Littérature générale et comparée

RÉPUBLIQUE DU NIGER[pic 1]

UNIVERSITÉ ABDOU MOUMOUNI

FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DÉPARTEMENT DE LETTRES, ARTS ET COMMUNICATION

PROJET DE RECHERCHE POUR L’OBTENTION DU MASTER

ÈS LETTRES MODERNES

Spécialité : Littérature Générale et Comparée

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Présenté par :                                                              Sous la direction de :

AYOUBA MAHAMANE                         Dr. SOUMANA KINDO Aïssata

Kadidja                                                   Maître de Conférences HDR

Année académique : 2017-2018

La littérature peut être définie comme l’ensemble des œuvres orales et écrites dont le but est de présenter, dans sa spécificité, un groupe humain, une communauté, un peuple. Ainsi peut-on avancer que la littérature nigérienne porte témoignage sur le passé, le présent et l’avenir. Au Niger, c’est dans la seconde moitié du XXe siècle qu’on assiste à la naissance d’une littérature écrite en langue française. C’est l’occasion pour les écrivains nigériens de lancer un nouveau regard sur les préoccupations concrètes et spécifiques de leurs sociétés. La littérature nigérienne fait une large place aux problèmes politiques ou sociaux, posant la question de la justesse ou du bien fondé de certains comportements dans la société nigérienne contemporaine. Il s’agit très souvent de la dénonciation de certaines attitudes jugées contraires au progrès social, autrement dit de la dénonciation des pratiques rétrogrades relatives au mariage, des injustices envers les plus faibles ou encore de la mauvaise gestion des affaires publiques.

Puisqu’il faut se soucier des angoisses et des inquiétudes de la population, les productions des écrivains tourneront donc autour des thèmes récurrents tels que la famine, la sécheresse, l’exode … L’écrivain est celui qui contribue à la transformation de la société, participe à la révolution du monde. C’est donc celui-là qui rédige des ouvrages littéraires et scientifiques, mieux encore qui a la plume facile dans l’art de l’écriture. L’acceptation moderne du terme « écrivain » devient générale au XVIIIe siècle ; l’époque où s’accroît le prestige de l’individu qui expose sa subjectivité et qui se met à travers ses écrits au service de l’opinion publique. En effet, on distingue plusieurs variantes ou dénominations du terme écrivain. On rencontre les termes « écrivant-écrivante » pour désigner les participants à un atelier d’écriture, généralement différencié d’un écrivain. Il ya également des termes péjoratifs tels que « écrivaillon » ou « scribouillard » ou encore « littérateur », « plumitif »…

C’est dire que le métier d’écrivain est un travail d’artisan. C’est aussi un métier qui fait le plus souvent rêver lorsque l’on se base sur les écrivains à succès comme modèle/référence alors que la réalité est tout autre. Ainsi, bien qu’elle soit une activité lucrative pour ceux qui vivent de leur plume, l’écriture est avant tout une passion qui pousse l’écrivain à pondre ses mots, à coucher ses phrases et à exprimer ses idées à l’opinion publique.

Dans À la recherche du temps perdu de Marcel PROUST, nous voyons que le roman se referme sur la décision du narrateur de créer sa propre œuvre. La recherche est donc à la fois le récit du passé écoulé entre l’instant vécu et sa représentation littéraire et le récit d’une vocation mystérieuse, qui ne se révèle qu’au terme d’un itinéraire ténébreux révisé et éclairé par la prise de conscience. C’est donc en lui-même que le narrateur finit par trouver la vérité qu’il cherchait dans le monde : « le seul livre vrai, un grand écrivain n’a pas, dans le sens courant, à inventer, puisqu’il existe déjà en chacun de nous, mais à le traduire.

Le devoir et la tâche d’un écrivain sont ceux d’un traducteur^[1] ». La recherche, c’est aussi le temps perdu à se demander comment devenir écrivain alors qu’il l’était déjà : souvenir éveillé d’instant marqué du passé. Écrire, n’est-ce pas oser ? Écrire c’est décrire. L’écriture est un moyen d’action et de lutte. Le théoricien du degré zéro de l’écriture, Roland BARTHES, en proposant de définir l’écriture disait :

« Je vise donc en elle, essentiellement le texte, c’est-à-dire le tissu des signifiants qui constitue l’œuvre, parce que le texte est l’affleurement même de la langue, et que c’est à l’intérieur de la langue que la langue doit être combattue, dévoyée : non par le message dont elle est l’instrument, mais par le jeu des mots dont elle est le théâtre. Je puis donc dire indifféremment : littérature, écriture ou texte^[2] ».

     L’écriture est de ce point de vue, le projet de mettre au jour une œuvre, l’entreprise littéraire dans sa conception englobante, son élaboration et ses techniques puis son exécution et sa finalité. Le choix des thèmes, leur organisation et la structuration de l’opinion de l’écrivain relèvent de l’écriture comme l’exploration particulière et l’expression stylistique de ces thèmes en est le truchement. Du fonctionnement interne au déploiement structurel des éléments constitutifs du discours littéraire, l’écriture est à la fois une théorie, une activité et un processus qui germent.

L’écriture c’est l’emploi motivé et productif de la langue dans une perspective déterminée ou autour d’un sujet défini donnant lieu à une vision et à une marque subjective dans le champ culturel ambiant .Ecrire semble donc instaurer un lien entre l’homme de lettres et son univers(contexte immédiat ou décalé, culturel, littéraire, historique ,politique …) ,un lien qui par la mise en œuvre  d’un paradigme et d’un talent personnel. De ce fait écrire c’est produire (thèmes, styles, œuvre) et l’écriture n’est que le produit décollable proposé au lecteur (qu’il soit amateur, professionnel ou critique)

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