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Tartuffe Acte 1

Commentaires Composés : Tartuffe Acte 1. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Mars 2013  •  1 636 Mots (7 Pages)  •  1 608 Vues

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Exemple de commentaire littéraire rédigé - Molière, Le Tartuffe, 1669, Acte I, scène 4

Le Tartuffe de Molière est une comédie classique en cinq actes et en alexandrins, autorisée en 1669 après avoir été censurée en raison de la dénonciation de la fausse dévotion que met en œuvre le dramaturge. En effet, le personnage éponyme de cette comédie prend place dans la famille d’Orgon en se faisant passer pour un saint homme. Alors que l’ensemble de la famille comprend rapidement la supercherie jouée par Tartuffe, Orgon s’entête à défendre son hôte. Nous avons affaire ici à la scène 4 du premier acte, dans laquelle apparaissent Orgon, son beau-frère Cléante, et sa servante Dorine. Le spectateur n’a pas encore vu Tartuffe mais l’acte d’exposition a notamment pour but de nous le présenter par l’intermédiaire des autres personnages. Dans cette scène, Orgon s’inquiète de l’état de santé de Tartuffe qui pourtant « se porte à merveille » (v.11) alors qu’il ne soucie pas de sa femme souffrante. Nous tâcherons d’analyser les effets de ce décalage et les informations qu’il nous livre en étudiant tout d’abord le portrait de Tartuffe proposé ici, puis en analysant les procédés comiques et enfin l’échec de la communication.

La scène étudiée fait partie de l’acte d’exposition. Par conséquent son rôle est notamment de nous renseigner sur les personnages et sur l’intrigue. Ainsi, par l’intermédiaire de Dorine et Orgon dans ce passage, nous obtenons des informations sur le personnage de Tartuffe qui n’apparaîtra qu’au troisième acte. Dorine nous permet tout d’abord de connaître quelques caractéristiques physiques du faux dévot. En effet, Tartuffe est décrit : « Gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille » (v. 12). L’insistance en début de vers avec les termes aux sonorités proches « gros » et « gras », marque particulièrement le spectateur qui, dès lors, peut imaginer le personnage. De plus, les traits physiques mentionnés dans ce vers sont caractéristiques de la figure du parasite récurrente dans le théâtre comique.

Un personnage pauvre mais astucieux gagne la confiance d’une famille et réussit de cette façon à se nourrir et à se loger. C’est bien le cas ici puisqu’Orgon est totalement subjugué par le faux dévot, comme nous le voyons par l’intérêt qu’il lui porte en demandant sans cesse de ses nouvelles par l’interrogation « Et Tartuffe ? ». Cette obsession pour Tartuffe est telle qu’Orgon en vient même à le plaindre alors que celui-ci ne pourrait aller mieux, en répétant à quatre reprises « Le pauvre homme ! ». Nous avons bien l’impression que Tartuffe s’interpose dans la relation conjugale entre Orgon et Elmire.

En outre, cette scène nous permet de comprendre à quel point le parasite s’est installé confortablement dans la maison en prenant la place d’Orgon en son absence. Les répliques de Dorine insistent sur le train de vie agréable que mène Tartuffe, puisque nous pouvons y relever le champ lexical du bien-être : « à merveille », « agréable », « sans trouble ». Le portrait de Tartuffe qui nous est proposé insiste également sur la nourriture avalée par le faux dévot en quantités importantes : « deux perdrix », « une moitié de gigot en hachis », « quatre grands coups de vin ». Nous notons une volonté de Dorine de souligner l’excès par l’utilisation de termes tels que l’adjectif « grand » et l’oxymore « fort dévotement il mangea deux perdrix ». Alors qu’un dévot est censé vivre dans l’austérité, la simplicité et la rigueur, celui qui nous est décrit se trouve dans l’excès. Ainsi le décalage de cet oxymore est ironique et renforce le comique de l’extrait. Cette scène remplit son rôle en brossant le portrait d’un personnage absent de la scène mais essentiel pour l’intrigue. Cependant, les traits mis en avant tendent à dessiner celui d’un parasite par son physique, sa place dans la maison et le bien-être qu’il s’offre.

Evoquons à présent les procédés comiques de cette scène. Le portrait péjoratif de Tartuffe brossé par Dorine d’une part, et l’obsession voire l’adoration d’Orgon d’autre part, produisent un décalage qui est source de comique. Intéressons-nous tout d’abord aux répliques d’Orgon. Alors que le spectateur suppose que le maître de maison souhaite obtenir des nouvelles de sa famille et particulièrement de sa femme, comme le laisse entendre le vers 8 : « Qu’est-ce qu’on fait céans ? comme est-ce qu’on s’y porte ? », nous nous apercevons qu’Orgon ne s’intéresse qu’à Tartuffe, dès la première question v. 11 « et Tartuffe ? ». Ce décalage relève du comique de situation puisqu’Orgon ne fait pas ce qu’il devrait faire : au lieu de s’inquiéter pour sa femme, il porte son attention sur son hôte. Cette scène repose également sur les effets d’un comique de caractère. En effet, l’entêtement d’Orgon durant toute cette scène permet de définir ce personnage par sa monomanie, son

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