Analyse De Pratique face à un refus de prise de traitement par un patient atteint de troubles psychotiques

Dans un service de psychiatrie, l’administration des traitements fait l’objet d’un contrôle très spécifique par l’infirmière. Chaque médicament est pris par le patient devant celle-ci qui s’assure ainsi du bon respect de la prise du traitement. A chaque prise, l’infirmière s’informe de l’état somatique et psychique du patient qui permet aussi l’amorce d’une discussion. Cependant, le refus de tout traitement médicamenteux par le patient est une situation fréquemment rencontrée et qui rend la tâche de l’infirmière parfois difficile.

Durant mon stage pratique de 3ème année dans le service de psychiatrie de l’Hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes, j’ai été confrontée à un refus de prise de traitement par un patient atteint de troubles psychotiques. Le but rechercher de cette situation est de parvenir à obtenir le consentement du patient en installant une relation de communication avec ce dernier.

La situation décrite m’interpelle aussi car le rôle de l’infirmier est de vérifier la prise de traitement par le patient. Alors comment savoir si je dois obliger le patient à prendre ses traitements ou simplement informer le médecin qu’il ne veut pas les prendre. Je sais d’après la loi que le médecin doit respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix. Si la volonté de la personne de refuser ou d'interrompre un traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en œuvre pour la convaincre d'accepter les soins indispensables. Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.

Mais quand est-il pour la psychiatrie ? Comment être sûr que la personne est capable de prendre cette décision ? Ma réflexion sur le sujet est que cela doit dépendre du type d’hospitalisation, du motif d’hospitalisation et de l’état somatique et psychique du patient au moment de la prise.

Ici, le patient est entré pour troubles psychotiques mais à ce jour il ne présente aucun signe de délire ou d’hallucination. Cependant est-il suffisamment lucide pour refuser au vue de ses troubles psychotiques ? Comment en être sûr ? Et si le patient semble ne plus présenter de signes cliniques, n’est-ce pas due aux traitements qu’il a pris la veille ? S’il ne les prend pas aujourd’hui comment savoir si ces troubles ne vont pas réapparaître. Je sais que l’hospitalisation du service est libre donc le patient a choisi son hospitalisation et doit être en droit de refuser le traitement mais il a aussi choisi de respecter le cadre institutionnel à l’entrée et cela lui oblige une observance des traitements.

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