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Lecture analytique 1 : Paul Scarron, Le roman comique

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Par   •  28 Décembre 2013  •  1 165 Mots (5 Pages)  •  1 142 Vues

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Lecture analytique 1 : Paul Scarron, Le roman comique (1651-1655)

« Il n’y a rien de plus divertissant que quelques romans modernes ; les Français seuls en savent faire de bons ». Jugement flatteur d’un personnage du roman.

« Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. » Shakespeare, Comme il vous plaira.

A l’époque où règne le roman sentimental, que ce soit roman pastoral ou héroïque, se développe, en marge, et comme un contrepoint discordant, une littérature romanesque qui se rattache à la veine burlesque ou réaliste. Héritière de la tradition satirique de l’Antiquité (l’Ane d’or d’Apulé ou le Satyricon de Pétrone), des conteurs du XVIe, dont Rabelais, elle doit surtout au roman picaresque espagnol dont le Lazarillo de Tormes.

Certains romans de la première moitié du XVIIe siècle affichent une intention parodique évidente, visant non seulement le roman traditionnel mais parfois le genre lui-même.

Le roman comique de Scarron (« comique » signifie à la fois « roman plaisant » et « roman des comédiens »), raconte au jour le jour l’histoire d’une troupe de théâtre ambulante. L’auteur utilise tous les ingrédients du roman d’aventures mais sur un ton burlesque qui mélange les registres, parodiant le style des romans épiques ou héroïques.

Par ailleurs, Scarron s’immisce sans cesse dans son roman, pour le commenter, révélant à tout moment les artifices et la gratuité de l’invention romanesque en ayant l’air, par une constante mise en abîme de son récit, de l’élaborer sous les yeux du lecteur.

Par là, Scarron démystifie le roman, tout en faisant appel constamment au registre romanesque traditionnel : c’est là, l’ambivalence essentielle de cette œuvre qui s’élabore à partir d’éléments qu’elle détruit ou dénigre au fur et à mesure.

En quoi cet incipit propose-t-il un spectacle pour le lecteur avec distance et humour ?

1. L’entrée dans l’univers du roman

 Dés le début mélange de registre : métaphore filée initiale faussement épique « le soleil avait achevé plus de la moitié... », « leur maître se couche toutes les nuits » (cf le mythe d’Hélios/ Phaéton), utilisation du subjonctif parfait qui exprime l’irréel du passé (registre soutenu) « eussent voulu » et « eussent achevé » qui se mélangent au registre familier « en moins d’un quart d’heure », « faire des courbettes »

 Genre du récit héroï-comique burlesque + intrusion de l’auteur : « pour parler plus humainement et plus intelligiblement » : illusion romanesque rompue= connivence amusée entre le narrateur et le lecteur. Que l’on retrouve à la fin du roman « j’entends parler », « de plus, je m’en sers de ma seule autorité », « retournons » : pacte avec le lecteur. (marques de la 1ère pers. + impératif présent)

 « le char » mythique est devenu une « charrette » terme relativement trivial et péjoratif par comparaison au précédent sans compter que les chevaux divins sont devenus « quatre bœufs fort maigres » (remarquez l’adverbe d’intensité « fort » antéposé à l’adjectif). Néanmoins cette « charrette » est répétée quatre fois et semble être la clef de voûte de cette troupe. (il faut remarquer également la progression dans l’emploi des déictiques « une, cette, la » puis « la caravane » qui désigne l’ensemble. (métonymie ?!)

 Cadre spatio-temporel finalement précis « halles du Mans ».

2. L’entrée en scène des personnages

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