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Un essai libre

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Par   •  9 Janvier 2022  •  Résumé  •  10 289 Mots (42 Pages)  •  273 Vues

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Comme à l'accoutumée, j'étais dans ma place habituelle. Je scrutais délicatement et délicieusement ce visage qui se dressait devant moi. C'était un homme dans la force de l'âge, grand et puissamment bâti. Il avait fêté ses cinquante ans trois mois plus tôt, néanmoins, grâce à sa silhouette sportive, il en faisait aisément de supprimer dix ou quinze d'années de son âge. Son costume noir de cirque accentuait encore sa grande stature. Il avança sur le fil fin d'un pas assuré, solidement planté au sein de la pièce; carrure de lutteur lui conférait une forte présence. Il avait ce jour-là un charisme, un charisme extrêmement spécial qui pouvait même fléchir la tour Eiffel. Subitement, il promena son regard sur les spectateurs comme s'il cherchait quelqu'un qui l'avait besoin de le voir exactement à ce moment-là. Puis, il s'arrêta en ma direction. Dès que son regard croisa le mien, je sentis un mal à l'aise dans ses yeux. Je me souviendrais toute ma vie de ce regard d'un bleu acier qui m'avait glacé le sang dans mes veines. Il laissa échapper un petit sourire qui adoucit ses traits. Par moment, sa mine devint pâle, délivrée par les angoisses. Il souffrait, oui il souffrait en catimini. Il épongeait promptement des gouttes de sueur qui perlaient sur son front. Je sentis sa douleur même si la dissimula professionnellement. Sûrement, la fameuse crise sortit à nouveau de son lit après un long sommeil. Je ne savais pas pourquoi elle revenait précisément à ce moment-là. Or, ce que je sache vraiment: elle n'avait pas bien choisi le bon moment. Mon cœur se serra comme si ma poitrine avait inopinément rétréci, ma voix resta coincée au fond de ma gorge, ma bouche était sèche comme si j'étais resté trois jours sans boire dans le désert. J'avais les mains liées, je ne pourrai rien faire que demander Dieu de le sauver, et terminer sans aucun problème ce show. Ce dernier touchait à sa fin. Je le voyais tremblait, tous son corps tremblait et ses yeux roulaient dans leurs orbites, cependant il résistait ce qui lui donnait une grâce majestueuse. Il perdit à brûle pourpoint son équilibre et tomba. Mais comment cela ? Il avait juste besoin de quelques pas et il mettait un point final à ce spectacle. Un silence fugace régnait la salle pour quelques secondes manières d'exprimer ce sentiment vif de surprise teinté de la peur. Je demeurai immobile, comme une proie consentante attendant d'être dévorée .Nonobstant, le brouhaha qui suivait ce silence me permettait de sortir un cri de ma gorge, comme si je venais de recevoir un coup en plein poitrine. Je précipitais vers lui.                                                                           - Papa ! Papa ouvre tes yeux...pa ...pa tu m’entends ! Papa ré...réveille-toi papa. Dis-je en balbutiant.                                                                                                      Je criais à tue-tête à la première personne que mes yeux les trouvaient.                                                                                                                     - Appelez l’urgence immédiatement.                                                                L’ambulance arrivait après deux quarts d’heure qui me paraissaient deux longues années. Maman venait après quelques minutes de nos arrivées. Je me jetai dans ses bras tel un petit enfant qui avait peur de dormir seul. Je devenais mieux qu’avant. A voix basse, mais suffisamment audible :                                   -Maman, il va revenir avec nous cette nuit-là; n’est ce pas !                L’expression maussade de ma mère s’effaça et un sourire enjôleur étira ses lèvres charnues et disait avec une voix dont la suavité caressait mes oreilles:   - Absolument mon chéri !                                                                                         Je me réveillai en sursaut. Je pense que j’avais dormi pour quelques instants. Comme je voulais ne pas se réveiller de ce somptueux rêve vu que je vis maman. Elle me manquait immensément. Je sentais le chagrin du monde entier traversait mon cœur lors de sa mort. Je gardais secrètement l’espoir qu’une heureuse nouvelle viendrait bouleverser cet état morose. J’attendais, j’attendais encore. Personne ne venait pour apaiser ce feu qui brûlait mon âme.

