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Étude d'un recueil de Francis Ponge

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Par   •  7 Novembre 2012  •  466 Mots (2 Pages)  •  1 334 Vues

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Le titre du recueil est en même temps un manifeste. Francis Ponge a défini ainsi le principe de son écriture du Parti pris des choses : c’est avant tout donner l’initiative aux choses, les laisser s’exprimer.

Il s’agit pour lui de remplacer chaque objet par une « formule » de langage qui lui soit exactement adéquate. Pour ce poète artisan, toutes les choses sont également dignes d’être « exprimées ». C’est pourquoi le recueil s’attache à décrire des objets simples, quotidiens ordinairement ignorés par la tradition poétique. Le lyrisme n’y a aucune place, mais toute l’attention est portée à l’écriture. Ponge a d’ailleurs avoué sa prédilection pour les poètes classiques, comme Malherbe, épris de la pureté des formes. Dans ses poèmes, aucun mot ne figure au hasard ; il est choisi pour ses affinités graphiques ou sonores avec la chose qu’il doit exprimer.

Dans un article célèbre, Jean-Paul Sartre a salué la naissance d’un poète « phénoménologue ». Il célébrait la construction de ces courts poèmes qui mêlent indifféremment les êtres humains et les choses inanimées. Il reconnaissait à Francis Ponge « le sens du fantastique moderne ».

L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.

À l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.

Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.

Francis Ponge, Le Parti pris des Choses, 1942.

Le mimosa

Sur fond d’azur le voici, comme un personnage de la comédie italienne, avec un rien d’histrionisme saugrenu, poudré comme Pierrot, dans son costume à pois jaunes, le mimosa.

Mais ce n’est pas un arbuste lunaire : plutôt solaire, multisolaire…

Un caractère d’une naïve gloriole, vite découragé.

Chaque grain n’est aucunement lisse, mais formé de poils soyeux, un astre si l’on veut, étoilé au maximum.

Les feuilles ont l’air de grandes plumes, très légères et cependant très accablées d’elles-mêmes ; plus attendrissantes dès lors que d’autres palmes, par là aussi très distinguées. Et pourtant, il ya quelque chose actuellement vulgaire dans l’idée du mimosa ; c’est une fleur qui vient d’être vulgarisée.

… Comme dans tamaris il y a tamis, dans mimosa il y a mima.

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