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Les lettres persanes, Montesquieu, fiche de lecture

Fiche de lecture : Les lettres persanes, Montesquieu, fiche de lecture. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2019  •  Fiche de lecture  •  1 992 Mots (8 Pages)  •  685 Vues

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I. L’auteur

Montesquieu, Charles de Secondat de son vrai nom, est née le 18 janvier 1689 à La Brède dans l’actuelle Gironde. Issu d’une riche famille protestante, faisant partie de la noblesse de robe française depuis plusieurs générations. Il hérita d’ailleurs du titre de baron de La Brède à la mort de sa mère. Après des études de droit au collège de Juilly, il devient conseillé au parlement bordelais. Cependant, c’est à la mort de son oncle, Jean-Baptiste de Montesquieu, que sa carrière évolue. En plus d’une véritable fortune, il hérite de cet oncle la charge de président à mortier du parlement de Bordeaux et le titre de baron de Montesquieu qui lui inspira son pseudonyme.

Ce philosophe et écrivain français n’a de cesse d’observer et d’analyser le monde qui l’entoure. C’est dans cette optique qu’il écrivit les Lettres persanes en 1721. À travers ce roman épistolaire référence du genre, il dépeint une vision lucide d’un monde en crise dont il est contemporain, ce moquant autant des mœurs occidentales que orientales. La justesse de son analyse et la réussite de ses écrits lui ouvrent les portes de l’Académie française où il est élu en 1728. Montesquieu entreprend ensuite un tour d’Europe, qui lui donna les connaissances nécessaires à l’écriture de ses Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence en 1734. Après avoir démontrer ses compétences de philosophe critique, il prouve ici au monde son génie politique en étudiant l’empire romain sous toutes ses coutures. Vingt ans de lecture, d'observations et de recherches ont permis à Montesquieu de rédiger son ouvrage majeur, à savoir : De l’esprit des lois.

Avec ce traité de théorie politique paru en 1748, Montesquieu défend une théorie avant-gardiste de la loi. Même s’il est mis à l’index par le pape en 1751, il est aujourd’hui considéré comme une référence dans le domaine du droit. À la fin de sa vie, Montesquieu aura l’occasion de participer à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, il rédige notamment l’article « Goût ». Finalement, il décéda peu de temps après le 10 février 1755 à l’âge de soixante-six ans. Même s’il fut l’un des plus grands philosophes français, Diderot fut le seul homme de lettres à participer à ses funérailles en l’église Saint-Sulpice à Paris.

II. Le genre du roman épistolaire

Les Lettres persanes étant un écrit phare du genre du roman épistolaire, il convient évidemment d’exposer les caractéristiques qui définissent ce dernier. En effet, ce genre littéraire se structure sur un paradoxe, puisqu’il s’appuie sur le principe de correspondance pour narrer un récit fictif. De ce fait, il renforce le message porté par l’auteur en l’ancrant dans le réel de son lecteur. Cette particularité épistolaire engendre donc un changement majeur dans l’énonciation de l’intrigue, qui relève plus du discours que du récit. En effet dans ce genre littéraire, le lecteur assiste avant tout à une conversation entre un épistolier et son destinataire. Chaque lettre étant un acte de dialogue, on retrouve dans ces textes des marques d’intersubjectivité. Par exemple dans les Lettres persanes, les épistoliers sont exprimés par la première personne du singulier et s’adressent toujours à d’autres protagonistes. Ces derniers sont désignés par les deuxièmes personnes du pluriel ou du singulier. Cette méthode littéraire démontre bien qu’il s’agit ici d’un discours et non d’un récit. Enfin, l’utilisation du présent de l’indicatif démontre l’immédiateté de la parole, contrairement au récit, qui lui se fait généralement au passé.

Par ailleurs, ce système de communication engendre un autre paradoxe se situant dans le fait que, comme au théâtre, la fiction énoncée dans le roman épistolaire l’est à travers des personnages fictifs. Grâce à cette double énonciation, l’auteur peut ainsi s’adresser à son lecteur par la conversation de ses personnages et non directement. Il fait donc disparaitre le narrateur et devient ordonnateur d’une correspondance qu’il fait passée pour réelle.

Ainsi, nous pouvons définir le roman épistolaire comme un genre alliant roman et lettres, c’est-à-dire, récit et discours.

III. La satire des mœurs

Dans ses Lettres persanes, Montesquieu utilise le regard Rica et Usbek, deux perses qui voyagent en Europe pour la première fois, pour dresser une satire complète de la société occidentale. En effet, grâce au regard naïfs de ces deux nantis, l’auteur met en lumière une critique de la société occidentale dont il est contemporain. Afin de souligner cette vision satirique, nous étudierons les lettres suivantes : la lettre XXIV de Rica à Ibben, la lettre XXX des mêmes protagonistes et la lettre XLVIII de Usbek à Rhédi. Dans chacune de ces lettres Montesquieu, à travers ses personnages, critique des pans de la société tels que : le pouvoir royal, la papauté, les parisiens et les mœurs provinciales.

Dans la lettre XXIV, la principale critique de l’auteur s’adresse aux pouvoirs en place, c’est-à-dire au Roi de France et au pape. D’ailleurs son personnage, Rica, les nomme comme des magiciens : « D’ailleurs ce Roi est un grand magicien » (ligne 25) ; « ce magicien s’appelle le pape » (ligne 32). Avec l’utilisation de ce mot, Montesquieu affirme le sens illusoire des pouvoirs séculiers. Pour appuyer son propos, il utilise notamment l’exemple du toucher des écrouelles : « Il va même jusqu’à leur faire croire qu’il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant » (ligne 29) ou de la sainte trinité catholique « Tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu’un » (ligne 34). Ce sentiment d’illusion est d’ailleurs amplifié par le champ lexical de la croyance et plus particulièrement par la répétition du verbe « croire » qu’on retrouve six fois en moins de vingt lignes.

Montesquieu profite de ce cadre pour critiquer le comportement de la noblesse et de la cour du Roi. En effet, dans les lignes vingt à vingt-cinq, il s’amuse de la vanité de la noblesse française attachées à ses titres et ses honneurs. Parlant du Roi de France, il dit : « On lui a vu

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