Deux heures plus tard…

 -Vous êtes de la famille du malade? me questionna une voix d’un homme d’un français parfait.

Je levai ma tête, je trouvais alors un jeune homme qui possédait l’âpreté et la beauté d’un aigle royal. C’était le docteur.

-Oui, oui docteur. Il est bien …maintenant ?dis-je en hésitant.

-Toutes mes condoléances, on a perdu le malade. dis-t-il tristement.

La plupart de mes pensées m’avaient quitté, et je n’habitais déjà plus mon corps. Je me fondais dans l’espace. J’étais en proie à un chagrin. Un chagrin puis c’est tout. Un chagrin qui ne dissout pas dans l’eau, ni dans l’air. Un genre de composant solide qui résistait à tout. A présent, je devenais un vrai orphelin.

Passons...  

   Par un bel jour de printemps, la verdure décorait le jardin, le gazouillement des oiseaux composait une mélodie moult agréable. J’étais au foyer, notre humble maison, nous étions bien béats, tout les trois.    

Hormis, je me rappelais minutieusement d'une cave sibylline, et qui, drôlement, deux fois plus colossale que la demeure même. Elle était l'atelier de mon père. C'était là-bas où il passait ordinairement et très souvent ses nuits, à réciter les présentations qu'il allait fait. Pour parler honnêtement, je détestais cette cave énormément. Mais comment peux-je détester un endroit? C'est bizarre, non, c'est fou. Néanmoins, la souffrance qui m'avait causé, plutôt, l'éloignement du papa de moi me laissa la haïr. Elle était d'un are de poussière et plus lugubre après la mort de mon père. De vieux trophées remportés par l'équipe étaient empilés dans tous les coins et recoins, de vieux tissus entassés dans un placard en marbre poli, un grand tiroir contenant la paperasse inutile, des ciseaux, des crayons... Des boîtes de bois désordonnées, dispersés partout, certains déformés ou cassés. Je me rappelais que mon père m'interdit d'approcher d'un coin, là où un cadre archaïque et désuet avec la photo de mes parents. Eh bien je n'avais jamais eu l'occasion de le savoir. J'allumai la seule ampoule qui se tenait au milieu pour distinguer clairement les choses. Sous la table, se trouvaient mes jouets; un petit singe avec un instrument de musique, un gendarme tenant une minuscule baguette et un tambour, un éléphant et un tigre, enfin, un clown qui rit sans trêve, sans cesse et sans repos; ce qui me terrifiait à vrai dire. J'avais en permanence évité de jouer avec, de contacter ses yeux perçants qui me donnait l'air de me trouver devant une momie. Je pris le petit jouet, et le mis dans une des boites en bois quand j'entendis un gloussement. Un frisson me parcourut l'échine, pourtant je m'étais convaincu que ce n'était que mon imagination qui me jouait des rôles. Je ramassai le tas de paperasse sur la table et le mis dans le tiroir, je pliai les tissus poussiéreux et les posai devant la porte afin de les laver. Je balayai le sol et enlevai quelques tâches des murs... Je m'étais planté finalement devant le portrait de mes parents, scrutant soigneusement le visage séduisant de ma mère, un charme discret qui ne pouvait laisser indifférent. Ses longs cheveux aux tons chauds, tirés et retenus en arrière, encadraient un visage régulier sans maquillage où frapper la beauté des yeux, d’un ton bleu rare; entre la profondeur glacée de l’Océan et la douce chaleur d’un ciel d’été. Puis reposant mes yeux sur celui de mon père. Leurs regards reflétaient leur allégresse, tout simplement ils étaient inondés d’extase.

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