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Le mariage bourgeois du XIXe siècle

Dissertation : Le mariage bourgeois du XIXe siècle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Octobre 2017  •  Dissertation  •  404 Mots (2 Pages)  •  631 Vues

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Le mariage comme une clause. Le mariage qui se conclut s’inscrit dans la conception bourgeoise de la fin du XIXe siècle.

Le temps des épanchements où l’on se regarde « au fond des yeux » est réduit au minimum et le face-à-face amoureux devient un « côte à côte » où chacun doit garder son sérieux et avoirs les idées claires, comme le rappelle la jeune veuve avec un vocabulaire très sensé :« Mon cher ami, vous n’êtes plus un enfant et je ne suis pas une jeune fille. Nous savons fort bien l’un et l’autre de quoi il s’agit, et nous pouvons peser toutes les conséquences de nos actes. Si vous vous décidez aujourd’hui à me déclarer votre amour, je suppose naturellement que vous désirez m’épouser. »(p.211). Le contrat est validé par une poignée de main, comme pour un marché « Elle lui tendit sa main […] il y mettait la sienne » (p.211). Il nécessite le consentement des « parents » même si, pour Jean, l’accord de sa mère suffit.

En effet, l’enthousiasme n’est point ressenti dans cette intention conjugale. Les répétitions du mot « un peu » (p.212) et le champ lexical de la gêne ont l’effet de démontrer la précarité de la scène « moi, je veux bien », « un peu troublée », « un peu embarrassés » « un peu confus ». La demande en mariage ne semble aller nulle part et le silence fuse « ils se turent » (p.212), « n’osant plus parler »(p.212), « ils n’avaient plus rien à se dire »(p.212), « c’était fini »(p.212), souligné par la multiplication des négations. Jean apparaît comme un jeune homme naïf et soumis. Soumis à sa famille, soumis à sa classe économique (la bourgeoisie), soumis aux conventions. Effectivement, il multiplie les banalités et lieux communs de la scène amoureuse : il « simulait un grand désespoir »(p.209), « jetait un baiser »(p.209) à la jeune femme dans le reflet de l'eau. En fait, il veut jouer une « coquette comédie d'amour », ce qu'il tente de faire en répondant à Mme Rosémilly par des propos galants : « Je n'en fais qu'une, je vous aime »(p.209). Les formules banales se multiplient : « Je vous aime, et j'ose, enfin, vous le dire »(p.210 ; « je ne pouvais plus me taire. Je vous aime depuis longtemps. Aujourd'hui, vous m'avez grisé à me faire perdre la raison. »(p.210) Tout cela manque d'originalité parce que tout cela manque de franchise et d'amour vrai. La platitude des propos vient montrer à quel point Jean est dupe de son propre jeu.

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