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Commentaire De Texte - Victor Hugo, « Discours D'ouverture Du Congrès Littéraire International », 7 Juin 1878

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Par   •  18 Février 2013  •  1 772 Mots (8 Pages)  •  4 464 Vues

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Commentaire de texte – Victor Hugo, « Discours d’ouverture du Congrès littéraire international », 7 juin 1878 (extrait)

Victor Hugo (1802-1885) est l’un des plus grands poètes et écrivains français considéré comme le chef de file du Romantisme. Il est aussi une personnalité politique et intellectuelle engagé qui a compté dans l’Histoire du XIXème siècle. Le texte étudié est tiré de son discours, prononcé lors de l’ouverture du Congrès littéraire international, le 7 juin 1878. En Europe comme aux Etats-Unis, nous sommes alors en pleine discussion sur les droits d’auteurs, qui mèneront à la convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques (1886). Dans cet extrait, Victor Hugo se positionne pour le respect de la propriété littéraire dont il pose les bases mais aussi pour la fondation du domaine public. Il est essentiel de définir ces deux notions : la propriété littéraire désigne le monopole temporaire d’exploitation appartenant à l’artiste ou l’écrivain et l’ensemble des droits dont il dispose sur son œuvre. Le domaine public, en droit de la propriété intellectuelle quant à lui, désigne l’ensemble des œuvres de l’esprit et des connaissances dont l’usage n’est pas ou n’est plus restreint par la loi. Comment Victor Hugo aborde-t-il la question d’existence de la propriété littéraire ? Il s’agira donc d’analyser la stratégie argumentative que l’auteur met en place pour condamner l’opinion de la société et œuvrer en faveur de l’existence de la propriété littéraire.

I/ La stratégie argumentative de Victor Hugo

Hugo à travers son discours assez familier, vise à impliquer et à emporter l’adhésion de l’assemblée des écrivains dans un but unique le respect de la propriété littéraire.

A) Discours et « dialogue »

Victor Hugo s’appuie sur un dialogisme, tout d’abord par l’utilisation de l’apostrophe « Messieurs » (l.1 et l.38) renchérie par l’interjection « Eh bien » (l.4) ainsi que par la présence des marques de la seconde personne du pluriel « votre mission », « vous êtes » (l.1), « vous avez » (l.2), « vous n’êtes », « vous mettrez » (l.4), « vous allez faire » (l.6 et l.9), « vous parlez » (l.45). On note qu’Hugo s’adresse directement à l’ « assemblée », en effet il les compare à une « assemblée constituante de la littérature » (l.2) et par l’emploi de l’impératif présent « dites », « énoncez » (l.3) semble les « montrer du doigt ». La présence successive du « vous », « je » et « nous » semble mettre en place un dialogue entre Victor Hugo et l’assemblée. La présence de la première personne « je » (l.7) et « je » (l.54) met en lumière l’implication de Hugo. Implication mis en avant par l’usage de l’impératif présent « dites », « énoncez » (l.3) ainsi que l’utilisation de verbe d’action « allez faire » (l.6 et 9) qui indique ce que Victor Hugo attend de cette assemblée. Tandis que la présence de la première personne du pluriel vise à réunir dans un même élan Hugo et « ses interlocuteurs » ; « rentrons », « constatons » (l.38), « fondons », « allons » (l.39), « agrandissons » (l.40), « oublions » (l.49), « notre » (l.53). Par ce dialogue Hugo vise à impliquer ses interlocuteurs et à emporter leur adhésion qui est d’ailleurs signifiée par les indications. « (Bravo !) » (l.11), « (on rit) » (l.24), « (Applaudissements) » (l.33), « (Marques nombreuses d’approbation) » (l.54-55). Ces notations contribuent à restituer la vivacité du discours et les réactions ainsi rapportées soulignent l’effort et la capacité de persuasion de Hugo. Ceci s’ajoute aux quelques marques d’oralité comme l’interjection « eh bien » (l.4) et « voilà » (l.36), à l’emploi d’anaphore à la ligne 1 et 38 de « Messieurs » et de « vous allez faire » (l.6 et l.9) qui insiste sur la nécessité de la répétition à l’oral afin d’être compris. Enfin le parallélisme de construction témoigne de la façon dont Hugo cherche à marquer les esprits.

B) Un discours juridique accusateur

Il s’agit pour Hugo de dénoncer dans son discours l’opinion de la société du XIXème siècle sur l’existence de la propriété littéraire.

C’est un discours juridique ainsi qu’en témoigne la présence des termes appartenant au champ lexical relatif au droit: « assemblée constituante » (l.1), « voter des lois » (l.2), « dicter » (l.3), « la législation » (l.4), « le droit » (l.6), « le code » (l.7), « législateur » (l.8), « gouvernement » (l.29), « la loi » (l.40), « domaine public » (l.45), « procès-verbaux » (l.47). L’utilisation du pronom indéfini « toutes » indique une généralisation de l’opinion des législations monarchique. En effet elles revendiquent l’existence de cette propriété. L’usage du passé composé suivie du présent de l’indicatif du verbe nier ajouté à cela l’adverbe « encore » indique une continuité et la persistance de cette conjecture dans le temps. Il ne semble pas avoir d’évolution, de changement en vue. La question rhétorique « Dans quel but ? » (l.13) contribue à la vivacité du discours. Démentir l’existence de la propriété littéraire à pour objectif la soumission de l’écrivain. Se détache le champ lexical relatif à l’esclavage : « asservissement » (l.14), « sujétion » (l.31), « ôter l’indépendance » (l.15). L’esclavage a été interdit juridiquement,

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