Introduction L.A. scène 5 Acte III du Mariage de Figaro

La scène 5 de l’acte III du Mariage de Figaro

Le texte que nous étudions est la scène 5 de l’acte III de la comédie de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, qui a été créée le 27 avril 1784 au théâtre de l'Odéon, après plusieurs années de censure, depuis 1778 (date de l’écriture).

Cette comédie, qui propose une suite du Barbier de Séville du point de vue de l’action, expose les difficultés du valet, Figaro, qui, le jour de ses noces, doit lutter contre le désir de son maître, vis-à-vis de sa future femme, celui de la vieille Marceline, vis-à-vis de lui-même. Connu pour sa capacité à intriguer, il met en place un projet audacieux afin de piéger le noble. Mais entre-temps, le jeune page, Chérubin, que le comte forme à ses devoirs, rivalise avec lui auprès de « ses » femmes, la comtesse et Suzanne lui jouent un drôle de tour en épinglant sa jalousie excessive. Aussi, le comte, inquiété cherche-t-il à savoir si Suzanne a divulgué à Figaro ses intentions, et pour cette raison, le convoque, afin de le sonder sans laisser paraître le faire.

Fait rare, la scène 5 de l’acte III met ainsi en présence, le maître et son valet dans un affrontement où, pour le premier, il s’agit de faire dire à l’autre ce qu’il sait sans en avoir l’air. Mais surpris par le deuxième en train d’énoncer ses intentions à voix haute, celui-ci, lucide sur les intentions de son rival, entre dans le même jeu d’hypocrisie. Les soixante-treize répliques échangées relèvent d’un dialogue serré, où chacun cherche à déstabiliser son adversaire. Le comte, engage le jeu, accablant Figaro de questions diverses. Figaro prend la relève, et amène le comte à penser une chose puis son contraire. Entre, des apartés, qui permettent à chacun de faire le point, de se ressaisir.

On se demandera comment Beaumarchais a orchestré cette scène, sorte de pause dans l’action et dans l’information, de façon à la rendre pertinente (instruire) et séduisante (plaire), aussi.

Nous montrerons qu’il propose un « jeu » serré, où les deux protagonistes rivalisent d’efforts pour se maintenir au niveau

Et qu’il lui accorde une multitude d’agréments pour satisfaire le plaisir du lecteur.

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