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Lecture analytique Frère Jean au combat

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Par   •  21 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  1 431 Mots (6 Pages)  •  1 862 Vues

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Lecture analytique 1 

Frère Jean au combat

   Deuxième roman de sa célèbre saga sur des géants, Gargantua est écrit par François Rabelais en 1534 dans la période de la Renaissance et dans le courant humaniste. Médecin et écrivain, exemple d’un de ces hommes universels que la Renaissance a su produire, Rabelais est né en 1483 ou en 1494 en Touraine et est mort à Paris en 1553. La saga commence par une autre œuvre majeure, Pantagruel écrit en 1532, dont l’histoire précède celle de Gargantua, puisqu’elle raconte la vie de son père, héros éponyme, et se clôt avec une œuvre un peu moins célèbre, à savoir le Tiers livre. L’extrait que nous allons étudier est d’inspiration épique, merveilleuse et comique. Il mentionne la guerre contre Picrochole (bile amère en grec, qui signifie colérique) et l’attaque contre l’abbaye qui marque la première apparition de frère Jean.

En quoi le personnage de Frère Jean est-il un héros ?

   Nous verrons d’abord en quoi le héros est épique, puis nous étudierons son aspect burlesque, avant de mettre en évidence le fait qu’il s’agit d’un héros décalé.

I- Un héros épique

a- description de Frère Jean

 — Le physique de Frère jean est peu décrit. On se concentre sur sa tenue (l.1) : « robe, bâton de la croix (en cœur de sorbier) ». Puis c’est au tour de son armement d’être plus décrit que le personnage lui-même (l.4) : « casaque » ; « froc ».

 → Ce parti pris descriptif qui se concentre sur des éléments du combat à venir fait penser à une épopée.

 — De même, moralement, il est courageux car il agit seul.

 — A la ligne 9, sa force est également mentionnée : « il chargea si rudement ».

b- Un personnage défini par ses actions

 — Le personnage est considéré de l’extérieur et nous n’avons pas accès à ses pensées, ni à ses sentiments, impressions ou intentions.  (focalisation externe). Le narrateur se fait spectateur, ce qui nous est confirmé par la fin de l’extrait : « Croyez bien que c’était le plus horrible spectacle qu’on ait jamais vu. »

 — Ce sont ainsi et surtout ses actes qui font de lui un guerrier et nous renseignent comme dans l’épopée.

 — La scène de combat est décrite à travers une longue énumération de verbes d’action (l.11-14) : « écrabouillait…rompait…démettait… ». Nous pouvons noter la présence du champ  lexical  de la violence, du MASSACRE, ainsi que la syntaxe propre à l’énumération, à la liste (comme dans l’épopée avec asyndète et beaucoup de virgules).

 — Frère Jean se montre impitoyable. Il refuse d’épargner (l.21-24) et échange des menaces (l. 23-24). Il fait ainsi penser aux guerriers de l’Iliade (Homère).

 — Le fait qu’il soit seul et se batte contre une multitude d’ennemis donne un caractère merveilleux à l’extrait. Frère Jean semble invincible, il enchaîne les exploits et ses qualités guerrières sont exaltées. Là encore, ce trait caractéristique rappelle l’épopée.

 → La multitude d’hommes contre lesquels il se bat seul est soulignée non seulement par l’asyndète mais aussi par la reprise anaphorique « Aux uns … aux autres » (l.11) ; « A d’autres […]. D’autres […]. À d’autres […] ».

 → De même, avec l’anaphore de « si » en tête de phrase à partir de la ligne 15, et l’accumulation de subordonnées hypothétiques (condition), on le voit dans une série d’actions où plusieurs positions de combat s’enchaînent rapidement, ce qui met en valeur ses qualités de combattant, tout en insistant toujours sur le nombre d’ennemis, cette fois-ci pris individuellement (« quelqu’un », « un autre », « quelque autre », « quelqu’un »).

 c- L’attention au corps

 — Une grande attention est portée aux corps des victimes.

 → Il y a une accumulation de termes d’une grande précision médicale (ex: « suture lambdoïde » (l.17-18), avec un registre très soutenu (comme dans les  épopées), ce qui n’est pas étonnant puisque Rabelais était médecin.

 — Le corps est présenté comme disloqué. Ce n’est Jamais un tout cohérent, il est plutôt décrit en miettes (juste certaines parties).

 → Cela fait penser au chaos et renforce la VIOLENCE de la scène.

Transition : Si l’on reconnaît chez Frère Jean certains traits caractéristiques du héros épique, ce personnage a également un aspect burlesque qu’il convient à présent d’étudier.

II- Un personnage burlesque

Burlesque : tonalité COMIQUE traitant en style familier de sujets graves/ ou en style élevé de sujets légers.

a- Les niveaux de langue en présence

 — Il y a un CONTRASTE entre le traitement soutenu du corps et les termes familiers employés : « gueule » (l.13), « couilles » (l.28).

 — De même, avec la VULGARITE du bas corporel : « fondement », « boyau culier » (ce qui est différent de ce qu’on trouverait dans l’épopée).

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