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Les Mains Libres Etude Du Tournant

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Par   •  16 Novembre 2014  •  1 643 Mots (7 Pages)  •  826 Vues

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“Le Tournant” Rapport dessin – texte qui paraît manifeste.

Introduction :

« Les Mains libres », est une œuvre à quatre-mains qui se base sur l’aller-retour continu de l’œil et de la pensée entre image et texte.

Malgré le fait que c’est le dessin de Man Ray qui est le modèle pour Eluard, celui-ci s’enrichit davantage et se développe dans ses lignes, qui vont à son tour permettre à son texte de s’amplifier et résonner dans les dessins de son ami.

On peut alors se demander quels peuvent bien être les échos que se renvoient entre dessins et poème ? L’analyse du « Tournant », texte et image, répond à cette question.

Le Dessin :

Description :

Le paysage de Man Ray a été dessiné au crayon qui apparait comme une mauvaise carte postale. Pour commencer, au premier plan, on voit une route de montagne qui longe et dessine un grand tournant tourné vers la droite et soutenue par une sorte de pont constitué d’arches. On remarque également l’inscription signature empreinte du nom Man Ray ainsi que sa date de confection : 1936

Sur la droite du dessin, Man Ray reproduis une chaîne de montagne surplombant la route, avec, en son sommet, deux arbres faméliques, maigre et misérable

A l’intersection entre la route et le tournant, une énorme main enserre la roche. On ne distingue que ses phalanges, la paume et le bras qui sont cachés derrière le virage. La main semble blafarde, insignifiante et maussade comme inanimée, elle nous rend mal à l’aise, un sentiment de gêne peut s’installer.

Au second plan, figuré en contre-bas de la route, un domaine, une résidence, dotée d’une tourelle, enfoui dans ce qui semble être plus à un bocage qu’à une forêt.

L’arrière-plan laisse apparaître une calanque, une crique, une baie au bord de la mer recouvert d’un ciel voilé, chargé de nuages, lourd, prêt à craquer, le début d’un orage se fait sentir.

Le Lieu :

Le dessin fait référence vraisemblablement, à la baie de Nice, vue de la grande corniche en venant de St Jean Cap-Ferrat.

A noter qu’en 1936, Man Ray et Adrienne, sa compagne, Paul Eluard et Nusch passent leurs vacances à Mougins près de Nice. Picasso et Dora Maar y seront également plus tard.

« Le soir, Éluard nous lisait son dernier poème, Picasso nous montrait un portrait de Dora aux yeux étincelants, quant à moi, je m’étais engagé dans une série de dessins extravagants mais réalistes qui parurent plus tard dans un livre intitulé Les Mains libres… Les dessins me reposaient des photographies. »

Man Ray, « autoportrait »

Le Tournant :

La route disparaît derrière la paroi en esquissant un large virage dirigé vers la droite. Le tournant symbolise un changement de direction radical et violent de sa vie, de point de vue, de perception des choses.

Il caractérise bien sûr, une rupture importante dans les cours des évènements mais aussi il peut signifier l’expression de nos attentes, d’une revanche.

Le Poème :

LE TOURNANT

J’espère

Ce qui m’est interdit.

La structure du poème repose sur deux vers uniquement. Le présent de l’indicatif, ici nous donne plus d’information sur la qualification du propos d’Eluard, étant le présent de vérité générale, l’énonciation du poème devient alors une vérité permanente.

Ces deux vers retentissent comme un proverbe, une sorte de déclaration avec de gros enjeux.

« J’espère »

La main en partie dissimulée, appel au lecteur un sentiment d’espoir ou d’une suite possible.

On ne peut espérer que ce que l’on perçoit à peine, ce que l’on devine, mais dont l’essentiel nous échappe.

Cette main, dont on ne distingue que les phalanges, apparait comme une promesse d’un tout mystérieux, caché, incertain, un signe d’espoir.

A la fin du virage, l’inconnu, l’interdit, l’obscurité, le danger, l’étranger, l’inaccessible l’inexploré ou l’impensable.

« Ce qui m’est interdit » c’est cette chose inaccessible, trouble et vague, portée hors de la connaissance, dérobée à la compréhension et invisible au toucher. C’est le sujet dont parle le locuteur, cette chose « ce qui m’est », n’a pas d’attribut, ni de définition, elle prône l’énigme et la relativité et le lacunaire.

Le corps de cette main est caché intentionnellement, pour créer cette atmosphère de bizarre, d’inconnu, d’énigme et d mystère, la vérité caché et dissimulé.

Ces deux vers décuplent et accroit la force, l’essence et le sens du dessin.

La représentation d’une main disproportionnée laisse deviner un être irréel et non humain, tout droit sorti d’un rêve, d’un inconscient. Seule la route peut conduire à la découverte du corps entier, c’est la dimension fantastique qui devient alors la réponse à ce mystère.

Interprétations :

Les Surréalistes sont fascinés par ce monde onirique, irréel qui promeut le mystère, l’énigme et l’inaccessible, c’est grâce à cela qu’ils peuvent transmettre certaines émotions que la raison et le réalisme

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