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La petite fille de Monsieur Linh, Philippe Claudel

Fiche de lecture : La petite fille de Monsieur Linh, Philippe Claudel. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Janvier 2023  •  Fiche de lecture  •  2 536 Mots (11 Pages)  •  609 Vues

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Magniat Cassandre                                                                                         2cdn7

La petite fille de Monsieur Linh,  Philippe Claudel

Résumé :

La petite fille de monsieur Linh est un roman rédigé en 2005 par Philippe Claudel. L’ouvrage raconte l’histoire Monsieur Linh, un vieil homme ayant quitté son village dévasté par la guerre, n’emportant avec lui qu’une petite valise contenant quelques vêtements usagés, une photo jaunie, une poignée de terre de son pays. Dans ses bras, repose un nouveau-né. Les parents de l’enfant sont morts et Monsieur Linh a décidé de partir avec Sang diû, sa petite fille. Après un long voyage en bateau, ils débarquent dans une ville froide et grise, avec des centaines de réfugiés. Monsieur Linh a tout perdu. Il partage désormais un dortoir avec d’autres exilés qui se moquent de sa maladresse. Dans cette ville inconnue où les gens s’ignorent, il va pourtant se faire un ami, Monsieur Bark, un gros homme solitaire qu’il rejoint tous les jours sur un même banc. La présence de Monsieur Bank dans la vie de monsieur Linh redonne du sens à sa vie. Entre les deux hommes, une étrange amitié se noue. L'un parle, l'autre écoute. Ils se comprennent, non par les mots mais avec le cœur.

Thèmes abordés :

« Monsieur Linh veut voir son enfant s’épanouir. Il veut vivre pour cela, et qu’importe ce que vivre impose, si loin du pays, si c’est ici, dans cette maison aux murs fermés qu’il faut vivre »

Cette citation marque la détermination et la nécessité pour monsieur Linh de quitter son pays car même si cela lui brise le cœur, il doit le faire pour l’avenir de sa petite fille.

Le premier thème abordé est l’immigration, qui est intimement lié aux racines et à la mémoire car  monsieur Linh a dû fuir son pays à cause de la guerre et se séparer de ses origines pour sauver sa vie. Tout le long du roman, on ressent la souffrance de cet homme à qui l’ont a arraché sa terre, son village, sa famille et sa vie. Monsieur Linh cherche en réalité un repère permanant, une trace qui pourrait le relier à sa vie d’avant, dans ce lieu où tout le monde se connaissaient, où tout le monde parlais la même langue, un repère qui pourrait lui donner l’illusions qu’il est n’est pas dans un endroit inconnu où il ne représente rien pour personne car il a tout perdu. Même totalement déboussolé et perdu, le vieil homme va se chercher un quotidien et une identité. Le simple fait de voir la mer et de sentir ses odeurs lui rappel son pays. Il trouve des repères même inconsciemment puisque lorsqu’ils arrivent à l’hospice où il est un homme sans identité lui fait ressentir un grand vide simplement du fait qu’il est quitté le camp de réfugié où les autres personnes parlaient la même langue que lui-même s’ils ne s’appréciaient pas. L’hospice marque une grande rupture avec ses origines comme on peut l’observer durant son rêve avec Mr. Bank où il lui fait visiter son village, là-bas au pays, son village dont il est tant attaché, où tout le monde se connaissaient tandis que dans son nouvel habitat, il ne connait personne. Mais la symbolique ultime de l’attachement de monsieur Linh à ses racines n’est nul autre que sa petite fille, Sang diû qui n’est qu’en réalité qu’une poupée que cette homme, perdu, la considère comme un humain, un membre de sa famille alors que la véritable enfant est décédée en même temps que ses parents. Mais une petite fille de six semaines représente toujours l’avenir : l’avenir d’une famille, d’un pays… En prenant la poupée, M. Linh tente de faire perdurer cet avenir qui ne sera plus ; il s’engage à prendre soin de ce qui aurait pu être. Il continuera d’essayer de faire manger la poupée comme pour enrayer l’altération du monde qui a fait de lui un réfugié. Complètement déboussolé dans ce nouveau pays, M. Linh s’accroche au soin de Sang diû pour se donner un repère, pour s’empêcher d’oublier ce qu’il a quitté. En plus de rep²résenter la pierre tombale de la famille de monsieur Linh, Sa petite fille représente pour lui l’incarnation du renouveau. Car M. Linh, vieux et las, n’a en somme rien à faire de particulier dans ce nouveau pays : on se débarrassera de lui en l’incarcérant à l’hospice. Dans le cas de M. Linh, il s’agit de préserver les quelques années qui lui restent. En soi, que pourrait apporter le veille homme à son pays d’accueil puisqu’il ne peut plus travailler. M. Linh lui-même doit avoir pensé ainsi : c’est en reportant sur Sang diû le besoin d’émigrer qu’il se le permet à lui-même. C’est pour offrir un meilleur avenir à sa petite-fille qu’il partira. La poupée est donc un rappel constant du vieux pays qui, puisqu’elle ne vieillira jamais, gardera toujours le souvenir de ce qu’il a perdu, Sang diû est donc aussi l’avenir de M. Linh. La poupée représente pour lui l’espoir d’une meilleure vie que l’enfer qu’il a quitté. En se créant sa petite fille, Mr. Linh se créé un but, un réel objectif car Sang diû a besoin de lui. Ancre du passé, ancre du futur, elle est aussi, très littéralement, la raison de vivre de M. Linh, c’est l’ancre de son présent et de son identité.

