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Tartuffe, acte I, scène 4, Molière

Fiche : Tartuffe, acte I, scène 4, Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Janvier 2017  •  Fiche  •  898 Mots (4 Pages)  •  3 907 Vues

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Tartuffe, Acte I, scène 4 :

Intro :

  • Continuation de la scène II de l’acte I où Orgon témoigne de son «amour » pour Tartuffe
  • Orgon est obsessionnel : omniprésente d’antiphrases, antithèses.
  • Se développe un double portrait à charge d’Orgon et Tartuffe autour d’un comique de situation : hyperboles, antiphrases, oppositions entre la maladie d’Elmire et la surdité d’Orgon qui s’invente un Tartuffe fragilisé.
  • Comment cette scène complète-t-elle la fonction informative de l’exposition tout en dressant un double portrait à charge de Tartuffe et D’Orgon ?

I. La continuité de l’exposition

A/ Présentation du maître de maison

  • « Et Tartuffe ? » v233 v238 v245 v252 : répétition
  • « Le pauvre homme ! » v235 v241 v248 v256 : répétition + exclamative
  • Ces répétitions informent le public sur son centre d’intérêt : attachement exclusif + caractérisation indirecte
  • « Mon beau-frère, attendez, je vous prie » v226 : impératif : Orgon manque à la bienséance, plus préoccupé par Tartuffe

B/ Complément du portrait de Tartuffe

  • « teint frais, et la bouche vermeille » v234 : adjectifs épithètes : insiste sur la bonne santé du personnage
  • « Et dans son lit bien chaud il se mit tout soudain, / Où, sans trouble, il dormit jusques au lendemain » v247-248 : subordonnée relative + expansion du nom : qualité du bon sommeil
  • Maladie d’Elmire en opposition à la bonne santé de Tartuffe :
  • V242-243 « La nuit se passa toute entière / Sans qu’elle pût fermer un moment la paupière » et v246 « Pressé d’un sommeil agréable » : parallélisme opposé : creuse l’écart de condition physique entre les deux personnages
  • V237 « toucher à rien du tout » v239 « il mangea deux perdrix » : paradoxe : bon appétit de Tartuffe, paradoxal face à la nature d’un dévot
  • 3 champs lexicaux contradictoires : la souffrance d’Elmire (v236 « grand dégoût » v238 « douleur cruelle »), la bonne santé (v246 « sommeil agréable » v248 « sans trouble » singulatif) et le bon appétit de Tartuffe (v239 « deux perdrix » v240 « moitié de gigot »)
  • Tartuffe ne remplit pas les caractéristiques sociales et morales d’un dévot : son masque tombe

II. La double portrait : perceptions comiques et satiriques

A/ Le pôle comique

  • Comique de situation : exagération santé, nourriture, temps trop long de sommeil
  • Comique d’exagération : nombreux adverbes (v237 « tant sa douleur » v253 « contre tous les maux fortifiant son âme ») et numéraux cardinaux (v239 « deux perdrix » v255 « quatre grand coups de vin »)
  • Abus de comique
  • Décalage entre idée d’un dévot et Tartuffe : comique de situation
  • Rapport Maître-valet : Prise de parole par Dorine supérieure à celle de son maître
  • Antiphrases/ironie v258-259 « Et je vais à madame annoncer, par avance, / La part que vous prenez à sa convalescence » : mène le dialogue
  • Situation inversée : Orgon « n’existe pas » : rapport disproportionné
  • Répliques mécaniques : v233 « Et Tartuffe » v241 « Le pauvre homme ! » phrases nominales : on peut s’imaginer le pantomime, digne d’une performance de la Comedia Dell Arte : savoir dépasser le texte et provoquer le rire
  • Par le rire, on aura le docere qui affirme la position inquiétante d’Orgon dans son envoûtement et dépassement de la situation
  • L’insistance de Dorine est accompagnée d’une irrévérence à son maître. Au-delà du rire : dimension inquiétante (maître de maison manipulable)
  • Le rire a une portée ironique : entrée dans le registre satirique

B/ Le pôle satirique

  • Tartuffe : un personnage grossier
  • V238 « lui tout seul » : forme emphatique, sujet reprit : personnage autocentré
  • Jeu de parallélismes entre Elmire et Tartuffe : situations opposées
  • V239 « et fort dévotement » : antiphrase + détournement du vocabulaire religieux : égoïsme de Tartuffe
  • V239-240 « Et fort dévotement […] gigot en hachis » : accumulation : aspect bon vivant de Tartuffe
  • V255 « quatre grands coups de vin » : antithèse+ parallélisme sang et vin : référence biblique (Cène), détournement du personnage du Christ -> le lecteur comprend la dimension satirique
  • Aliénation d’Orgon : Tartuffe = miracle assuré ?
  • Progression du sens : Il y a-t-til un problème ? Effet de surprise par l’arrivée d’Orgon : Il choque par son désintérêt envers Elmire
  • Didascalie interne : Orgon apporte une croix (v225 « la campagne à présent n’est pas beaucoup fleurie) : forme d’ironie
  • V233 « Et Tartuffe ? » v241 « le pauvre homme ! » : phrases coutes nominales, mécaniques : personnage monomaniaque, comme un pantin qui a perdu la capacité à entendre (du moins ce qui concerne sa femme)
  • « Le rire c’est du mécanique plaqué sur du vivant » définition de Bergson du rire
  •  V258-259 « Et je vais à madame annoncer, par avance,/La part que vous prenez à sa convalescence » : ironie/antiphrase : critique la perte d’humanité d’Orgon

Conclusion : La scène d’exposition résume les places prises par les personnages et l’intrusion de Tartuffe. Cette scène arrive comme un paradoxe : la maître de maison est en adoration et s’inquiète pour la place de Tartuffe dans sa famille (il s’invente un Tartuffe fragilisé).

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