Incipit des Travailleurs de la mer (1866), Victor Hugo

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Sujet : Incipit des Travailleurs de la mer (1866) Victor Hugo

C’est dans le roman Les Travailleurs de la mer, publié en 1866, que Victor Hugo raconte les aventures extraordinaires de Gilliatt, le héros du roman. Ces aventures se déroulent sur l'île anglo-normande de Guernesey, sur laquelle le poète est lui-même en exil. Dans cet incipit, l’auteur nous donne la description de deux des personnages principaux, ainsi que la description des lieux afin que le lecteur soit dans le bon cadre spatio-temporel. Il s’agira de se demander en quoi les descriptions de Victor Hugo sont assez particulières, bien que très précises, et comment la scène de première rencontre entre Gilliatt et Déruchette est mise en scène. Après nous être intéressés à la particularité de la description des lieux et des personnages, nous nous demanderons en quoi la scène de rencontre est spéciale de par son romantisme et sa mysticité.

La majorité de l’incipit de Victor Hugo est composé de descriptions. Descriptions qui jouent un rôle très important car elles permettent au lecteur de comprendre le cadre du texte, d’en connaître plus sur les personnages et de rentrer dans l’histoire.

La description des lieux est si précise qu’elle donne presque l’impression au lecteur d’y être. En effet, Victor Hugo est alors en exil sur l’île où se déroule l’histoire, l'île de “Guernesey”. Les descriptions qu’il donne sont en fait des descriptions de l’endroit où il vit. On remarque cette connaissance des lieux grâce à la précision de Victor Hugo lorsqu’il dit par exemple : “la route qui longe la mer de Saint-Pierre-Port au Valle” (l.3) ou encore “Tout à coup, près d’un bouquet de chênes verts qui est à l’angle d’un courtil, au lieu dit les Basses Maisons” (l.23-24). L’auteur nous donne aussi beaucoup de détail très technique, lorsqu'il dit par exemple “comme ce n’était pas encore le moment pour les anglicans d’aller à l’église de Saint Sampson et pour les wesleyens d’aller à la chapelle Eldad” (l.5-6), ce qui permet au lecteur de bien comprendre le cadre afin de bien rentrer dans l’histoire et ce qui nous prouve encore la connaissance qu’à Victor Hugo sur ce qu’il raconte.

La description des personnages se fait petit à petit. Tout d’abord on apprend qu’il y a trois personnages dont on parle dans l’incipit. Puis, on nous dit que c’est un homme, une femme, et un enfant et qu’ils n’ont aucun lien entre-eux. Et c’est seulement après que Victor Hugo nous les décrit. Leurs descriptions sont tout aussi précises que celle des lieux. On apprend que le jeune homme est sûrement “un ouvrier ou un matelot” et qu’il est habillé avec des habits de tous les jours. Quant à la femme, son habillage est beaucoup plus chic, elle a “sa toilette d’église” et elle est si “coquètement ajusté” qu’on aurait “pu la prendre pour une Parisienne”. C’est une jeune fille "gracieuse", “délicate” et “ravissante”. Dans l’incipit, la description de cette dernière est beaucoup plus travaillée et beaucoup plus précise que celle de l’homme, où de l’enfant qui n’est même pas décrit. De plus, l’allure de la jeune fille, comparée au jeune homme, est bien plus resplendissante et rayonnante ce qui lui permet d’être mise en valeur dans le texte.

Les descriptions de Victor Hugo sont particulières grâce aux connaissances approfondies de l’auteur et de sa précision sur certains sujets, mais aussi grâce à l’inverse, son imprécision sur d’autres sujets ainsi que les détails inutiles qu’ils rajoutent. Par exemple, Victor Hugo ne nous précise pas totalement la temporalité du récit. On sait en effet qu’il se déroule un matin de Noël (“La Christmas”) à l’aube, mais l’auteur ne précise volontairement pas l’année (“La Christmas de 182.” l.1). On peut aussi citer comme exemple l’enfant mentionné au début du texte dont on ne sait que son âge et qui ne

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