Les Services Opérationnels De La DGAl Sont-ils Devenus Une Entreprise De Production De Rapports D'inspection ?
Recherche de Documents : Les Services Opérationnels De La DGAl Sont-ils Devenus Une Entreprise De Production De Rapports D'inspection ?. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar bahtat • 17 Mars 2013 • 2 732 Mots (11 Pages) • 1 411 Vues
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Les services opérationnels de la DGAl sont-ils devenus une
entreprise de production de rapports d’inspection ?
Près de 45 ans après la création de fait, par la loi du 8 juillet 1965 relative à la modernisation
du marché de la viande, de directions des services vétérinaires dans chaque département,
directions fondues au 1er janvier 2010 dans les DD(CS)PP, le constat de l’évolution de nos
missions, de leurs objectifs et de leurs méthodes peut être fait. Nous observons aussi un
malaise grandissant chez les agents, à l’origine d’une moindre efficacité du service rendu.
Nous pensons que cette évolution est une des principales causes de ce malaise.
I - Un peu d’histoire
Le développement de l’approche de normalisation dans le secteur agro alimentaire au début
des années 90 (assurance qualité, accréditation par le COFRAC), devenue familière pour les
agents des services d’inspection, a conduit en 1993 un petit groupe de vétérinaires
inspecteurs à s’intéresser à une nouvelle norme en préparation relative au fonctionnement
des organismes privés d’inspection. La transposition de cette norme, qui posait le principe de
la séparation du contrôle sanitaire par rapport à la promotion économique, au domaine
d’activité des services vétérinaires a été utilisée comme un outil stratégique de défense (et
de reconquête) de l’indépendance des services vétérinaires vis-à-vis de l’administration
départementale à visée économique (la DDAF) sous la tutelle de laquelle ils avaient été
placés par le décret du 28 décembre 1984. Cette démarche est à l’origine de la mise en
place de l’assurance qualité dans les services vétérinaires.
Cette stratégie, aidée par une succession de crises sanitaires plaçant nos missions au coeur
des attentes sociétales, a effectivement abouti le 14 juin 2001 à l’annonce par le ministre de
l’agriculture de la création de directions départementales des services vétérinaires de plein
exercice. Celles-ci ont servi de socle à la constitution des DD(CS)PP au 1er janvier 2010
dans le cadre de la RéATE (réforme de l’administration territoriale de l’État, elle-même partie
prenante de la RGPP).
Alors que les initiateurs de la démarche assurance qualité pensaient améliorer la
professionnalisation des inspecteurs, chacun peut aujourd’hui constater que les notions de
métier, de compétence technique, d’opportunité et de flair professionnel sont perdues de
vue. L’objectif de progrès sanitaire et les valeurs professionnelles liées à notre métier
(notamment le partenariat avec les professionnels) ont été petit à petit relégués au second
plan, avec pour conséquence une démotivation des agents.
L’objectif d’accréditation par le COFRAC, en l’absence de toute obligation nationale ou
internationale, puis son maintien une fois cette accréditation obtenue, imposent une
mobilisation des équipes rendant difficile toute analyse critique sur le bien-fondé de cette
démarche.
À cette démarche de mise sous assurance qualité, propre à la DGAl au sein de
l’administration, se sont ajoutés des outils informatiques cherchant à enregistrer l’ensemble
des actions, comme si le réel était totalement codifiable. Sans qu’ils aient pu s’approprier les
objectifs et les méthodes des outils nécessaires au pilotage de leur action, les agents
subissent une « bigbrothérisation » de leur travail, génératrice de souffrance et de perte de
sens.
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Parallèlement, les crises sanitaires continuent à mobiliser l’ensemble des agents sur des
actions hautement reconnues par la société, qui sont la raison d’être de nos services… mais
que la démarche assurance qualité ne prend pas en compte, voire même entrave
sérieusement.
Enfin la création des DDPP a amené la coexistence au sein de mêmes services d’agents de
différents ministères, singulièrement dans les services en charge du contrôle de la chaîne
alimentaire, sans que pour autant la poursuite de la démarche qualité de la DGAl ne soit
interrogée au regard de cette nouvelle donne. Il est particulièrement symptomatique que la
DGAl et la DGCCRF continuent, sur leur lancée et séparément, des démarches qualité
basées sur des référentiels différents, l’une avec une exigence d’accréditation multisites,
l’autre non. Un vague maquillage faisant croire à un rapprochement des démarches a été
mis en place mais il ne trompe personne.
Il s’est ainsi installé au sein des agents de la DGAl en poste en départements, une grave
schizophrénie, dont l’analyse est nécessaire avant d’espérer pouvoir la traiter.
II - Comment en est-on arrivé là ?
Si ces outils de management (AQ, informatisation, gestion
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