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Le horla, Maupassant

Dissertation : Le horla, Maupassant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2017  •  Dissertation  •  1 018 Mots (5 Pages)  •  1 853 Vues

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Considéré comme le « Père du fantastique de la littérature française »,  Guy de Maupassant excelle à faire ressentir le doute à ses lecteurs par l’entremise de ses écrits. Dans sa nouvelle littéraire Le Horla[1], Maupassant réussit à créer un univers à la fois rationnel et irrationnel imprégné d’ambiguïté. Par l’analyse du style avec lequel elle a été écrite et celle du thème du doute, on comprends que l’œuvre fait progressivement réfléchir sur la présence, possible ou non,  de l’inexplicable. (Rosalie Emond)

Le Horla, de Guy de Maupassant, propose un style d’écriture qui nourrit l’incertitude chez le lecteur. En effet, par la forme du journal intime, le lecteur ressent les hésitations du  personnage principal, aussi narrateur de l’histoire, grâce à la crédibilité que le style donne à l’œuvre. À ce sujet, on comprends que  le narrateur emploie la première personne et que tout ce qu’il raconte est daté, ainsi, le lecteur sent qu’il lit un journal intime : « — Je deviens fou. On a encore bu toute ma carafe cette nuit; — ou plutôt, je l’ai bue! Mais, est-ce moi? Est-ce moi? Qui serait-ce? Qui? Oh! Mon Dieu! Je deviens fou? Qui me sauvera? » (6 juillet). L’utilisation de la première personne rapproche le lecteur du narrateur et lui donne une immense fiabilité, donc le lecteur s’y identifie. Cette forme permet de lire l’aventure de l’homme troublé au jour le jour, de pénétrer dans ses sentiments et ses angoisses irrégulières et, puisque le lecteur croit à ce que raconte le personnage en raison de sa crédibilité, il est lui aussi enclin à ressentir la vive incertitude du personnage.  La forme représentée permet de sentir les différents moments de panique et de doute perçus dans la nouvelle, comme celui-ci. Par ailleurs, la répétition des mots est  un procédé narratif qui permet de dénoter le désir du personnage de se convaincre de la non-existence du surnaturel qui apporte de l’hésitation ou de la peur. Le narrateur se demande s’il est fou ou s’il subit des actes surnaturels. Certains passages, parsemés de répétitions, semblent démontrer des indices sur l’état émotionnel du personnage : « Moi, je me débats, lié par cette impuissance atroce, qui nous paralyse dans les songes; je veux crier, — je ne peux pas, — je veux remuer, je ne peux pas; — j’essaie, avec des efforts affreux, en haletant, de me tourner de rejeter cet être qui m’écrase et qui m’étouffe, je ne peux pas! » (25 mai) Ces moments d’angoisse semblent pouvoir maintenir le lecteur en perplexité. Il serait possible que la récurrence des mots qui évoquent de l’angoisse augmente l’ambiguïté du lecteur, mais c’est surtout la répétition qui crée cet effet, comme celle de la phrase « je ne peux pas » quand le personnage principal essaie de faire quelque chose mais se sent paralysé et incapable d’agir qui met un doute sur l’existence du surnaturel.  La forme du journal intime et les nombreuses répétitions amènent une indécision sur le réel et l’irréel. Cette ambiguïté se fait également sentir dans le contenu de la nouvelle. ( Rosalie Emond)

En effet, l’ambiguïté de cette nouvelle repose aussi et entre autres sur le thème du doute et par des phénomènes surnaturels inexplicables, qui semble créer de nombreuses hésitations du personnage quant à ce qu’il vit. Le doute est perceptible dans plusieurs passages. De fait, à quelques reprises, dans sa quête de sens, le personnage s’interroge sur sa santé mentale. Après avoir songé à expliquer ce qu’il vit par une possible fièvre, par un possible somnambulisme, ou même l’existence d’une entité surnaturelle. Il essaye de se rassurer avec toutes ces explications possibles. Cependant, ces certitudes sont juste momentanées : « Alors, j’était somnambule, je vivais, sans le savoir, de cette double vie mystérieuse qui fait douter s’il y a deux êtres en nous, ou si un être étranger, inconnaissable et invisible, anime, par moments, quand notre âme est engourdie, notre corps captif qui obéit à cet autre, comme à nous-mêmes, plus qu’à nous-même. » (5 juillet) Le personnage est incapable de distinguer le réel de l’imaginaire. L’hésitation de savoir qu’il a une double vie, ou alors qu’il obéit à un être étranger le fait constamment douter. La contradiction avec deux mondes, celui du réel et du fantastique, l’angoisse et alimente son hésitation sur ce qu’il vit réellement. Le doute n’est pas le seul thème qui crée l’ambiguïté de cette nouvelle. Le surnaturel en fait aussi partit. Le thème du surnaturel se mêle dans l’univers de l’irréel. Le personnage semble penser qu’une présence invisible cohabite avec lui. Du mois de mai à septembre, le personnage est convaincu que les évènements sont provoqués par la présence invisible : « Au bout de quarante minute environ, je vis, je vis, oui je vis de mes yeux une autre page se soulever et se rabattre sur la précédente [...] Mon fauteuil était vide, semblait vide; mais je compris qu’il était là, lui assis à ma place, et qu’il lisait. » (17 août) Ces phénomènes inexplicables par des mouvements d’objets, par des bruits inquiétants, la sensation d’être observés qui ne peut être expliqué émet l’hypothèse qu’il est bel et bien suivi par une présence. Ces deux thèmes laissent le lecteur dans l’hésitation puisque le personnage hésite entre la réalité et le surnaturel. Ainsi, le lecteur a la possibilité de croire ce qui est réel ou pas. ( Camille Boucher-Bégin)

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