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Les Obsèque De Lionne

Mémoires Gratuits : Les Obsèque De Lionne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Mars 2013  •  1 297 Mots (6 Pages)  •  2 463 Vues

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LA FONTAINE,

« Les Obsèques de la Lionne » ➤ p. 306

1. Un schéma classique (questions 1 et 2)

Cette fable adopte un schéma fréquent chez La Fontaine :

– un récit aux étapes bien marquées, suivi d’une morale ;

– les 16 premiers vers plantent avec vivacité le décor

(octosyllabes, sauf vers 44 et 8, succession de passés

simples, enjambements) : la mort de la lionne, l’annonce

des obsèques, le chagrin de commande de la cour ;

– le vers 17 interrompt le récit à la faveur d’un « je »

qui marque l’intervention du fabuliste. Celui-ci se lance

dans une série de considérations au présent de vérité

générale sur les travers de la cour et des courtisans ;

– le vers 24 met fin à cette digression de façon brutale

(vers 24, 25) : La Fontaine reprend son récit, mené à

la troisième personne jusqu’au vers 32 pour évoquer

l’attitude du cerf et la dénonciation dont il est l’objet

de la part d’un « flatteur » ;

– s’ensuit (vers 33 à 38) une nouvelle étape du récit, avec

la tirade du lion rapportée au discours direct : le drame

se met en place, le lion prononce la condamnation du

cerf et appelle au lynchage : les 3 octosyllabes ponctués

de 3 impératifs qui terminent son discours contribuent

à dramatiser le récit ;

– vers 39-49 : réplique, au style direct, du cerf, dans

laquelle est enchâssée la prosopopée de la lionne. On

notera l’habileté de la construction polyphonique ;

– la chute, brève (2 vers et demi), est marquée par le

retour au récit entrecoupé des cris de la cour : le cerf a

renversé la situation à son profit, l’effet de son discours

est immédiat (« à peine »).

Les interventions du narrateur sont nombreuses :

– adresse au lecteur pris à témoin de la servilité des

courtisans au vers 11 ;

– précision humoristique du vers 14 ;

– considération critique sur la cour menée à la première

personne des vers 16 à 23 ;

– retour au récit qui met fin à la digression (v. 24) ;

– précision pour expliquer l’attitude du cerf (v. 25 à 27) ;

– considération humoristique au présent sur la colère

royale et l’ignorance du cerf, rapprochement ironique

du lion et de Salomon, le lion ne passant pas pour un

modèle de justice comme le roi biblique !

2. L’attitude du roi (question 3)

– un roi autoritaire qui convoque ses courtisans et règle

les moindres détails (vers 6 à 10) ;

Argumenter : la fable, le conte, l’essai • 227

– un roi au chagrin affecté et exagéré (hyperbole des

vers 12, 13), à la colère « terrible », qui affiche son

arrogance et son mépris à l’égard du « chétif hôte des

bois » (v. 33), l’adjectif rappelant la vulnérabilité du

cerf, qui a déjà eu maille à partir avec la lionne ;

– un monarque qui condamne sur une simple délation ;

– un roi cruel : allusion au châtiment à travers la

mention des « sacrés ongles » (v. 36) ;

– l’adjectif et l’antithèse « membres profanes »/« sacrés

ongles » rappellent le caractère sacré du monarque de droit

divin, allusion claire à la monarchie française de l’époque ;

– un roi sensible à la flatterie qui récompense ceux qui

s’y livrent (vers 51).

3. Les courtisans (question 4)

Désignés par l’adjectif indéfini « chacun » (v. 2 et

11), par le pronom personnel « on » (v. 49, 50), les

courtisans n’ont pas d’individualité propre, mais sont

fondus dans l’anonymat collectif (« les gens », v. 17 et

23, ou la répétition du mot « peuple », v. 21, qui prend

ici une nuance péjorative). Il faut attendre le vers 16

pour que La Fontaine laisse éclater son mépris à leur

égard (emploi ironique de la formule « Messieurs

les courtisans » avec une majuscule emphatique). Le

terme « pays » désignant la cour (v. 17) introduit une

distance : La Fontaine se fait ethnographe (La Bruyère

s’en souviendra), la cour est un monde à part, aux

moeurs étranges. Le fabuliste dénonce la servilité de ces

derniers dès le vers 2 (l’adverbe « aussitôt » souligne

leur empressement obséquieux).

La charge se fait plus dure au vers 21 avec une double

animalisation

...

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