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Lecture analytique Britannicus, Jean Racine, Acte II, Scène 6

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Par   •  10 Octobre 2014  •  Analyse sectorielle  •  2 431 Mots (10 Pages)  •  4 082 Vues

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Lecture analytique

Britannicus, Jean Racine, Acte II, Scène 6

Introduction

Rappel de la méthode

1-Idée d’accroche ou d’amorce (thème ou genre ou mouvement littéraire…)

2-Présentation de l’auteur, de l’œuvre (titre à souligner), date

3-Présentation du passage (place de l’extrait. Qui ? Quoi ? Quand ? Où ?...)

4-Problématique

5-Annonce du plan

(1)Le thème du personnage caché est un thème récurrent au théâtre et en particulier dans les comédies comme dans le Mariage de Figaro de Beaumarchais. (2) On le retrouve également dans la tragédie comme dans cette scène 6 de l’acte II de Britannicus de Jean Racine. Néron a pris le pouvoir qui revenait à Britannicus, il a enlevé Junie, la fiancée de ce dernier. (3) Néron ordonne à Junie de rompre avec Britannicus si elle veut qu’il ait la vie sauve. Néron épie les deux amants au cours de cette scène de rupture. (4) En quoi s’agit-il d’un double jeu tragique dans cette scène ?

(Rappel : fonction de la tragédie : inspirer de la terreur et de la pitié. Fonction de catharsis : « purger », libérer le spectateur en montrant sur scène les ravages de certaines passions humaines)

I-Britannicus : victime du double jeu ? Un homme piégé mais un homme aimé

1-Un homme épris de Junie

Empressement et émotion de l’homme amoureux

Interrogations rhétoriques : il ne semble pas pouvoir croire qu’il peut enfin voir Junie : « Madame, quel bonheur me rapproche de vous ? « Quoi ? je puis donc jouir d’un entretien si doux ? » Rythme du vers qui dit l’émotion de Britannicus. Lexique du bonheur : « bonheur » « jouir » « doux » « plaisir ». La rime en (ou) accentue cette impression de douceur, ce plaisir de retrouver la personne aimée. Vers 4 « ce moment si cher » 5 : intensif. Instant de la rencontre très précieux : au vers 25 « ménageons les moments de cette heureuse absence » Moment volé : vers 46 : « A peine je dérobe un moment favorable »

Il semble avoir pris beaucoup de peine pour revoir celle qu’il aime : vers 11 hyperboles : « Faut-il que je dérobe avec mille détours, un bonheur que vos yeux m’accordaient nuit et jour » Hyperboles qui s’opposent, importance des mots à la rime« mille détours » (difficulté extrême pour obtenir un rendez-vous)/ « un bonheur que vos yeux m’accordaient nuit et jour » (facilité qu’il avait autrefois pour la voir)

2- Un personnage troublé et désespéré

-Encore sous l’émotion causée par l’enlèvement de Junie

Opposition : vers 20 « mais parmi ce plaisir, quel chagrin me dévore » : césure à l’hémistiche opposition plaisir/chagrin. Le dernier semblant annuler le premier

Interrogation rhétorique au vers 31 « Songiez-vous aux douleurs que vous m’alliez coûter ? » souffrance de Britannicus

Interjection en début de vers « Hélas ! » rythme heurté. On retrouve ce rythme heurté lorsque Britannicus fait le récit de l’enlèvement de Junie. Dramatisation de la scène du rapt, registre pathétique

Vers 24 : « Quelle nuit ! Quel réveil ! Vos pleurs, votre présence

N’ont pas de ces cruels désarmé l’insolence ! »

Nombreuses phrases exclamatives

Peur de perdre Junie : interrogation rhétorique qui dit son inquiétude : « Puis-je espérer de vous revoir encore ?»

Semble s’en vouloir de ne pas avoir pu empêcher cela :

Nouvelles interrogations rhétoriques : « Que faisait votre amant ? Quel démon envieux/ M’a refusé l’honneur de mourir à vos yeux ? » Diérèse qui insiste sur « envieux » : allusion à la fatalité qui l’a empêché d’être présent et de sacrifier sa vie pour elle : preuve d’amour ou bien allusion à Néron ??? (Voir si Néron ne s’est pas arrangé pour éloigner Britannicus au moment du rapt)

Nouvelles interrogations qui ne sont peut-être plus vraiment rhétoriques mais peut-être aussi adressées à Junie, attente d’une réponse. Il tente d’imaginer son état d’esprit et se demande si elle a pensé à lui à ce moment-là si elle a espéré son aide. Vers 29 à 31

Mais progressivement désespoir car il pressent à travers l’attitude de Junie qu’elle veut rompre

Vers 32 : rythme très saccadé, succession d’exclamatives : « Vous ne me dites rien ! Quel accueil ! Quelle glace ! » Sorte de crescendo

3-Britannicus pris au piège, naïveté du personnage qui ne comprend pas les allusions de Junie qui cherche à le mettre en garde, à l’avertir que Néron est caché et les épie.

« Et depuis quand, madame, êtes-vous si craintive ? » (42) ne comprend la métaphore de Junie

Au contraire il lui reproche sa peur et il se félicite d’avoir su déjouer la surveillance de Néron : « Bannissez madame une inutile crainte » 46

« Parlez, nous sommes seuls. Notre ennemi trompé (erreur grossière de Britannicus car c’est lui qui est trompé) 33-34

Tandis que je vous parle est ailleurs occupé. » À la rime trompé et occupé

Il se félicite même de cette « heureuse absence » ironie tragique car Néron est bien là

Il proclame haut et fort la réciprocité de leur amour et compromet même Junie : « Qu’est devenu ce cœur qui me jurait toujours/de faire à Néron même envier nos amours ? » provocation lancée au visage de Néron sans le savoir. Risque de mettre sa vie en danger en faisant comprendre la force de l’amour de Junie. « ce cœur » synecdoque : le cœur pour Junie

-Il laisse libre cours à sa colère contre Néron, il parle sans fard de son ennemi, il divulgue même que leur cause a des alliés : Rome et Agrippine, la mère de Néron elle-même.

« La foi dans tous les cœurs n’est pas encore éteinte ;

Chacun semble des yeux approuver mon courroux ;

La mère de Néron se déclare pour nous

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