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Les Lettres Persanes, Montesquieu

Commentaire de texte : Les Lettres Persanes, Montesquieu. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  2 025 Mots (9 Pages)  •  279 Vues

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Les Lettres Persanes est un roman dont la correspondance émane de plusieurs personnages, on parle ainsi d’un roman épistolaire polyphonique écrit par Montesquieu, philosophe des Lumières. Son roman : les Lettres Persanes défendent des idées philosophiques telles que la liberté, l’égalité, la raison ou même la séparation des pouvoirs. La lettre 12 des Lettres Persanes développe l’apologue des Troglodytes, en réponse à Mirza, Usbek présente la naissance et le fonctionnement de la nouvelle société des Troglodytes. Ainsi, il est question de savoir quelle est la condition principale du bonheur dans une société : est-ce la satisfaction des besoins ou alors la pratique de la vertu qui peut ainsi garantir l’harmonie et le bonheur collectif ?

Comment, Montesquieu parvient-il à faire des deux Troglodytes des être vertueux et admirables dans cette lettre 12 des Lettres Persanes ? Pour répondre à la question, nous étudierons dans un premier temps l’apologie du mythe des Troglodytes. Dans un second et dernier temps, nous nous concentrerons sur la critique d’une société idéale.

Le récit expose ainsi l’histoire d’Usbek qui souhaite montrer à son ami Mirza la nécessité de la justice et de la vertu dans une société, va lui raconter l’histoire d’un peuple nommé « troglodyte ». Ce nom va ainsi nous transporter dans un univers mythique, imaginaire même. L’étymologie de Troglodyte indique ceux qui « vivent dans des trous », on parle ainsi de caverne. Montesquieu choisit le nom de Troglodyte pour les connotations exotiques et archaïques, ainsi, il suggère une humanité primitive, bien loin de notre culture. Il y a un réel paradoxe associé à ce nom, alors qu’Usbek désigne ce peuple comme injuste et méchant (l.2), ils sont à présent présentés comme des hommes bons et justes (l.3-4). On passe alors d’un univers tout à fait barbare et sauvage à une société policée et vertueuse.

Usbek explique donc que les Troglodytes ont conduit à leur propre perte à cause de leur société sauvage et que parmi eux. Seules deux familles vertueuses ont perduré et ont donc décidé d'organiser une nouvelle société idéale.

L’introduction expose ainsi une société chaotique qui fait face à la mort « victime », « méchanceté », « malheurs » (l.1-2). Dans un second temps, une antithèse quantitative nous montre que cette catastrophe est tout de même élective étant donné qu’elle sauve comme nous lui avons dit deux familles qui sont quant à elles vertueuses, pures. Un nouveau monde est alors créé grâce ou à cause de l’égoïsme des Troglodytes. Ainsi, il y a une réelle rupture entre les mœurs décrites dans un premier temps et cette nouvelle société. Une formule proche de celle des contes « il y avait dans ce pays (l.3), ainsi le lecteur est plongé dans un passé lointain et indéterminé, qui nous ferait penser au « il était une fois ». L’emploi des verbes renvoie également au passage entre ces deux générations, pour décrire la première génération, Montesquieu utilise le passé simple « furent victime » (l.1), alors que pour décrire la nouvelle société, l’imparfait à valeur descriptif est presque tout le temps utilisé « on faisait » (l.22).

La nouvelle société des troglodytes naît « dans l’endroit du pays le plus écarté, séparés de leurs compatriotes indigne de leur présence » (l.8-9) ce qui nous renvoie à un récit utopique. Ainsi, ils sont éloignés de « leurs compatriotes », qui vivent dans un espace naturel, rustique et qui rappellent donc l’ancien monde. Ces nouvelles

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terres symbolisent l’aspect mythique, on se retrouve dans un cadre pastoral qui renvoie à une vie beaucoup plus simple de paysans près de la nature. Le récit nous donne même l’impression de nous retrouver dans un cadre idyllique avec les « jeunes filles ornées de fleurs » (l.21), « fêtes en l’honneur des dieux » (l.21), « festins » (l.22).

Montesquieu parvient à faire un portrait homogène de la nouvelle société grâce aux personnages. On fait face à une société dans son ensemble et pas des individus vivant dans une singularité, on peut le remarquer avec le pronom personnel « ils » utilisaient sans cesse au pluriel pour décrire cette société, comme s’ils étaient tous ainsi une grande famille. Quant aux fondateurs, leurs noms ne sont pas précisés, encore moins leurs personnalités, on sait seulement que ce sont « deux hommes bien singuliers »; "ils travaillaient »; « ils menaient une vie » (l.3-9). Les différences naturelles, c’est-à-dire hommes/femmes, frère/sœur, parents/enfants ne sont que mentionner pour être fondues dans les relations de ressemblance. On remarque qu’il n’y a aucun caractère conflictuel, du moins s'il y en a, elles sont alors instantanément réglées : « ils n’avaient pas de différends » (l.7). Les parents sont décrits comme des personnes qui ne souhaitent qu’élever leurs enfants par la vertu (l.12). La vertu a un caractère très important dans le récit étant donné qu’elle est mentionnée à plusieurs reprises "ils aimaient la vertu » (l.5), ainsi l’impression que le peuple se base sur la vertu pour créer une harmonie. On parle ainsi d’une vertu individuelle et exemplaire qui mène ainsi au bonheur collectif et également à la vertu des deux patriarches qui quant à elle mène à la droiture du cœur, à la justice, à l’humanité. Ces vertus ont ainsi le pouvoir de permettre aux individus de cette société de mener une vie heureuse et tranquille : « vie heureuse » (l.13); « bonheur de ces Troglodytes »(l.18); « pays heureux »(l. 38). La valeur morale est ainsi fortement ancrée dans le récit avec le terme « vertueux », mais également grâce au champ lexical de la morale : “humanité » (l.5); « charité »(l.23); « mœurs »(l.33). La nature est également, à plusieurs reprises, mentionnée avec son champ lexical : « terre »(l.13); « troupeaux » (l.43); « bœufs » (l.44); « champêtre » (l.50), exposant donc l’importance de la nature dans la nouvelle société troglodyte. L’importance de la nature est par ailleurs exposée : « La nature ne fournissait pas moins à leurs désirs qu’à leurs besoins »(l.53). La nature est même associée à chaque célébration « ornée de fleurs »(l.21). La mention de la nature fait également référence à la proximité avec les Dieux : « un peuple si juste devait être chéri des Dieux. » (l.18-19). Montesquieu communique un message où

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