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Le horla, Maupassant

Cours : Le horla, Maupassant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Janvier 2021  •  Cours  •  992 Mots (4 Pages)  •  576 Vues

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« Le fantastique est un courant littéraire qui voit le jour aux alentours du XVIIIe siècle et qui tient ses origines du mouvement gothique, il est profondément marqué par la période réaliste et romantique. Il se caractérise par la présence du surnaturel, des sciences occultes et de la psychologie humaine, qui ont pour but de susciter le doute tant chez le lecteur que chez le protagoniste du récit. Pionnier et figure de proue du mouvement, l’écrivain et journaliste Guy de Maupassant empreint d’une ombre délirante et psychotique la plupart de ses œuvres. Il n’y a qu’à penser au perturbant Boule de suif (1880), à l’immortel et insaisissable La chevelure (1884) ou encore au déstabilisant Le Horla (1887). Dans ce dernier, l’étrange s’insère dans un univers réaliste et se joue de la psychologie des personnages. Nous allons donc dans ce texte prouver que Le Horla appartient au genre fantastique. Pour ce faire, nous observerons comment l’avènement de plusieurs épisodes surnaturels contraste avec le cadre réaliste établi par l’auteur et comment ces événements forcent le personnage dans une série de remises en question qui, ultimement, mettent en doute sa propre vision et compréhension du réel.

À travers Le Horla, Guy de Maupassant fait intervenir des événements surnaturels dans un cadre réaliste. Ce cadre est défini par des indications de temps tels : “8 mai.”, “Vers dix heures” qui ponctuent et font progresser la narration, tandis que la mention d’“une pièce d’Alexandre Dumas fils” ancre concrètement la nouvelle dans son contexte historique de parution, soit la fin du 19e siècle. L’auteur incorpore également des descriptions de lieux tels : “la grande et large Seine qui va de Rouen au Havre” ou l’emploi des adjectifs “grande” et “large”. Ainsi, il communique une appréciation de cet élément naturel, appréciation qui peut être partagée par le lecteur et qui a pour effet de vivement l’insérer dans le contexte de l’histoire. Toutefois, le récit est relaté par un narrateur-héros, à la première personne du singulier, sous la forme d’un journal personnel. Ce choix de narration introduit une proximité avec l’action, un sentiment d’hyperréalisme, mais aussi une inhérente subjectivité. Conséquemment, c’est par la Psyché que le surnaturel vient briser le cadre réaliste de l’histoire. En effet, sans y trouver de source explicite, le protagoniste décrit l’arrivée subite d’une “sensation affreuse d’un danger menaçant”. Cette hyperbole vise à exagérer l’impression de catastrophe ressentie, et laisser une forte impression chez le lecteur de manière à ce qu’il la sente aussi. La sensation paranoïaque se transpose dans les rêves du personnage : “J’essaie, avec des efforts affreux, en haletant, de me tourner, de rejeter cet être qui m’écrase et qui m’étouffe, — je ne peux pas ! Et soudain, je m’éveille”. Dans cet extrait, la forte ponctuation marque un rythme accéléré, frénétique qui communique la panique du dormeur puis sa fin brusque grâce à son retour à l’éveil. Ainsi, le lecteur est plongé dans un univers ultra réaliste, perturbé par des phénomènes psychologiques abrupts sans origine claire qui le mènent à questionner autant la lucidité du narrateur que le cadre de l’histoire.

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