La princesse de montpensier: les deux auteurs nous font-ils entrer dans l'oeuvre de la même manière?

Nassim MEDJAOUI                        

Terminale L2

Devoir de français : La Princesse de Montpensier, Les deux auteurs nous font-ils entrer dans l’oeuvre de  la même manière ?

La Princesse de Montpensier est une nouvelle publiée anonymement par madame de Lafayette en 1662. Madame de La Fayette était une écrivaine française du XVII siècle qui a notamment écrit La Princesse de Clèves.

L’action de la nouvelle étudiée se situe durant le règne de Charles IX, pendant les guerres de religions entre protestants et catholiques, en pleine Renaissance (française), soit un peu plus d'un siècle avant la création de l'œuvre La Princesse de Montpensier.

 Cette œuvre évoque les problèmes amoureux de la jeune Marie de Mézières qui est contrainte d’épouser le prince de Montpensier, par intérêt, ses parents s’étant vu offrir une compensation pécuniaire du père du prince.Nous allons nous concentrer sur l’incipit qui evoque Le mariage entre le jeune prince de Montpensier et Mlle de Mézières datant de 1566, nous sommes à la veille de la seconde guerre de religion 

Une adaptation filmographique éponyme a été tournée en 2010 par le réalisateur français Bertrand  Tavernier et son ami Jean Cosmos. Cette production fut possible grâce à l’aide de du ministère de la culture. Ce film fut tourné dans des lieux historiques (ex. : le château de Blois) et avec certains acteurs très connus comme Lambert Wilson interprétant le rôle de Chabannes.

 Malgré son intérêt ce film présente des dissemblances plus ou moins importantes avec la nouvelle originelle.

Les deux auteurs nous font-ils entrer dans l’oeuvre de  la même manière ?

Selon nous, les deux auteurs ne nous font pas entrer dans l’œuvre de la même manière, des différences notables existent en effet entre le film de B. Tavernier et l’œuvre de madame de La Fayette.

Nous étudierons, en premier lieu, le traitement différent de la période historique concernée, puis la place et l’importance distinctes des personnages, Marie de Mézières et Chabannes, dans les deux œuvres, pour analyser, enfin, les difficultés et les enjeux de l’adaptation d’une œuvre littéraire au cinéma.

Traitement de la période historique concernée

Le traitement du contexte historique est très diffèrent dans les deux œuvres.

 Chez madame de La Fayette, le contexte historique n’est pas primordial. Il sert de toile de fond au récit comme le  montre les premières phrases du roman « Pendant que la guerre civile déchirait la France sous le règne de Charles IX, l’amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres »  et l’on peut considérer que le contexte historique fait écho à l’agitation vécue par les protagonistes. L’auteure reste d’ailleurs très avare de descriptions proprement historiques.

Cependant contrairement à d’autres œuvres littéraires traitants d’histoire d’amour, madame de Lafayette utilise une période ayant existée et non une période inventée. Madame de Lafayette évoque une époque révolue qu’elle n’a pas vécue mais semble pourtant transposer certaines caractéristiques sociales qui lui étaient contemporaines comme le libertinage et la méfiance envers les passions.

B. Tavernier quant à lui est très sensible au réalisme historique. Son œuvre montre bien qu’il est passionné d’histoire, il a ainsi évoqué la guerre de 14-18 dans capitaine Conan ou encore le Moyen-Age dans La passion Beatrice. Dans son adaptation de La Princesse de Montpensier B. Tavernier n’hésite pas à rajouter des détails qui ne figurent pas dans l’œuvre de madame de Lafayette Outre les costumes (César des meilleurs costumes) et les accessoires, font partis de la reconstitution historique dans le film les décors naturels des lieux  historiques mis gracieusement à disposition de B. Tavernier par la région du Loire et Cher qui comptent les célèbres châteaux de la Loire datant de la Renaissance (ex : le château de Blois) ou encore les châteaux des Montpensier dans le Cantal. La première scène s’ouvre sur une scène de bataille ou l’on voit des bombardements et des soldats tués par la cavalerie. Ensuite arrive Lambert Wilson a cheval qui poursuit des fuyards du camp huguenot jusqu’à une étable ou il s’étaient abrites. Pour bien accentuer la dimension religieuse de cette guerre François et son écuyer Nicolas crient « au nom du Christ ».

Les scènes de batailles sont nombreuses et développées contrairement à l’œuvre de madame de Lafayette dans laquelle les batailles ne sont évoquées que  brièvement. B. Tavernier qui est un amateur de Western  filma des scènes de cavalcade où Lambert Wilson mettra en avant ses qualités de cavalier émérite. B. Tavernier va pousser le réalisme jusqu’à faire composer par Philipe Sarde une Bande son originale utilisant des instruments d’époque tels que la viole de gambe, la flûte à bec et le cornet à bouquin ce qui permet de construire une atmosphère en rapport avec l'époque du film. Le dialoguiste Jean Cosmos a utilisé non pas du vieux français mais un français actuel « ni moderne ni faussement archaïque ». Pour être le plus précis historiquement B. Tavernier a demandé l’aide de l’historien Didier Le Fur spécialiste du XVIe siècle.        

Lors d'une interview, Bertrand Tavernier a reconnu avoir voulu remettre l'histoire dans un contexte nettement plus historique que ne voulait le faire l'auteure originale. Il dit ainsi « Mme de La Fayette est issue du XVIIe, écrit sur le XVIe. Sachant que le XVIIe était devenu un siècle très puritain, alors que le XVIe ne l'était pas, on a supprimé certains filtres, mais sans jamais tordre les sentiments dépeints. On retrouve alors une vérité, une nudité très excitante. »

La place des personnages dans la nouvelle de la marquise de La Fayette

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