« Grâce à Monsieur Bark, le pays nouveau à un visage, une façon de marcher, un poids, une fatigue et un sourie, un parfum aussi, celui de la fumée des cigarettes. Le gros homme à donné tout cela à Mr. Linh sans le savoir »

Cette citation marque l’importance et la nécessité de la présence de monsieur Bark dans la vie de monsieur Linh et à quel point Mr. Bark est devenu plus qu’un ami mais un repère pour Monsieur Linh.

Le second thème abordé est l’amitié et le partage de la solitude. L’ami de M. Linh, M. Bark, est un homme à ma vie tout à fait banale. Pourtant, il a une qualité unique : l’habileté de voir en M. Linh non pas un vieux fou mal habillé serrant contre lui une poupée, mais un homme à qui parler. Parler est d’ailleurs ce qu’il fait le plus : c’est un bavard qui n’a plus personne pour l’écouter. Mais il ne parle pas simplement pour entendre le son de sa propre voix, même s’il est évident que son ami ne comprend pas un mot de ce qu’il dit mais il lui parle comme si M. Linh comprenait chaque mot. M. Bark ne tient aucunement compte de la différence linguistique car les simples gestes et paroles transmettent des émotions qui sont perceptible par-delà la barrière de la langue. C’est une amitié basée sur la simple gentillesse, sur une solitude partagée, sur un entier respect l’un de l’autre. Les deux hommes ont beaucoup en commun, sans vraiment le savoir : ils n’ont plus personne, leurs futurs sont incertains, et tous deux ont connu la guerre dans le pays de M. Linh. M. Bark avouera d’ailleurs sa participation à une guerre dans ce pays, qui pourrait bien être survenue à l’époque où M. Linh a été envoyé à l’armée lui-même. Ce n’est donc pas seulement deux vieillards qui se rencontrent, ce sont deux anciens ennemis dont ni l’un ni l’autre n’avait un avis sur la guerre. Pourtant, tout cet accord passe simplement par le ton d’une voix, le son d’une chanson, un petit geste. Tous deux ont les mêmes inclinations : M. Bark fait découvrir à M. Linh son quotidien, et ce dernier voudrait pouvoir faire de même. M. Bark partage son intimité avec cet inconnu en lui montrant des lieux qui marquent son identité. Il offre à M. Linh la possibilité de s’intégrer dans cette nouvelle vie. Le rêve de M. Linh montre bien qu’il voudrait en faire de même, faire connaître à M. Bark tout ce que lui-même connaît de son village. C’est là le grand problème du manque de langue commune : la réciprocité n’est pas possible. Bien que M. Bark ait parlé de la mort de sa femme à leur toute première rencontre, ce n’est qu’au moment de l’échange de photos que M. Linh comprendra que son ami est veuf. De même, M. Linh ne saura pas que M. Bark a été à la guerre dans son pays ; voyant son ami pleurer, il suppose que c’est pour sa femme. Tous deux seuls sur terre, perdus dans cette grande ville grise, les deux hommes risqueraient de se perdre dans leur nostalgie, si n’était leur amitié, qui leur permet d’exprimer cette nostalgie mais aussi de la mettre de côté pour simplement prendre plaisir à être ensemble. Leurs gestes (l’offre de cigarettes, les visites au café) réaffirment les simples plaisirs de l’esprit communautaire. Au dortoir, les femmes nourrissent M. Linh parce qu’il est le plus vieux et que la tradition le veut ainsi ; mais elles ne l’aiment pas et se moquent de lui. La différence entre les gestes faits par devoir et ceux de l’amitié est claire. Ce n’est pas pour rien que les deux amis sont toujours connus comme Monsieur Linh et Monsieur Bark. Cette petite distance formelle leur permet de se rencontrer sur la même page, même s’ils ne connaissent pas en fait leurs noms. Au fur et à mesure, ses 2 hommes se complètent, monsieur Linh devient l’ami et le confident de monsieur Bark tandis que ce dernier devient le repère de monsieur Linh. Leur amitié est donc une belle leçon de vie prouvant que l’amitié et l’amour ne connaissent pas frontière, même pas celle de la langue.

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