Dissertation lettre d'adieu

Chère Ariane,

J’ai mis du temps à commencer cette lettre, cela fait un mois qu’elle traîne sur mon bureau et que je

reste assise des heures durant devant cette feuille vierge sans savoir par où commencer où quels

mots employer.

Comme tu le sais, il y a peu, c’était le jour de ma rentrée au lycée. Mais une rentrée particulière

placée sous le signe de la peur. En effet, à cause de cette maladie qui a sévi récemment, nous

sommes tous obligés de porter un masque.

Ce masque qui nous restreint, qui nous empêche de vivre pleinement. Ce masque qui cache nos

sourires et nos rires.

Mais une rentrée également particulière pour moi car, pour la première fois, j’ai parcouru seule le

chemin du lycée. Pour la première fois, tu ne m’attendais pas en bas de chez moi, ton sourire

étincelant et ta joie de vivre illuminant ma journée. Pour la première fois, tu n’étais pas avec moi

pour partager nos souvenirs de vacances et nos espoirs pour l’année à venir. J’en eus le cœur serré

tout le trajet.

Une fois arrivée au lycée, dont la porte close empêchait les élèves de rentrer, je me suis arrêtée

seule, sur un coin du trottoir et j’ai observé. J’ai observé cette marée de personnes, inconnues, dont

je n’apercevais que les yeux bleus, verts ou marrons, tantôt inquiets, tantôt apeurés ou encore

inexpressifs. J’ai vu la gène et la peur de l’autre s’installer entre nous, j’ai vu des gens évitant de se

toucher par peur de se contaminer perdant ainsi toutes ces habitudes, ces contacts autrefois normaux

et essentiels et maintenant pointés du doigt.

Je ne sais comment tu aurais réagi devant cette triste scène.

Une fois entrée à l’intérieur du lycée, je me suis vraiment rendue compte de ma solitude, je ne

connaissais personne et cette distanciation sociale censée nous protéger, nous bridait plus qu’autre

chose. Perdue dans mes pensées, je continuai mon chemin. Tu me manquais tellement, toi ma

meilleure amie, toi qui me comprenais le mieux. Chaque seconde passée ici, me rappelait sans cesse

ton absence.

Quand vint l’heure de la répartition des classes, nous nous rassemblâmes tous dans la cour où

étaient affichés les noms des élèves et leurs classes. Gardant un infime espoir, j’espérais repérer ton

nom sur une de ces feuilles, j’espérais que tout ceci n’était qu’un rêve, une hallucination et que tu

serais bien là, avec moi pour commencer cette année si particulière.

Je m’approchai, regardai les listes une à une et enfin, repérai mon prénom au milieu d’une trentaine

de noms inconnus.

Aucun d’eux ne me rappelais quelque chose, peu surprenant au vu du fait que je ne connaissais

presque personne dans ce lycée. Tu en aurais ri.

Je suis allée me mettre à l’emplacement de ma classe et j’ai regardé les élèves qui nous rejoignaient

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