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Lecture analytique de Le roman comique de Scarron

Commentaire de texte : Lecture analytique de Le roman comique de Scarron. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2021  •  Commentaire de texte  •  1 615 Mots (7 Pages)  •  506 Vues

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Au XVIIème siècle apparaît une nouvelle ère du roman, imitant les récits du Moyen-Âge ou de l’Antiquité. Certains auteurs parodient ces romans épiques pour amuser leurs lecteurs. Ainsi Scarron utilise-t-il ce genre littéraire pour faire rire. Cet auteur rendu infirme par une maladie incurable, perd sa vie d’autrefois et se retrouve cloué sur une chaise, mais rassemblant autour de lui une élite de personnages libres et cultivés. Il épouse Françoise d’Aubigné, qui fut plus tard connue sous le nom de Madame de Maintenon, devenant maîtresse puis épouse du roi Louis XIV. Il commença donc à écrire des romans parodiques, comme le Roman Comique dont la première partie est publiée en 1651 tandis que la deuxième en 1657, mettant en scène des comédiens ambulants. L’intrigue dépeint les moeurs provinciales de l’époque. L’extrait étudié est situé vers le milieu du livre, au chapitre 10 du livre 2. Il raconte l’agression de Destin par la Bouvillon, qui essaie de le séduire de force. Nous nous demanderons alors comment Paul Scarron sollicite-t-il notre imagination à travers cette parodie. Dans un premier temps, nous nous pencherons sur les appâts de la matrone, puis nous nous intéresserons au combat contre la porte.

Lecture

Tout d’abord, Scarron nous présente un aperçu d’un personnage, une description très péjorative et dégradante de cette femme, commençant déjà avec son prénom : Bouvillon. Ce terme provient directement du mot boeuf, et l’auteur la qualifie ainsi comme un animal, la vache.La description est très négative, comme l’indique le passage suivant : « son gros visage fort enflammé, et ses petits yeux fort étincelants » ligne 2, où l’auteur utilise une antithèse entre gros visage et petits yeux, ce qui donnerait à penser que ses yeux sont cachés par les plis de son visage ; il use également d’une répétition du mot fort, qui pourrait faire allusion à sa rondeur, et qui permet d’insister sur les deux adjectifs auquel il se rapporte : enflammé et étincelants, qui font tous deux partie du champ lexical du feu, et mentionnent l’idée de chaleur. Il utilise ensuite le champ lexical épique, comme nous pouvons le voir à la ligne 4 : « il se tirerait à son honneur de la bataille », où l’emploi du substantif honneur est plus gratifiant que la description du personnage précédent, la Bouvillon, qui sera repris plus tard dans le texte. L’écrivain en rajoute également sur la Bouvillon à la ligne 5 : « la grosse sensuelle », qui renforce l’idée qu’elle est assez massive, en insérant en plus le terme sensuelle, qui donne une image plutôt sexuelle de la matrone, et dont le choix du terme est justifié auparavant, ou encore à la ligne 7 : « dix livres de tétons pour le moins », ce qui correspond presque à cinq kilogrammes, qui amplifie son poids démesuré, et dégoûte car l’on peut imaginer la proéminence de sa poitrine, qui est très peu singulière.

De plus, Scarron montre que Destin n’est pas intéressé par ce que la Bouvillon lui propose, voire même impose, et donc forcé par cette matrone, par exemple aux lignes 6 et 7 : « n’y prenait pas grand plaisir », où son désintéressement n’est que très faiblement présenté, mais qui pourrait s’expliquer de par la description du personnage féminin au début de la scène, qui est imposant et qui pourrait faire peur. On peut donc croire que Destin est plutôt frêle, en tous cas par rapport à la Bouvillon. Le désintéressement est repris à la ligne 13 avec le terme « pudeur », qui prouve qu’il ne veut pas en arriver aussi loin que la Bouvillon l’aimerait, car il est à peu près clair qu’elle brûle d’envie de faire des choses malsaines avec Destin, comme le montre l’emploi du terme « mauvaise intention » à la ligne 9, ou encore dans une intervention de l’auteur à la ligne 10 : « car elles rougissent aussi les dévergondées », où il indique lui-même que la Bouvillon est une débauchée, car elle fait partie de celles dont il parle, et qu’il l’a pensée ainsi. L’artiste fait un deuxième commentaire sur la Bouvillon ligne 14 et 15 : « la Bouvillon […] rougissait je vous laisse à penser de quoi », une intervention où il laisse entendre quelque chose qui est si choquant qu’il ne peut l’écrire dans son texte, mais qui est fortement sous-entendu.

Cependant, la femme est prête à tout pour parvenir à ses fins, et imagine un stratagème mensonger pour attirer le mâle à elle, comme nous le pouvons voir à la ligne 15 : « Elle s’ écria qu’elle avait quelque petite bête dans le dos », où elle est obligée de mentir pour obtenir ce qu’elle convoite : un câlin de Destin. L’extrait à la ligne 16 : « se remuant en son harnais comme quand on y sent quelque démangeaison », dépeint qu’elle pousse son subterfuge aussi loin que possible pour le rendre crédible et obtenir

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