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Étude de la pièce de théâtre Le Mariage de Figaro de Beaumarchais: Acte III scène 5

Note de Recherches : Étude de la pièce de théâtre Le Mariage de Figaro de Beaumarchais: Acte III scène 5. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Décembre 2013  •  2 342 Mots (10 Pages)  •  1 761 Vues

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BEAUMARCHAIS, LE MARIAGE DE FIGARO ACTE III SCENE 5

De Figaro (à part) : « Voyons-le venir, et jouons serré » à Figaro (à part) : « Je l’enfile, et le paye en sa monnaie »

INTRODUCTION

Dans la scène 5 de l’acte III, le spectateur et Figaro connaissent les intentions d’Almaviva : séduire Suzanne, la future épouse de Figaro. Nommé ambassadeur à Londres, le Comte souhaite y emmener Figaro et Suzanne pour parvenir à ses fins. Dans cette scène, le Comte veut savoir si Figaro connaît ses intentions et on assiste à un jeu serré entre les deux hommes. Le Comte l’emporte en pouvoir : il est « un maître absolu, que son rang, sa fortune, sa prodigalité rendent tout-puissant », dit Beaumarchais dans sa préface. Figaro l’emporte en savoir : il a percé les intentions de son maître qui quant à lui ignore s’il les connaît ou non.

Problématique : La liberté accordée à Figaro ne serait-elle que verbale ? Plus que le procès des seuls abus de son maître, Figaro n’instruirait-il pas le procès d’une société qui touche à sa fin ? Enfin, pour Beaumarchais, n’est-ce pas l’occasion de montrer l’image d’un nouveau genre théâtral ?

Lecture

Annonce du plan :

. Un duel verbal

. Une satire sociale au service d’un théâtre en liberté

. Un duel verbal

. Les étapes du combat

Le rapport de forces qui s’instaure entre Figaro et le Comte Almaviva est mis en évidence par la composition du passage, signalée par les didascalies, c’est-à-dire sur scène par une rupture dans le jeu des comédiens.

1er mouvement : du début de l’extrait à la fin de la tirade du God-dam

Le Comte annonce qu’il a modifié son projet : mais toutes réflexions faites, ce qui entraîne l’explication de ce changement d’avis : premièrement, tu ne sais pas l’anglais. En réalité, le Comte a des arrières pensées, que Figaro ne connaît pas précisément, même s’il est sur ses gardes comme le montre la réplique : Voyons-le venir, et jouons serré . L’échange, rapide au début, conduit Figaro à la tirade du God-dam.

1er arrêt :​ le Comte (à part)

​Figaro (à part)

Chacun des deux personnages tire des conclusions qu’il croit logiques. Pour le Comte, la conclusion est l’ignorance de Figaro : Il veut venir à Londres : elle n’a pas parlé. . Pour Figaro, c’est la certitude que le Comte se trompe sur lui : Il croit que je ne sais rien. Tout l’intérêt de ces apartés est naturellement que le spectateur sache ce que chacun des deux personnages pense et qu’il puisse le confronter avec ce qu’il sait lui-même : il a ainsi la satisfaction de constater que Figaro est dans le vrai et que le Comte se trompe en croyant savoir. Le Comte se croit en situation de domination alors que c’est l’inverse.→comique de situation.

2ème mouvement : de le Comte : Quel motif avait la comtesse, pour me jouer un pareil tour ? à Figaro : [...] Aussi c’est fait ; pour moi, j’y renonce.

C’est un échange de répliques brèves et percutantes qui reposent sur un jeu de reprise des termes. Le thème de l’échange est une violente mise en cause de Figaro par le Comte, à laquelle Figaro répond attaque par attaque.

2ème arrêt : les deux apartés du Comte et de Figaro : le Comte Voici du neuf ; Figaro A mon tour maintenant

Un élément nouveau intrigue le Comte : est-ce le j’y renonce de Figaro ? Figaro quant à lui annonce une nouvelle stratégie : A mon tour maintenant. Le spectateur ne sait pas très bien de quel côté le dialogue va s’orienter, mais peut se douter, par le ton de Figaro, que celui-ci a trouvé un moyen de tourner la situation à son avantage.

3ème mouvement : de Figaro : [...] Votre excellence m’a gratifié de la conciergerie du château à Figaro : [...] comme dit la chanson du bon Roi

La reprise du projet de voyage à Londres, provisoirement abandonné, montre que le dialogue atteint le problème essentiel : Figaro ira-t-il à Londres ? sans que Figaro, avec beaucoup d’habileté, dévoile réellement ce qu’il pense. Le dialogue s’oriente vers une nouvelle tirade de Figaro, sur la politique, qui est une nouvelle manœuvre de diversion.

3ème arrêt : les deux apartés du Comte et de Figaro

Le Comte arrive à une nouvelle conclusion, opposée à la première : Suzanne m’a trahi, mais qui ne repose pas sur des arguments solides. Le caractère contradictoire des conclusions successives produit un effet comique. Figaro croit triompher : Je l’enfile et le paye en sa monnaie. Mais le spectateur sait bien que le Comte est cette fois dans le vrai : Suzanne a bien parlé à Figaro des intentions malhonnêtes du Comte, ce qui atténue le sentiment de victoire.

Le duel n’a pas d’issue très claire, mais il aura servi à mettre à jour quelques vérités et règlements de compte.

. Les caractéristiques du combat verbal

On peut observer l’utilisation de procédés récurrents dans les échanges verbaux.

• Les réponses qui n’en sont pas

A plusieurs reprises, chacun des deux protagonistes semble parler dans le vide et faire des réponses destinées à gagner du temps. C’est le cas lorsque le Comte fait semblant de ne pas comprendre : je n’entends pas ; ou lorsque Figaro répond sans répondre : Ma foi, Monseigneur, vous le savez mieux que moi.

• Les répliques symétriques

Elles jouent sur les similitudes et les oppositions. Toute l’habileté polémique consiste à retourner la réplique de l’adversaire en utilisant la même structure.

Autrefois tu me disais tout

Et maintenant je ne vous cache rien : ces deux répliques ont le même sens, l’opposition réside dans la forme affirmative et négative. En soulignant

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