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Les lais de Marie de France

Dissertation : Les lais de Marie de France. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2022  •  Dissertation  •  3 024 Mots (13 Pages)  •  2 015 Vues

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Littérature Médiévale

Sujet (dissertation) :         Vous apprécierez dans quelle mesure la définition de l’amour donnée dans les vers 17-20 (« C’est mettre sa vie en danger que de n’observer ni sagesse, ni mesure en amour. Mais qui mesure l’amour constate qu’on ne peut qu’y perdre la raison »), d’Equitan est corroborée par le contenu des Lais de Maris de France.

   Les Lais de Marie de France sont des aventures d’origine bretonne qui en général, glorifient

l’amour courtois dans un milieu chevaleresque.

En effet, aux lignes dix-sept à vingt du lais d’Equitan, on peut lire la chose suivante : « C’est mettre sa vie en danger que de n’observer ni sagesse ni mesure en amour. Mais qui mesure l’amour constate qu’on ne peut qu’y perdre la raison. »

Equitan parle de « mesure » et de « sagesse » en amour ; c’est-à-dire, selon lui il faudrait une certaine retenue, de la modération face aux sentiments amoureux, il faut être prudent. Mais pourtant cette « mesure » de l’amour provoquerait la perte de l’esprit, ce qui est normalement est visible comme bien ou mal, ne l’est plus. On serait alors face à un paradoxe de la vie amoureuse.

Dans cette citation on peut lire « on ne peut que » ; cette formulation signifie qu’il n’y a qu’une seule manière de voir les choses ; l’amour nous aveugle, l’amour engendre automatiquement le danger, pourtant le caractère même de l’amour est bien la perte de la raison. On est face au paradoxe de l’amour.

C’est à partir de cette réflexion que nous pourrions nous poser la question suivante.

Est-ce que les Lais de Marie de France montrent l’amour sans raison, ou bien est-ce que les dangers de cet amour sans raison ne participent-ils pas à l’élaboration d’une sagesse sur l’amour ?

Dans un premier temps, nous verrons l’amour comme une perte de raison menant directement au danger à la perte de la raison des personnages.

 Puis dans un second temps nous pourrons voir que l’amour n’est pas toujours lié au danger, à la perte de raison.

Enfin, nous étudierons la définition de l’amour dans les lais de Marie de France, celle-ci élabore une sagesse sur l’amour en proposant une éthique, une morale.

   L’amour mène souvent à la perte de la raison, l’être humain est tellement aveuglé par ce sentiment, cette joie que lui procure la personne aimée, que celui-ci en oubli souvent ce qui se trouve autour, il s’oublie lui-même jusqu’à pouvoir se mettre en danger, ou même autrui.

En effet, dans les lais de Marie de France l’amour est présenté comme un sentiment excessif, un sentiment de démesure.

Une homme ou une femme ; étant amoureux, agissent sans vraiment penser aux conséquences. L’amour est plus fort que tout, ou plus précisément, plus fort que tout jusqu’à ce que le danger ne s’en mêle. Ce sentiment pousse les personnages dans leurs extrêmes.

Prenons pour exemple le cas d’Equitan, illustrant parfaitement son propos avec son histoire. Equitan, jeune roi, tombe follement amoureux de la femme de son sénéchal, le poussant à commettre un adultère. Si dans notre société l’adultère a tendance à se « banaliser », il n’en était pas de même à l’époque chevaleresque, l’adultère signe la rupture du pacte de fidélité d’un couple, et constitue donc un véritable sacrilège aux yeux du clergé, et de Dieu.

Equitan perd la raison car il ne pense plus au regard de Dieu, du clergé, ou encore à son avenir. A cette époque la religion est au cœur de la société, il faut rester fidèle à dieu et donc à sa femme pour espérer pouvoir entrer au paradis. L’adultère, signe de rupture envers Dieu, montre que Equitan n’est pas maître de lui6même, c’est ses sentiments qui le contrôlent. L’amour le pousse à rompre avec le divin. L’amour est alors un sentiment incontrôlable ; visible également lorsque la jeune femme du sénéchal pousse son amant, à commettre un crime, pire que celui de l’adultère : tuer son prochain, et ici précisément son sénéchal, qui est pour elle son mari. Aveuglé par l’amour de sa douce, il boit ses paroles, l’écoute, et exécute ; il tuera son sénéchal, enfin ; il essayera, c’est lui qui mourra. La démesuré de l’amour est appuyé par le ridicule de la fin du lais apparaissant clairement comme une farce. L’amour est alors clairement perceptible comme démesure :c’est l’abus des personnages, ils sont imprévisibles.

  Cette démesure dans l’amour provoque souvent une certaine souffrance chez l’être aimé ou même à la personne même. On constate une souffrance psychologique ; s’installant progressivement lorsque le sentiment amoureux n’est pas contrôlé. Si l’homme de ne se mets pas des limites dans sa façon d’aimer, ne modère pas ses sentiments, il s’expose à la souffrance mental qui en devient presque physique puisqu’elle touchera aussi son coeur. C’est la conséquence de la démesure dans l’amour ; comme avec Le malheureux dans les Lais.

En effet, la jeune femme dans Le Malheureux, aime quatre chevaliers. Elle n’arrive pas à choisir entre ses hommes, elle décide de continuer à accorder de l’attention à chacun et de les prendre tout trois comme amants. La jeune femme est égoïste, elle pense plus à son propre intérêt, qu’à ceux des chevaliers essayent tant bien que mal de conquérir le cœur de leur dame pour le posséder à eux seul. Mais arrive un tournoi chevaleresque dans le but de pouvoir en choisir un seul.

Malheureusement, lors de ce tournoi , trois d’entre eux meurent, et un reste en vie, cependant il est gravement blessé. Malgré la présence d’un des chevalier, elle reste très malheureuse et remplie de peine ; elle n’arrive pas à retrouver sa joie, elle souffre et n’arrive pas à s’en remettre : « De sunt grant doel li remembrot : » (V.183)

C’est le retour de flamme face à la démesure amoureuse ; elle souffre intérieurement, psychologiquement, l’amour démesuré va alors de pair avec la souffrance.

   De cette souffrance peut aussi découler une conséquence ultime, irrémédiable ; la mort.

Dans les Lais de Marie de France, l’image de la mort est souvent représentée mais de diverses manières. La mort annonce la fin du lais.  On distingue deux types de représentations dans les lais ; la mort véritable et la mort « fictive », c’est-à-dire plutôt allégorique.

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