La parution de l’ouvrage de Machiavel (1469-1527), Le Prince, au début du XVIe siècle annonce un renversement de la problématique de la philosophie politique classique. Marquée par l’échec de la République de Florence, Machiavel s’est mis à l’observation d’une République qui elle a réussi : la République romaine. Il s’agit pour lui de repérer les mécanismes de la stabilité et de la grandeur de Rome.

La rupture opérée ici se situe dans le type de questionnements. Il ne s’agit plus de déterminer le statut de l’homme vertueux, l’ordonnance politique qui l’exprime et le rend possible et les principes qui fondent l’un et l’autre, mais de chercher tout simplement à savoir comment fonctionne le pouvoir politique. Autrement dit à la question de savoir : « Ce qui devrait être ? » on est passé à celle qui s’intéresse tout bonnement à : « Ce qui est ? ». Cette démarche positive va être, peu à peu, systématisée dans l’analyse du fait politique. Ainsi, par exemple, pour expliquer la particularité du régime politique selon les sociétés, Montesquieu (1689-1755) s’appuie sur le système des facteurs socioculturels et climatiques qui caractérisent chacune d’entre elles (cf. Montesquieu, L’esprit des lois). Pour lui, la différence entre les régimes politiques s’explique par la différence des organisations et des structures sociales. Dans cette même perspective analytique, Tocqueville (1805-1859) tente de cerner les facteurs déterminant le caractère libéral et démocratique de la société en Amérique (cf. Tocqueville,

De la Démocratie en Amérique). Cet auteur relie le régime démocratique à un processus social global :

l’égalisation de conditions entre les individus qui composent la société américaine.

La science politique n’a connu son véritable essor qu’à partir du XIXe siècle et du début du XXe siècle, notamment avec les œuvres de Max Weber mettant l’accent sur l’Etat et sa bureaucratie, l’intervention étatique et sa rationalité, le pouvoir et les mécanismes de sa légitimation, bref, les mécanismes de la domination, au centre de l’analyse politique. Par la suite, la création de départements de science politique dans certaines universités américaines à partir de 1890 puis françaises avec les Instituts d’études politiques, et plus récemment en Afrique (francophone et anglophone : mise sur pied de filières de formation) permettent à cette discipline de prendre son envol. Cependant, cette institutionnalisation progressive n’évacue pas pour autant les grands questionnements sur les contours de l’objet même de la science politique. En outre, en quoi les faits politiques se distinguent des autres faits sociaux ? Quels sont les types de faits que l’on peut désigner par la notion de politique ? Constituent-ils des faits politiques en soi ? Sinon comment le deviennent-ils ?

  1. Que recouvre le vocable « politique » ?

Etymologiquement, le vocable « politique » désigne les affaires de la cité, c’est-à-dire par extension ce qui se rapporte immédiatement à l’action de gouverner les hommes et les territoires. En dehors de ce sens originel, la notion de politique se caractérise par son extraordinaire fluidité sémantique. Elle est employée pour désigner des champs d’action extrêmement divers :

  1. Des actions ayant pour but la réalisation de projets personnels non conformes aux normes d’action sociale : Ici, la notion de politique recouvre les activités visant la réalisation de fins personnelles. De telles activités se résumeraient à des jeux d’acteurs égoïstes nus par leurs seuls intérêts personnels. La notion de politique indique, de ce point de vue, la disqualification du comportement, d’où l’expression « politique politicienne ».

  1. Les activités ayant pour objectif la réalisation d’une fin particulière conforme aux normes d’action sociale : Cela concerne tant les actions des hommes politiques pour conquérir et exercer le pouvoir que celles déployées par une marque pour rehausser son prestige auprès des consommateurs, par un syndicat pour accroître son audience auprès des salariés. Dans cette acception, la notion de politique ne se réfère pas à l’ « univers politique » classique, c’est-à-dire les affaires de la Cité. Elle indique simplement une ligne de conduite méthodique, en vue d’une plus grande efficacité dans la réalisation d’une fin quelconque jugée digne par un groupe d’individus.
  1. L’ensemble des solutions cohérentes apportées à un problème dans un domaine donné : Le terme politique renvoie ici aux activités mises délibérément en œuvre par les pouvoirs publics pour faire face à des faits ou des comportements qui deviennent sources de problèmes et qui, par conséquent, suscitent des inquiétudes et des angoisses chez les membres de la collectivité. Elle se rapporte au processus de maintien de l’ordre et de la cohésion sociale.

Exemple : Le Programme Sénégal Emergent (PSE) ou encore le Projet d’appui à l’emploi des jeunes et des femmes (PAPEJF) du Ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la construction citoyenne.

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