L'analyse de la "Préface de Cromwell"

VICTOR HUGO – Préface de Cromwell

        La préface de Cromwell de Hugo représente un vrai manifeste en faveur du drame romantique. Dans la partie « La théorie du drame », il développe les caractéristiques du drame. Tout d’abord, il mentionne le refus de la règle des trois unités – il dit que les unités de temps et de lieu sont contraires à la vraisemblance et que seule l’unité d’action doit être maintenue. Dans cette œuvre, nous pouvons voir combien l’arbitraire distinction des genres croule vite devant la raison et le goût. Alors, dans le romantisme et le drame romantique, ils disent deux et non trois unités parce que l’unité d’action ou d’ensemble, la seule vraie et fondée, était depuis longtemps hors de cause.

        Ensuite, il parle du mélange des genres – il faut mêler le grotesque et le sublime pour peindre le réel. Ces deux notions se croisent dans le drame, comme dans la vie et dans la création, car la poésie vraie, c’est-à-dire la poésie complète, est dans l’harmonie des contraires. Donc, parfois il faut mélanger deux choses complètement différentes pour avoir une image réelle. C’est, en fait, le caractère du drame – ce qui est réel. Dans le drame, tout se déduit ainsi que dans la réalité. Ici, l’âme mais aussi le corps joue son rôle. Le drame a pour vocation de réfléchir la nature : le drame est un miroir où se réfléchit la nature. Alors, il ne faut pas que ce miroir soit un miroir ordinaire, mais un miroir de concentration qui, loin de les affaiblir, ramasse et condense les rayons colorants, qui fasse d’une lueur une lumière, d’une lumière une flamme. Et juste à ce moment-là le drame est avoué de l’art.

        Dans cette partie de l’œuvre, il s’agit aussi de la question du vers, qui est un moyen à employer pour composer le drame et qui apparaît comme essentiel pour le style du drame. Hugo dit que le vers doit être un vers libre, franc, loyal, et qu’il ose tout dire sans pruderie. Il ne s’agit donc pas tout à faire du vers classique et des conventions traditionnelles – le vers est à remanier. Donc, dans le drame romantique il n’existe plus les normes et les règles classiques que les jeunes écrivains doivent respecter. Ils ont toute la liberté d’écrire ce que et comment ils veulent. La seule règle est qu’il n’y a pas des règles.

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