LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Exposé les deux amants lai de Marie de France

Commentaire de texte : Exposé les deux amants lai de Marie de France. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  1 590 Mots (7 Pages)  •  4 349 Vues

Page 1 sur 7

Melyssa BECK

Emilie FRANCH

Kilian LE GALL

14.02.2019

Littérature médiévale

Exposé : « Les deux amants »

Introduction

Marie de France était une poète française du XIIe siècle, membre de la cour du roi Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine. C’est un personnage mystérieux, dont même le nom n’est pas avéré. Elle a été nommée ainsi en raison d’un ysopet « Marie ai nom, Si suis de France », « Marie est mon nom, je suis de France/je suis française », devenant ainsi Marie de France. Parmi ses œuvres on lui reconnait un Isopet, un recueil de fables ésopiques, mais surtout des Lais. A l’origine, le mot lai désignait une œuvre musicale bretonne racontant les légendes de leur pays. Marie de France en garde le fond donc, mais en change la forme : les lais ne sont plus des chansons mais des brefs poèmes narratifs, racontant les mêmes légendes. Les lais ont deux thèmes principaux : le merveilleux et l’amour courtois. Le lais que nous étudions est celui des « deux amants », un lai racontant l’histoire d’une jeune femme, fille du Roi des Psitréeins, dont la relation paternelle l’emprisonne. En effet, là où les lais traditionnels parlent d’un triangle amoureux entre une femme, son mari et l’amant, celui-ci qui conte l’histoire d’une fille trop aimée par son père, qui ne pourra vivre une relation avec un autre homme sans conséquence. L’extrait  que nous allons étudier se trouve au début du lait, donc il va nous présenter la situation. Il se lit en deux temps.

Tout d’abord, du vers 21 à 56, le lecteur découvre la situation initiale. Par la suite, du vers 57 au vers 70, il s’agit de la péripétie, la mise en scène d’un élément déclencheur.

Problématique : Pourquoi ce lai aborde le fol ‘amour (thème récurrent de la littérature médiévale) de manière inattendue ?

  1. Un père abusif et Roi tout puissant

Dans cette première partie du lai, l’auteur nous présente un personnage principal : le Roi. Même si il n’est pas le sujet principal du lai, on constate très vite que tout lui fait référence. En effet, la jeune femme dont l’histoire d’amour sera contée dans ce lai est rattachée directement à son père puisqu’elle est présentée par : « Le Roi avait une fille » au vers 21

Si la description relationnelle du père et de la fille est d’abord décrite comme assez classique au début : « elle était fille unique, le Roi l’aimait de tout son cœur », on peut très vite s’interroger sur les fondements de ce lien lorsque le décès de la Reine est évoqué: « depuis que la Reine est morte » car ce constat offre une nouvelle dimension à cette relation père-fille : la Reine étant morte, la fille est tout ce qu’il reste au Roi, elle est sa seule consolation. Elle est désormais la seule femme importante pour lui. On peut donc supposer qu’un transfert affectif s’est opéré, notamment parce que le Roi refuse à tout homme la main de sa fille au seul motif de vouloir la garder auprès de lui nuit et jour.

La description faite du Roi donne donc une image d’un Roi incestueux, car même si elle n’est pas clairement indiquée elle est nettement sous-entendue notamment par la phrase « Il passait nuit et jour à ses côtés », d’autant plus que cette image du roi qui empêche sa fille de se marier était très rependue dans la littérature médiévale. La paternité est dépeinte comme exclusive et excessive car le personnage est à la fois père et Roi.

Il est un personnage impitoyable. Il donne à sa fille tout son amour, il n’y a de la place pour personne d’autre dans sa vie. Cela nous montre son égocentrisme, il pense à son bonheur, à ses besoins : ici c’est un besoin de possession.

Le roi est tout puissant sur ses sujets et ses territoires, et par extension, règne sur sa fille en en contrôlant même la vie amoureuse. Car pour ne pas attiser la colère de son peuple tout en s’assurant l’affection éternelle de sa file, il s’engage à la marier à condition que son prétendant réalise un exploit impossible. Sachant la tâche irréalisable, il s’assure de conserver sa fille auprès de lui, tout en faisant preuve de bonne foi auprès de son royaume. Echec et mat.

De plus, le lien entre guerre et amour dans les textes du Moyen-âge est fondamental. Ici le  roi a recours à une ruse, il instaure une épreuve pour éviter qu’on lui demande la main de sa fille « il lui faudrait, c’était la condition, la porter dans ses bras ». Il lance une épreuve où le chevalier devra se dépasser pour espérer pouvoir avoir la main de cette jeune fille = fine amor. Logiquement le chevalier devra être un chevalier lettré car, pour réussir cette épreuve, il devra avoir certaines qualités sans lesquelles il ne pourra y arriver (bravoure etc). Le Roi exige donc du prétendant de sa fille qu’il honore un fin’amour, l’amour courtois, alors que sa relation avec sa fille étant passionnelle et exclusive ressemble davantage à un fol’amour notamment par sa démesure. Dans ce début de lai on trouve une forme de fol’amour inattendue, la relation abusive et vouée à l’échec n’est, pour l’instant, pas celle d’un prétendant et d’une jeune femme, mais celle d’une fille et de son père.

...

Télécharger au format  txt (9.5 Kb)   pdf (93.6 Kb)   docx (11.6 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com